HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Xénophon, Les Helléniques, livre VI

Chapitre 4

  Par. 20

[6,4,20] Τῶν δὲ Ἀθηναίων βουλὴ ἐτύγχανεν ἐν ἀκροπόλει καθημένη. Ἐπεὶ δἤκουσαν τὸ γεγενημένον, ὅτι μὲν σφόδρα ἠνιάθησαν πᾶσι δῆλον ἐγένετο· οὔτε γὰρ ἐπὶ ξένια τὸν κήρυκα ἐκάλεσαν, περί τε τῆς βοηθείας οὐδὲν ἀπεκρίναντο. καὶ Ἀθήνηθεν μὲν οὕτως ἀπῆλθεν κῆρυξ. Πρὸς μέντοι Ἰάσονα, σύμμαχον ὄντα, ἔπεμπον σπουδῇ οἱ Θηβαῖοι, κελεύοντες βοηθεῖν, διαλογιζόμενοι πῇ τὸ μέλλον ἀποβήσοιτο. (21) δεὐθὺς τριήρεις μὲν ἐπλήρου, ὡς βοηθήσων κατὰ θάλατταν, συλλαβὼν δὲ τό τε ξενικὸν καὶ τοὺς περὶ αὑτὸν ἱππέας, καίπερ ἀκηρύκτῳ πολέμῳ τῶν Φωκέων χρωμένων, πεζῇ διεπορεύθη εἰς τὴν Βοιωτίαν, ἐν πολλαῖς τῶν πόλεων πρότερον ὀφθεὶς ἀγγελθεὶς ὅτι πορεύοιτο. Πρὶν γοῦν συλλέγεσθαί τι πανταχόθεν ἔφθανε πόρρω γιγνόμενος, δῆλον ποιῶν ὅτι πολλαχοῦ τὸ τάχος μᾶλλον τῆς βίας διαπράττεται τὰ δέοντα. (22) Ἐπεὶ δὲ ἀφίκετο εἰς τὴν Βοιωτίαν, λεγόντων τῶν Θηβαίων ὡς καιρὸς εἴη ἐπιτίθεσθαι τοῖς Λακεδαιμονίοις, ἄνωθεν μὲν ἐκεῖνον σὺν τῷ ξενικῷ, σφᾶς δὲ ἀντιπροσώπους, ἀπέτρεπεν αὐτοὺς Ἰάσων, διδάσκων ὡς καλοῦ ἔργου γεγενημένου οὐκ ἄξιον αὐτοῖς εἴη διακινδυνεῦσαι, ὥστε ἔτι μείζω καταπρᾶξαι στερηθῆναι καὶ τῆς γεγενημένης νίκης. (23) « Οὐχ ὁρᾶτε, ἔφη, ὅτι καὶ ὑμεῖς, ἐπεὶ ἐν ἀνάγκῃ ἐγένεσθε, ἐκρατήσατε; Οἴεσθαι οὖν χρὴ καὶ Λακεδαιμονίους ἄν, εἰ ἀναγκάζοιντοἐκγενέσθαι τοῦ ζῆν, ἀπονοηθέντας διαμάχεσθαι. Καὶ θεὸς δέ, ὡς ἔοικε, πολλάκις χαίρει τοὺς μὲν μικροὺς μεγάλους ποιῶν, τοὺς δὲ μεγάλους μικρούς. » (24) Τοὺς μὲν οὖν Θηβαίους τοιαῦτα λέγων ἀπέτρεπε τοῦ διακινδυνεύειν· τοὺς δαὖ Λακεδαιμονίους ἐδίδασκεν οἷον μὲν εἴη ἡττημένον στράτευμα, οἷον δὲ νενικηκός. « Εἰ δἐπιλαθέσθαι, ἔφη, βούλεσθε τὸ γεγενημένον πάθος, συμβουλεύω ἀναπνεύσαντας καὶ ἀναπαυσαμένους καὶ μείζους γεγενημένους τοῖς ἀηττήτοις οὕτως εἰς μάχην ἰέναι. Νῦν δέ, ἔφη, εὖ ἴστε ὅτι καὶ τῶν συμμάχων ὑμῖν εἰσὶν οἳ διαλέγονται περὶ φιλίας τοῖς πολεμίοις· ἀλλὰ ἐκ παντὸς τρόπου πειρᾶσθε σπονδὰς λαβεῖν. ταῦτα δ᾽, ἔφη, ἐγὼ προθυμοῦμαι, σῶσαι ὑμᾶς βουλόμενος διά τε τὴν τοῦ πατρὸς φιλίαν πρὸς ὑμᾶς καὶ διὰ τὸ προξενεῖν ὑμῶν.» (25) Ἔλεγε μὲν οὖν τοιαῦτα, ἔπραττε δἴσως ὅπως διάφοροι καὶ οὗτοι ἀλλήλοις ὄντες ἀμφότεροι ἐκείνου δέοιντο. Οἱ μέντοι Λακεδαιμόνιοι, ἀκούσαντες αὐτοῦ, πράττειν περὶ τῶν σπονδῶν ἐκέλευον· ἐπεὶ δἀπηγγέλθη ὅτι εἴησαν αἱ σπονδαί, παρήγγειλαν οἱ πολέμαρχοι δειπνήσαντας συνεσκευάσθαι πάντας, ὡς τῆς νυκτὸς πορευσομένους, ὅπως ἅμα τῇ ἡμέρᾳ πρὸς τὸν Κιθαιρῶνα ἀναβαίνοιεν. Ἐπεὶ δἐδείπνησαν, πρὶν καθεύδειν παραγγείλαντες ἀκολουθεῖν, ἡγοῦντο εὐθὺς ἀφἑσπέρας τὴν διὰ Κρεύσιος, τῷ λαθεῖν πιστεύοντες μᾶλλον ταῖς σπονδαῖς. (26) Μάλα δὲ χαλεπῶς πορευόμενοι, οἷα δὴ ἐν νυκτί τε καὶ ἐν φόβῳ ἀπιόντες καὶ χαλεπὴν ὁδόν, εἰς Αἰγόσθενα τῆς Μεγαρικῆς ἀφικνοῦνται. ἐκεῖ δὲ περιτυγχάνουσι τῷ μετὰ Ἀρχιδάμου στρατεύματι. Ἔνθα δὴ ἀναμείνας, ἕως καὶ οἱ σύμμαχοι πάντες παρεγένοντο, ἀπῆγε πᾶν ὁμοῦ τὸ στράτευμα μέχρι Κορίνθου· ἐκεῖθεν δὲ τοὺς μὲν συμμάχους ἀφῆκε, τοὺς δὲ πολίτας οἴκαδε ἀπήγαγεν. (27) μέντοι Ἰάσων ἀπιὼν διὰ τῆς Φωκίδος Ὑαμπολιτῶν μὲν τό τε προάστιον εἷλε καὶ τὴν χώραν ἐπόρθησε καὶ ἀπέκτεινε πολλούς· τὴν δἄλλην Φωκίδα διῆλθεν ἀπραγμόνως. ἀφικόμενος δὲ εἰς Ἡράκλειαν κατέβαλε τὸ Ἡρακλεωτῶν τεῖχος, δῆλον ὅτι οὐ τοῦτο φοβούμενος, μή τινες ἀναπεπταμένης ταύτης τῆς παρόδου πορεύσοιντο ἐπὶ τὴν ἐκείνου δύναμιν, ἀλλὰ μᾶλλον ἐνθυμούμενος μή τινες τὴν Ἡράκλειαν ἐπὶ στενῷ οὖσαν καταλαβόντες εἴργοιεν αὐτόν, εἴ ποι βούλοιτο τῆς Ἑλλάδος πορεύεσθαι. (28) Ἐπεὶ δὲ ἀπῆλθε πάλιν εἰς τὴν Θετταλίαν, μέγας μὲν ἦν καὶ διὰ τὸ τῷ νόμῳ Θετταλῶν ταγὸς καθεστάναι καὶ διὰ τὸ μισθοφόρους πολλοὺς τρέφειν περὶ αὑτὸν καὶ πεζοὺς καὶ ἱππέας, καὶ τούτους ἐκπεπονημένους ὡς ἂν κράτιστοι εἶεν· ἔτι δὲ μείζων καὶ διὰ τὸ συμμάχους πολλοὺς τοὺς μὲν ἤδη εἶναι αὐτῷ, τοὺς δὲ καὶ ἔτι βούλεσθαι γίγνεσθαι. μέγιστος δἦν τῶν καθαὑτὸν τῷ μηδὑφἑνὸς εὐκαταφρόνητος εἶναι. (29) Ἐπιόντων δὲ Πυθίων παρήγγειλε μὲν ταῖς πόλεσι βοῦς καὶ οἶς καὶ αἶγας καὶ ὗς παρασκευάζεσθαι ὡς εἰς τὴν θυσίαν· καὶ ἔφασαν πάνυ μετρίως ἑκάστῃ πόλει ἐπαγγελλομένῳ γενέσθαι βοῦς μὲν οὐκ ἐλάττους χιλίων, τὰ δὲ ἄλλα βοσκήματα πλείω μύρια. Ἐκήρυξε δὲ καὶ νικητήριον χρυσοῦν στέφανον ἔσεσθαι, ἥτις τῶν πόλεων βοῦν ἡγεμόνα κάλλιστον τῷ θεῷ θρέψειε. [6,4,20] Justement le conseil des Athéniens siégeait à l'acropole. Quand les conseillers eurent entendu ce qui était arrivé, on vit bien qu'ils en étaient très ennuyés; car ils n'offrirent point l'hospitalité au héraut et ne donnèrent aucune réponse au sujet du secours. C'est ainsi que le héraut s'en retourna d'Athènes. Alors les Thébains députèrent en hâte à Jason, leur allié, pour le prier de venir à leur secours; car ils se demandaient entre eux comment les affaires allaient tourner. 21. Sur-le-champ, Jason équipa des trières, comme s'il voulait les secourir par mer; mais en fait il prit son corps de mercenaires et les cavaliers de sa garde et, bien que les Phocidiens lui fissent une guerre implacable, il traversa leur pays pour se rendre par terre en Béotie, et nombre de villes phocidiennes le virent passer avant d'avoir appris qu'il était en marche. En tout cas, il était déjà loin, avant qu'on pût rassembler des troupes de quelque point que ce fût, faisant voir que souvent on atteint mieux son but par la vitesse que par la force. 22. Quand il fut arrivé en Béotie, les Thébains dirent que c'étaient le moment d'attaquer les Lacédémoniens, lui, du haut de la colline avec ses mercenaires, et eux de front. Mais Jason les en dissuada en leur représentant qu'après un si brillant succès, ce n'était pas la peine de tout risquer pour accomplir encore de plus grandes choses ou pour être frustré du fruit de leur victoire. 23. « Ne voyez-vous pas, leur disait-il, que, si vous avez été vainqueurs, c'est que vous étiez dans la détresse ? Croyez donc que les Lacédémoniens aussi, s'ils sont réduits à l'extrémité, combattront sans marchander leur vie. La divinité d'ailleurs, à ce qu'il paraît, se plaît souvent à élever les petits et à humilier les grands. » 24. En parlant ainsi, il essayait de détourner les Thébains de tenter un coup décisif. D'un autre côté, il remontrait aux Lacédémoniens quelle différence il y avait entre une armée vaincue et une armée victorieuse. « Si vous voulez bien, leur disait-il, oublier le revers que vous avez essuyé, je vous conseille de reprendre haleine, de vous reposer et, une fois devenus plus forts, d'affronter alors ceux que vous n'avez pu vaincre. Quant à présent, ajouta-t-il, sachez bien que, parmi vos alliés, il en est qui sont en pourparlers avec vos ennemis pour un traité d'amitié. Cherchez donc à tout prix à obtenir une trêve. Voilà, dit-il, ce qui me préoccupe; car je veux vous sauver, tant à cause de l'amitié que mon père avait pour vous que parce que je suis votre proxène. » 25. Voilà ce qu'il disait; mais ce qu'il cherchait sans doute, c'est que les deux partis en désaccord entre eux eussent tous les deux besoin de lui. Cependant les Lacédémoniens, après l'avoir entendu, le prièrent de s'entremettre pour une trêve. Lorsqu'ils reçurent la nouvelle que la trêve était conclue, les polémarques firent passer l'ordre à tout le monde de plier bagage après dîner, pour se mettre en route pendant la nuit, afin de gravir le Cithéron au point du jour. Le repas fini, avant de se coucher, les hommes reçurent l'ordre de suivre les polémarques, qui, dès la tombée de la nuit, les emmenèrent par la route de Creusis, se fiant plus à une retraite à la dérobée qu'à la trêve. 26. Après une marche très pénible, vu qu'on battait en retraite la nuit, sous l'influence de la peur, par un chemin difficile, ils arrivent à Aigosthènes en Mégaride, où ils rencontrent l'armée d'Archidamos. Celui-ci, ayant attendu que tous les alliés fussent arrivés, emmena toutes les troupes ensemble jusqu'à Corinthe. De là, il renvoya les alliés et ramena ses concitoyens dans leur pays. 27. Cependant Jason, passant par la Phocide pour s'en retourner, prit le faubourg d'Hyampolis, ravagea la campagne et tua beaucoup de monde, puis il traversa sans y faire de mal le reste de la Phocide. Mais arrivé à Héraclée, il la démantela, non pas évidemment dans la crainte que par ce passage ouvert on ne vînt attaquer ses Etats, mais plutôt en vue d'empêcher qu'en prenant Héraclée, située dans un défilé, on ne lui coupât la route, s'il voulait marcher sur quelque contrée de la Grèce. 28. De retour en Thessalie, il passa pour un prince puissant, parce qu'il avait été légalement nommé commandant général des Thessaliens et parce qu'il entretenait autour de lui beaucoup de mercenaires, fantassins et cavaliers, entraînés de manière à être des soldats de la plus haute valeur. Sa puissance était encore augmentée par le nombre des peuples qu'il avait déjà pour alliés et de ceux qui aspiraient à le devenir. C'était enfin l'homme le plus puissant de son temps, parce qu'il n'était personne qui ne dût compter avec lui. 29. A l'époque des jeux pythiques, il fit passer aux villes l'ordre de préparer des boeufs, des brebis, des chèvres et des porcs pour le sacrifice, et l'on dit que, bien qu'il n'eût demandé à chaque ville qu'une contribution médiocre il n'obtint pas moins de mille boeufs et plus de mille têtes d'autre bétail. Il fit proclamer aussi qu'il donnerait une couronne d'or pour prix à celle des villes qui aurait élevé pour le dieu le plus beau boeuf pour marcher en tête des victimes.


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Dernière mise à jour : 24/05/2007