HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Xénophon, Les Helléniques, livre VI

Chapitre 5

  Par. 30

[6,5,30] Ὡς δὲ προϊὸν τὸ στράτευμα ἐγένετο κατἈμύκλας, ταύτῃ διέβαινον τὸν Εὐρώταν. Καὶ οἱ μὲν Θηβαῖοι, ὅπου στρατοπεδεύοιντο, εὐθὺς ὧν ἔκοπτον δένδρων κατέβαλλον πρὸ τῶν τάξεων ὡς ἐδύναντο πλεῖστα, καὶ οὕτως ἐφυλάττοντο· οἱ δὲ Ἀρκάδες τούτων τε οὐδὲν ἐποίουν, καταλείποντες δὲ τὰ ὅπλα εἰς ἁρπαγὴν ἐπὶ τὰς οἰκίας ἐτρέποντο. Ἐκ τούτου δὴ ἡμέρᾳ τρίτῃ τετάρτῃ προῆλθον οἱ ἱππεῖς εἰς τὸν ἱππόδρομον εἰς Γαιαόχου κατὰ τάξεις, οἵ τε Θηβαῖοι πάντες καὶ οἱ Ἠλεῖοι καὶ ὅσοι Φωκέων Θετταλῶν Λοκρῶν ἱππεῖς παρῆσαν. (31) Οἱ δὲ τῶν Λακεδαιμονίων ἱππεῖς, μάλα ὀλίγοι φαινόμενοι, ἀντιτεταγμένοι αὐτοῖς ἦσαν. ἐνέδραν δὲ ποιήσαντες ὁπλιτῶν τῶν νεωτέρων ὅσον τριακοσίων ἐν τῇ τῶν Τυνδαριδῶν, ἅμα οὗτοι μὲν ἐξέθεον, οἱ δἱππεῖς ἤλαυνον. Οἱ δὲ πολέμιοι οὐκ ἐδέξαντο, ἀλλἐνέκλιναν. Ἰδόντες δὲ ταῦτα πολλοὶ καὶ τῶν πεζῶν εἰς φυγὴν ὥρμησαν. Ἐπεὶ μέντοι οἵ τε διώκοντες ἐπαύσαντο καὶ τὸ τῶν Θηβαίων στράτευμα ἔμενε, πάλιν δὴ κατεστρατοπεδεύσαντο. (32) Καὶ τὸ μὲν μὴ πρὸς τὴν πόλιν προσβαλεῖν ἂν ἔτι αὐτοὺς ἤδη τι ἐδόκει θαρραλεώτερον εἶναι: ἐκεῖθεν μέντοι ἀπᾶραν τὸ στράτευμα ἐπορεύετο τὴν ἐφἝλος καὶ Γύθειον. Καὶ τὰς μὲν ἀτειχίστους τῶν πόλεων ἐνεπίμπρασαν, Γυθείῳ δέ, ἔνθα τὰ νεώρια τοῖς Λακεδαιμονίοις ἦν, καὶ προσέβαλλον τρεῖς ἡμέρας. Ἦσαν δέ τινες τῶν περιοίκων οἳ καὶ ἐπέθεντο καὶ συνεστρατεύοντο τοῖς μετὰ Θηβαίων. (33) Ἀκούοντες δὲ ταῦτα οἱ Ἀθηναῖοι ἐν φροντίδι ἦσαν ὅτι χρὴ ποιεῖν περὶ Λακεδαιμονίων, καὶ ἐκκλησίαν ἐποίησαν κατὰ δόγμα βουλῆς. Ἔτυχον δὲ παρόντες πρέσβεις Λακεδαιμονίων τε καὶ τῶν ἔτι ὑπολοίπων συμμάχων αὐτοῖς. Ὅθεν δὴ οἱ Λακεδαιμόνιοι Ἄρακος καὶ Ὤκυλλος καὶ Φάραξ καὶ Ἐτυμοκλῆς καὶ Ὀλονθεὺς σχεδὸν πάντες παραπλήσια ἔλεγον. Ἀνεμίμνῃσκόν τε γὰρ τοὺς Ἀθηναίους ὡς ἀεί ποτε ἀλλήλοις ἐν τοῖς μεγίστοις καιροῖς παρίσταντο ἐπἀγαθοῖς: αὐτοί τε γὰρ ἔφασαν τοὺς τυράννους συνεκβαλεῖν Ἀθήνηθεν, καὶ Ἀθηναίους, ὅτε αὐτοὶ ἐπολιορκοῦντο ὑπὸ Μεσσηνίων, προθύμως βοηθεῖν. (34) Ἔλεγον δὲ καὶ ὅςἀγαθὰ εἴη, ὅτε κοινῶς ἀμφότεροι ἔπραττον, ὑπομιμνῄσκοντες μὲν ὡς τὸν βάρβαρον κοινῇ ἀπεμαχέσαντο, ἀναμιμνῄσκοντες δὲ ὡς Ἀθηναῖοί τε ὑπὸ τῶν Ἑλλήνων ᾑρέθησαν ἡγεμόνες τοῦ ναυτικοῦ καὶ τῶν κοινῶν χρημάτων φύλακες, τῶν Λακεδαιμονίων ταῦτα συμβουλομένων, αὐτοί τε κατὰ γῆν ὁμολογουμένως ὑφἁπάντων τῶν Ἑλλήνων ἡγεμόνες προκριθείησαν, συμβουλομένων αὖ ταῦτα τῶν Ἀθηναίων. (35) Εἷς δὲ αὐτῶν καὶ ὧδέ πως εἶπεν· « Ἐὰν δὲ ὑμεῖς καὶ ἡμεῖς, ἄνδρες, ὁμονοήσωμεν, νῦν ἐλπὶς τὸ πάλαι λεγόμενον δεκατευθῆναι Θηβαίους. » Οἱ μέντοι Ἀθηναῖοι οὐ πάνυ ἐδέξαντο, ἀλλὰ θροῦς τις τοιοῦτος διῆλθεν ὡς νῦν ταῦτα λέγοιεν, ὅτε δὲ εὖ ἔπραττον, ἐπέκειντο ἡμῖν. Μέγιστον δὲ τῶν λεχθέντων παρὰ Λακεδαιμονίων ἐδόκει εἶναι ὅτι ἡνίκα κατεπολέμησαν αὐτούς, Θηβαίων βουλομένων ἀναστάτους ποιῆσαι τὰς Ἀθήνας, σφίσιν ἐμποδὼν γένοιντο. (36) δὲ πλεῖστος ἦν λόγος ὡς κατὰ τοὺς ὅρκους βοηθεῖν δέοι: οὐ γὰρ ἀδικησάντων σφῶν ἐπιστρατεύοιεν οἱ Ἀρκάδες καὶ οἱ μεταὐτῶν τοῖς Λακεδαιμονίοις, ἀλλὰ βοηθησάντων τοῖς Τεγεάταις, ὅτι οἱ Μαντινεῖς παρὰ τοὺς ὅρκους ἐπεστράτευσαν αὐτοῖς. Διέθει οὖν καὶ κατὰ τούτους τοὺς λόγους θόρυβος ἐν τῇ ἐκκλησίᾳ: οἱ μὲν γὰρ δικαίως τοὺς Μαντινέας ἔφασαν βοηθῆσαι τοῖς περὶ Πρόξενον ἀποθανοῦσιν ὑπὸ τῶν περὶ τὸν Στάσιππον, οἱ δὲ ἀδικεῖν, ὅτι ὅπλα ἐπήνεγκαν Τεγεάταις. (37) Τούτων δὲ διοριζομένων ὑπαὐτῆς τῆς ἐκκλησίας, ἀνέστη Κλειτέλης Κορίνθιος καὶ εἶπε τάδε· « Ἀλλὰ ταῦτα μέν, ἄνδρες Ἀθηναῖοι, ἴσως ἀντιλέγεται, τίνες ἦσαν οἱ ἄρξαντες ἀδικεῖν· ἡμῶν δέ, ἐπεὶ εἰρήνη ἐγένετο, ἔχει τις κατηγορῆσαι ὡς ἐπὶ πόλιν τινὰ ἐστρατεύσαμεν ὡς χρήματά τινων ἐλάβομεν ὡς γῆν ἀλλοτρίαν ἐδῃώσαμεν; Ἀλλὅμως οἱ Θηβαῖοι εἰς τὴν χώραν ἡμῶν ἐλθόντες καὶ δένδρα ἐκκεκόφασι καὶ οἰκίας κατακεκαύκασι καὶ χρήματα καὶ πρόβατα διηρπάκασι. Πῶς οὖν, ἐὰν μὴ βοηθῆτε οὕτω περιφανῶς ἡμῖν ἀδικουμένοις, οὐ παρὰ τοὺς ὅρκους ποιήσετε; Καὶ ταῦτα ὧν αὐτοὶ ἐπεμελήθητε ὅρκων ὅπως πᾶσιν ὑμῖν πάντες ἡμεῖς ὀμόσαιμεν; » Ἐνταῦθα μέντοι οἱ Ἀθηναῖοι ἐπεθορύβησαν ὡς ὀρθῶς τε καὶ δίκαια εἰρηκότος τοῦ Κλειτέλους. (38) Ἐπὶ δὲ τούτῳ ἀνέστη Προκλῆς Φλειάσιος καὶ εἶπεν· « Ὅτι μέν, ἄνδρες Ἀθηναῖοι, εἰ ἐκποδὼν γένοιντο Λακεδαιμόνιοι, ἐπὶ πρώτους ἂν ὑμᾶς στρατεύσαιεν οἱ Θηβαῖοι, πᾶσιν οἶμαι τοῦτο δῆλον εἶναι: τῶν γὰρ ἄλλων μόνους ἂν ὑμᾶς οἴονται ἐμποδὼν γενέσθαι τοῦ ἄρξαι αὐτοὺς τῶν Ἑλλήνων. (39) Εἰ δοὕτως ἔχει, ἐγὼ μὲν οὐδὲν μᾶλλον Λακεδαιμονίοις ἂν ὑμᾶς ἡγοῦμαι στρατεύσαντας βοηθῆσαι καὶ ὑμῖν αὐτοῖς. Τὸ γὰρ δυσμενεῖς ὄντας ὑμῖν Θηβαίους καὶ ὁμόρους οἰκοῦντας ἡγεμόνας γενέσθαι τῶν Ἑλλήνων πολὺ οἶμαι χαλεπώτερον ἂν ὑμῖν φανῆναι ὁπότε πόρρω τοὺς ἀντιπάλους εἴχετε. Συμφορώτερόν γε μεντἂν ὑμῖν αὐτοῖς βοηθήσαιτε ἐν ἔτι εἰσὶν οἳ συμμαχοῖεν ἂν εἰ ἀπολομένων αὐτῶν μόνοι ἀναγκάζοισθε διαμάχεσθαι πρὸς τοὺς Θηβαίους. [6,5,30] Quand l'armée ennemie, poursuivant sa marche, arriva à la hauteur d'Amyclées, elle passa l'Eurotas. Partout où ils campaient, les Thébains coupaient des arbres et en jetaient le plus possible en avant de leurs lignes; c'était leur façon de se garder. Mais les Arcadiens ne faisaient rien de cela; ils quittaient le camp et couraient piller les habitations. Trois ou quatre jours après, les cavaliers s'avancèrent jusqu'à l'hippodrome dans l'enceinte de Poseidon Gaièochos, rangés par corps; c'étaient tous les Thébains, les Eléens et tous les cavaliers des Phocidiens, des Thessaliens et des Locriens qui étaient présents. 31. Les cavaliers lacédémoniens, qui paraissaient fort peu nombreux, s'étaient rangés en face d'eux; mais ils avaient placé dans la maison des Tyndarides une embuscade des plus jeunes hoplites, au nombre d'environ trois cents, qui s'élancèrent sur les ennemis, en même temps que la cavalerie les chargeait. Les ennemis ne soutinrent pas le choc et plièrent. En voyant cela, beaucoup d'entre les fantassins prirent aussi la fuite. Cependant, lorsque les Lacédémoniens s'arrêtèrent de poursuivre et que l'armée thébaine tint ferme, ils rentrèrent au camp. 32. On put dès lors espérer plus hardiment que l'ennemi n'attaquerait plus la ville. Cependant l'armée thébaine, ayant levé le camp de là, prit la route de Hélos et de de Gythéion. Ils brûlèrent les villes qui étaient sans murailles et assiégèrent même pendant trois jours celle de Gythéion où était l'arsenal maritime des Lacédémoniens. Il y eut un certain nombre de périèques qui prirent part à l'attaque et continuèrent la campagne avec les Thébains et leurs alliés. 33. A la nouvelle de ces événements, les Athéniens se demandaient avec inquiétude ce qu'ils devaient faire à l'égard des Lacédémoniens. Sur un décret du Sénat, ils tinrent une assemblée. Justement il y avait à Athènes des ambassadeurs des Lacédémoniens et des alliés qui leur restaient encore. Aussi la parole fut donnée aux Lacédémoniens qui tous, Aracos, Ocyllos, Pharax, Etymoclès et Olontheus, tinrent à peu près le même langage. Ils rappelèrent aux Athéniens que, de tout temps, dans les grandes occasions, ils s'étaient prêté un mutuel appui pour le bien commun. Eux-mêmes avaient, disaient-ils, aidé les Athéniens à chasser leurs tyrans, et les Athéniens les avaient soutenus vigoureusement, quand ils étaient assiégés par les Messéniens. 34. Ils énuméraient aussi les avantages qu'avaient retirés les deux peuples, lorsqu'ils agissaient ensemble. Ils rappelaient comment ils avaient repoussé ensemble les barbares; ils rappelaient également comment les Athéniens avaient été choisis par les Grecs comme chefs de la flotte et gardiens du trésor commun, avec l'approbation des Lacédémoniens, tandis que tous les Grecs unanimement les avaient désignés eux-mêmes pour commander sur terre, et cela aussi avec l'approbation des Athéniens. 35. L'un deux tint même à peu près ce propos : « Si vous et nous, citoyens, nous arrivons à nous mettre d'accord, on peut espérer aujourd'hui que, selon le vieux dicton, les Thébains seront décimés. » Cependant les Athéniens n'accueillirent pas très bien ces discours; il courait un murmure dans l'assemblée. On chuchotait : « Ils disent cela maintenant; mais au temps où ils étaient prospères, ils s'acharnaient contre nous. » Le plus important des arguments des Lacédémoniens semblait être celui-ci, c'est qu'après les avoir réduits à merci, comme les Thébains voulaient raser Athènes, ils s'y étaient opposés. 36. Mais ils insistaient surtout sur ce point, qu'on devait les secourir en vertu des serments jurés; car ce n'était point parce qu'ils avaient commis quelque injustice que les Arcadiens et leurs alliés leur faisaient la guerre, c'était parce qu'ils avaient été au secours des Tégéates attaqués par les Mantinéens contre la foi jurée. Ces discours aussi provoquèrent du bruit dans l'assemblée : les uns disaient que les Mantinéens n'avaient rien fait que de juste en portant secours aux partisans de Proxénos tués par ceux de Stasippos, les autres qu'ils avaient commis une injustice en portant les armes contre les Tégéates. 37. Tandis que l'assemblée elle-même discutait ainsi, le Corinthien Cleitélès se leva et dit : «Oui, Athéniens, on peut sans doute contester de quel côté sont les premiers torts; mais nous, depuis que la paix est faite, peut-on nous accuser d'avoir fait la guerre à quelque ville, ou d'avoir pris le bien d'autrui, ou d'avoir ravagé une terre étrangère ? Et cependant les Thébains sont entrés sur nos terres; ils ont coupé des arbres, brûlé des maisons, enlevé de l'argent et du bétail. Si donc vous ne venez pas à notre secours, quand nous sommes si manifestement lésés, ne violerez-vous pas les serments prêtés, serments que vous aviez pris soin vous- mêmes de faire jurer à vous tous par nous tous ? » Là-dessus, les Athéniens crièrent que Cleitélès avait bien et justement parlé. 38. Après lui, Proclès de Phliunte se leva et dit : « Que vous soyez, Athéniens, les premiers contre qui les Thébains marcheraient si les Lacédémoniens étaient mis hors de combat, cela, je pense, est clair pour tout le monde; car, de tous les autres, vous êtes les seuls à leurs yeux qui puissent faire obstacle à leur ambition de commander à la Grèce. 39. S'il en est ainsi, je crois, pour ma part, qu'en prenant les armes, c'est vous-mêmes autant que les Lacédémoniens que vous défendrez; car, si les Thébains, qui ont de mauvais sentiments à votre égard et qui habitent sur vos frontières, deviennent les chefs de la Grèce, vous vous trouverez, je crois, en bien plus mauvaise posture que quand vous aviez des rivaux éloignés. Vous auriez certainement plus d'avantages à vous défendre vous-mêmes pendant qu'il y a encore des peuples qui marcheraient avec vous, que d'être forcés, après leur perte, de combattre seuls contre les Thébains.


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Dernière mise à jour : 24/05/2007