| [3,13] Καὶ ἐπεὶ δύο σταδίους τῆς κώμης προήλθομεν, ἀλαλαγμὸς
 ἀκούεται πολὺς καὶ σάλπιγγος ἦχος, καὶ ἐπιφαίνεται φάλαγξ στρατιωτική, 
 πάντες ὁπλῖται. οἱ δὲ λῃσταὶ κατιδόντες, ἡμᾶς μέσους
 διαλαβόντες ἔμενον ἐπιόντας ὡς αὐτοὺς ἀμυνούμενοι.
 καὶ μετ´ οὐ πολὺ παρῆσαν πεντήκοντα τὸν ἀριθμόν, οἱ μὲν ποδήρεις ἔχοντες 
 τὰς ἀσπίδας, οἱ δὲ πελτασταί· οἱ δὲ λῃσταὶ πολὺ πλείους ὄντες, βώλους
 ἀπὸ τῆς γῆς λαμβάνοντες τοὺς στρατιώτας ἔβαλλον.
 παντὸς δὲ λίθου χαλεπώτερος βῶλος Αἰγύπτιος, βαρύς τε καὶ τραχὺς καὶ
 ἀνώμαλος· τὸ δὲ ἀνώμαλόν εἰσιν αἰχμαὶ τῶν λίθων. ὥστε βληθεὶς
 διπλοῦν ποιεῖ ἐν ταὐτῷ τὸ τραῦμα, καὶ οἴδημα ὡς ἀπὸ λίθου, καὶ
 τομὰς ὡς ἀπὸ βέλους.
 ἀλλὰ ταῖς γε ἀσπίσιν ἐκδεχόμενοι τοὺς λίθους ὀλίγον τῶν βαλλόντων ἐφρόντιζον. 
 ἐπεὶ οὖν ἔκαμον οἱ λῃσταὶ βάλλοντες, ἀνοίγουσι μὲν οἱ στρατιῶται τὴν φάλαγγα, 
 ἐκθέουσι δὲ ἀπὸ τῶν ὅπλων ἄνδρες κούφως ἐσταλμένοι, φέρων αἰχμὴν ἕκαστος
 καὶ ξίφος, καὶ ἀκοντίζουσιν ἅμα, καὶ ἦν οὐδεὶς ὃς οὐκ ἐπέτυχεν.
 εἶτα οἱ ὁπλῖται προσέρρεον· καὶ ἦν ἡ μάχη στερρά, πληγαὶ δὲ
 παρ´ ἀμφοτέρων καὶ τραύματα καὶ σφαγαί. καὶ τὸ μὲν ἔμπειρον
 παρὰ τοῖς στρατιώταις ἀνεπλήρου τοῦ πλήθους τὸ ἐνδεές. ἡμεῖς δὲ
 ὅσοι τῶν αἰχμαλώτων ἦμεν, ἐπιτηρήσαντες τὸ πονοῦν τῶν λῃστῶν
 μέρος, ἅμα συνελθόντες διακόπτομέν τε αὐτῶν τὴν φάλαγγα καὶ ἐπὶ
 τοὺς ἐναντίους ἐκτρέχομεν.
 οἱ δὲ στρατιῶται τὸ μὲν πρῶτον ἐπεχείρουν ἀναιρεῖν οὐκ εἰδότες, ὡς δὲ εἶδον 
 γυμνοὺς καὶ δεσμὰ ἔχοντας, ὑπονοήσαντες τὴν ἀλήθειαν δέχονται τῶν ὅπλων εἴσω, 
 καὶ ἐπ´ οὐρὰν παραπέμψαντες εἴων ἡσυχάζειν.
 ἐν τούτῳ δὲ καὶ ἱππεῖς πλείους προσέρρεον· καὶ ἐπεὶ πλησίον ἐγένοντο, κατὰ κέρας 
 ἑκάτερον ἐκτείναντες τὴν φάλαγγα περιΐππευον αὐτοὺς κύκλῳ, καὶ ἐν τούτῳ
 συναγαγόντες αὐτοὺς εἰς ὀλίγον κατεφόνευον. καὶ οἱ μὲν ἔκειντο 
 τεθνηκότες, οἱ δὲ καὶ ἡμιθνῆτες ἐμάχοντο· τοὺς δὲ λοιποὺς ἐζώγρησαν.
 | [3,13] Nous n'étions encore qu'à deux stades du village 
lorsque nous entendîmes de grands cris et le bruit 
des trompettes, et nous vîmes apparaître une troupe 
de soldats, tous armés en hoplites. Lorsqu'ils les aperçurent, 
les brigands nous placèrent au milieu d'eux et 
se préparèrent à recevoir les soldats qui marchaient sur 
eux et à se défendre. Les soldats étaient environ cinquante, 
les uns armés de boucliers longs, les autres de 
boucliers légers. Et les brigands, qui étaient beaucoup 
plus nombreux, ramassèrent des mottes de terre et les 
lancèrent sur les soldats. Les mottes de terre, en Égypte, 
sont plus dangereuses que partout ailleurs, elles sont 
lourdes, hérissées et pleines d'aspérités; ces aspérités 
sont causées par des pointes de pierres, si bien que, 
lorsqu'on les lance, elles causent deux sortes de blessures, 
une enflure, comme le ferait une pierre, et une 
plaie ouverte, comme le ferait une flèche. Mais les soldats 
recevaient ces projectiles sur leurs boucliers et se 
souciaient peu de leurs adversaires. Lorsque les brigands 
furent fatigués de lancer, les soldats ouvrent leurs rangs 
et voici que, de derrière l'abri des armes lourdes, 
s'élancent au pas de course des hommes armés légèrement, 
portant chacun une lance et une épée; en même 
temps, ils lancent un javelot et il n'y en avait pas un qui 
n'atteignît son but. Ensuite, les hoplites chargèrent; et 
ce fut un combat sévère, de grands coups de part et 
d'autre, des blessés et des morts. L'expérience, du côté 
des soldats, compensa l'infériorité numérique. Quant à 
nous, les prisonniers, autant que nous étions, nous 
vîmes qu'une aile des brigands faiblissait; alors, tous 
ensemble, nous rompîmes leurs rangs et nous passâmes, 
au pas de course, chez leurs adversaires. Les soldats, ne
sachant qui nous étions, voulurent d'abord nous massacrer, 
mais quand ils nous virent sans armes et attachés 
ils devinèrent la vérité, nous accueillirent derrière leur
ligne, puis nous envoyèrent à l'arrière, où ils nous permirent 
de demeurer tranquilles. Sur ces entrefaites, un 
assez grand nombre de cavaliers chargea, et, lorsqu'ils 
approchèrent, ils étendirent leur front des deux côtés et 
exécutèrent un mouvement enveloppant autour des 
brigands, puis, ils les ramenèrent les uns sur les autres et 
les massacrèrent. Parmi les brigands, les uns, morts 
gisaient à terre, d'autres, à demi morts, continuaient à
combattre; le reste fut fait prisonnier.
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