HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Xénophon, Les Helléniques, livre IV

Chapitre 1

  Par. 30

[4,1,30] Ὡς δἤκουσεν αὐτοῦ, σπονδὰς λαβὼν καὶ δεξιὰν παρῆν ἄγων τὸν Φαρνάβαζον εἰς συγκείμενον χωρίον, ἔνθα δὴ Ἀγησίλαος καὶ οἱ περὶ αὐτὸν τριάκοντα χαμαὶ ἐν πόᾳ τινὶ κατακείμενοι ἀνέμενον· δὲ Φαρνάβαζος ἧκεν ἔχων στολὴν πολλοῦ χρυσοῦ ἀξίαν. ὑποτιθέντων δὲ αὐτῷ τῶν θεραπόντων ῥαπτά, ἐφὧν καθίζουσιν οἱ Πέρσαι μαλακῶς, ᾐσχύνθη ἐντρυφῆσαι, ὁρῶν τοῦ Ἀγησιλάου τὴν φαυλότητα· κατεκλίθη οὖν καὶ αὐτὸς ὥσπερ εἶχε χαμαί. (31) Καὶ πρῶτα μὲν ἀλλήλους χαίρειν προσεῖπαν, ἔπειτα τὴν δεξιὰν προτείναντος τοῦ Φαρναβάζου ἀντιπρούτεινε καὶ Ἀγησίλαος. Μετὰ δὲ τοῦτο ἤρξατο λόγου Φαρνάβαζος· καὶ γὰρ ἦν πρεσβύτερος· (32) « Ἀγησίλαε καὶ πάντες οἱ παρόντες Λακεδαιμόνιοι, ἐγὼ ὑμῖν, ὅτε τοῖς Ἀθηναίοις ἐπολεμεῖτε, φίλος καὶ σύμμαχος ἐγενόμην, καὶ τὸ μὲν ναυτικὸν τὸ ὑμέτερον χρήματα παρέχων ἰσχυρὸν ἐποίουν, ἐν δὲ τῇ γῇ αὐτὸς ἀπὸ τοῦ ἵππου μαχόμενος μεθὑμῶν εἰς τὴν θάλατταν κατεδίωκον τοὺς πολεμίους. Καὶ διπλοῦν ὥσπερ Τισσαφέρνους οὐδὲν πώποτέ μου οὔτε ποιήσαντος οὔτεἰπόντος πρὸς ὑμᾶς ἔχοιτἂν κατηγορῆσαι. (33) Τοιοῦτος δὲ γενόμενος νῦν οὕτω διάκειμαι ὑφὑμῶν ὡς οὐδὲ δεῖπνον ἔχω ἐν τῇ ἐμαυτοῦ χώρᾳ, εἰ μή τι ὧν ἂν ὑμεῖς λίπητε συλλέξομαι, ὥσπερ τὰ θηρία. δέ μοι πατὴρ καὶ οἰκήματα καλὰ καὶ παραδείσους καὶ δένδρων καὶ θηρίων μεστοὺς κατέλιπεν, ἐφοἷς ηὐφραινόμην, ταῦτα πάντα ὁρῶ τὰ μὲν κατακεκομμένα, τὰ δὲ κατακεκαυμένα. εἰ οὖν ἐγὼ μὴ γιγνώσκω μήτε τὰ ὅσια μήτε τὰ δίκαια, ὑμεῖς δὲ διδάξατέ με ὅπως ταῦτἐστὶν ἀνδρῶν ἐπισταμένων χάριτας ἀποδιδόναι. » (34) μὲν ταῦτεἶπεν. Οἱ δὲ τριάκοντα πάντες μὲν ἐπῃσχύνθησαν αὐτὸν καὶ ἐσιώπησαν· δὲ Ἀγησίλαος χρόνῳ ποτὲ εἶπεν· « Ἀλλοἶμαι μέν σε, Φαρνάβαζε, εἰδέναι ὅτι καὶ ἐν ταῖς Ἑλληνικαῖς πόλεσι ξένοι ἀλλήλοις γίγνονται ἄνθρωποι. οὗτοι δέ, ὅταν αἱ πόλεις πολέμιαι γένωνται, σὺν ταῖς πατρίσι καὶ τοῖς ἐξενωμένοις πολεμοῦσι καί, ἂν οὕτω τύχωσιν, ἔστιν ὅτε καὶ ἀπέκτειναν ἀλλήλους. καὶ ἡμεῖς οὖν νῦν βασιλεῖ τῷ ὑμετέρῳ πολεμοῦντες πάντα ἠναγκάσμεθα τὰ ἐκείνου πολέμια νομίζειν· σοί γε μέντοι φίλοι γενέσθαι περὶ παντὸς ἂν ποιησαίμεθα. (35) Καὶ εἰ μὲν ἀλλάξασθαί σε ἔδει ἀντὶ δεσπότου βασιλέως ἡμᾶς δεσπότας, οὐκ ἂν ἔγωγέ σοι συνεβούλευον· νῦν δὲ ἔξεστί σοι μεθἡμῶν γενομένῳ μηδένα προσκυνοῦντα μηδὲ δεσπότην ἔχοντα ζῆν καρπούμενον τὰ σαυτοῦ. Καίτοι ἐλεύθερον εἶναι ἐγὼ μὲν οἶμαι ἀντάξιον εἶναι τῶν πάντων χρημάτων. (36) Οὐδὲ μέντοι τοῦτό σε κελεύομεν, πένητα μέν, ἐλεύθερον δεἶναι, ἀλλἡμῖν συμμάχοις χρώμενον αὔξειν μὴ τὴν βασιλέως ἀλλὰ τὴν σαυτοῦ ἀρχήν, τοὺς νῦν ὁμοδούλους σοι καταστρεφόμενον, ὥστε σοὺς ὑπηκόους εἶναι. Καίτοι εἰ ἅμα ἐλεύθερός τεἴης καὶ πλούσιος γένοιο, τίνος ἂν δέοις μὴ οὐχὶ πάμπαν εὐδαίμων εἶναι; » (37) « Οὐκοῦν, » ἔφη Φαρνάβαζος, « ἁπλῶς ὑμῖν ἀποκρίνομαι ἅπερ ποιήσω; » « Πρέπει γοῦν σοι. » « Ἐγὼ τοίνυν, » ἔφη, « ἐὰν βασιλεὺς ἄλλον μὲν στρατηγὸν πέμπῃ, ἐμὲ δὲ ὑπήκοον ἐκείνου τάττῃ, βουλήσομαι ὑμῖν καὶ φίλος καὶ σύμμαχος εἶναι· ἐὰν μέντοι μοι τὴν ἀρχὴν προστάττῃ (τοιοῦτόν τι, ὡς ἔοικε, φιλοτιμία ἐστίν), εὖ χρὴ εἰδέναι ὅτι πολεμήσω ὑμῖν ὡς ἂν δύνωμαι ἄριστα. » (38) Ἀκούσας ταῦτα Ἀγησίλαος ἐλάβετο τῆς χειρὸς αὐτοῦ καὶ εἶπεν· « Εἴθ᾽, λῷστε σύ, τοιοῦτος ὢν φίλος ἡμῖν γένοιο. Ἓν δοὖν, ἔφη, ἐπίστω, ὅτι νῦν τε ἄπειμι ὡς ἂν δύνωμαι τάχιστα ἐκ τῆς σῆς χώρας, τοῦ τε λοιποῦ, κἂν πόλεμος , ἕως ἂν ἐπἄλλον ἔχωμεν στρατεύεσθαι, σοῦ τε καὶ τῶν σῶν ἀφεξόμεθα. » (39) Τούτων δὲ λεχθέντων διέλυσε τὴν σύνοδον. Καὶ μὲν Φαρνάβαζος ἀναβὰς ἐπὶ τὸν ἵππον ἀπῄει, δὲ ἐκ τῆς Παραπίτας υἱὸς αὐτοῦ, καλὸς ἔτι ὤν, ὑπολειφθεὶς καὶ προσδραμών, « Ξένον σε, » ἔφη, « Ἀγησίλαε, ποιοῦμαι. » « Ἐγὼ δέ γε δέχομαι. » « Μέμνησό νυν, » ἔφη. Καὶ εὐθὺς τὸ παλτόν (εἶχε δὲ καλόν) ἔδωκε τῷ Ἀγησιλάῳ. δὲ δεξάμενος, φάλαρα ἔχοντος περὶ τῷ ἵππῳ Ἰδαίου τοῦ γραφέως πάγκαλα, περιελὼν ἀντέδωκεν αὐτῷ. Τότε μὲν οὖν παῖς ἀναπηδήσας ἐπὶ τὸν ἵππον μετεδίωκε τὸν πατέρα. [4,1,30] Quand il eut exposé son dessein, il obtint d'Agésilas une trêve et une garantie et il amena avec lui le satrape à un endroit fixé. Agésilas et les trente l'y attendaient, assis par terre dans le gazon. Pharnabaze se présenta vêtu d'un habit de grand prix. Comme ses serviteurs allaient étendre sous lui des coussins, sur lesquels les Perses s'assoient mollement, il eut honte de son luxe devant la simplicité d'Agésilas et il s'assit, lui aussi, par terre sans plus de façon. 31. Ils se saluèrent d'abord; ensuite Pharnabaze ayant tendu la main droite, Agésilas tendit aussi la sienne. Puis Pharnabaze prit le premier la parole, car il était le plus âgé. 32. « Agésilas, dit-il, et vous tous Lacédémoniens ici présents, j'ai été votre ami et votre allié, quand vous étiez en guerre avec les Athéniens. J'ai fortifié votre flotte, en vous fournissant des subsides; sur terre j'ai combattu à cheval avec vous et poursuivi les ennemis jusqu'à la mer, et vous ne pouvez me reprocher, comme à Tissapherne, aucune duplicité ni dans mes actes ni dans mes paroles. 33. Voilà ce que j'ai été pour vous, et aujourd'hui je suis réduit par vous à ne pas même trouver de quoi manger dans mon propre territoire, à moins de ramasser, comme les bêtes, quelque bribe de ce que vous pouvez avoir laissé. Les belles demeures, les parcs remplis d'arbres et de gibier que m'a laissés mon père et qui faisaient mes délices, je vois tout cela complètement rasé ou brûlé. Si je ne comprends pas ce qui est saint et ce qui est juste, apprenez-moi comment de pareils actes viennent d'hommes qui savent payer les bienfaits qu'ils ont reçus. » 34. Tel fut son discours. Tous les trente demeurèrent confus devant lui et gardèrent le silence. Alors Agésilas, au bout de quelques instants, lui répondit : « Tu n'ignores pas, je pense, Pharnabaze, que, dans les Etats grecs aussi, beaucoup d'hommes sont liés entre eux par l'hospitalité et que ces hommes, quand leurs Etats sont en guerre, combattent avec leur patrie même contre leurs hôtes et qu'il arrive parfois qu'ils s'entretuent. Nous aussi, qui sommes aujourd'hui en guerre avec votre roi, nous sommes contraints de regarder comme ennemi tout ce qui lui appartient. Mais pour toi personnellement, nous donnerions tout pour être tes amis. 35. Si tu ne devais que changer de maître et passer de la domination du roi sous la nôtre, moi- même je ne te le conseillerais pas; mais, en fait, tu peux, en te mettant avec nous, jouir de tes possessions sans te prosterner devant personne et sans avoir de maître. Or être libre, cela vaut, à mon avis, tous les biens. 36. Cependant nous ne te demandons pas d'être libre et pauvre, mais de profiter de notre alliance pour augmenter, non pas la puissance du roi, mais la tienne, et de subjuguer tes compagnons d'esclavage actuels pour en faire tes sujets. Si donc tu devenais à la fois libre et riche, que te manquerait-il pour être parfaitement heureux ? 37. — Faut-il donc, répondit Pharnabaze, vous répondre franchement ce que je compte faire ? — La franchise sied à un homme tel que toi. — Eh bien, dit-il, si le roi envoie un autre général et me met sous ses ordres, je veux alors être votre ami et votre allié; mais s'il me confie le commandement - tant est grand, paraît-il, le pouvoir de l'ambition — vous pouvez être sûrs que je ferai la guerre contre vous le mieux qu'il me sera possible. » 38. En entendant ces mots, Agésilas lui prit la main et lui dit : « Plût aux dieux, noble satrape, qu'un homme tel que toi devînt notre ami! Mais sache du moins une chose, c'est que je vais évacuer ton territoire le plus vite possible et qu'à l'avenir, même si la guerre continue, tant que nous aurons un autre ennemi à combattre, nous ne toucherons ni à toi ni aux tiens. » 39. Cela dit, il mit fin à l'entrevue. Alors Pharnabaze monta à cheval et se retira; mais le fils qu'il avait eu de Parapita et qui était encore un beau jeune homme, resta en arrière et courant à Agésilas : « Tu es mon hôte, Agésilas, s'écria-t-il, je te prends pour tel. — Et moi, j'accepte. — Ne l'oublie donc pas, dit le jeune homme », et aussitôt il prend son javelot, il en avait un beau, et le donne à Agésilas. Celui-ci le reçoit, et enlevant le magnifique caparaçon du cheval de son secrétaire Idaios, il le donne en échange au jeune homme, qui aussitôt sauta sur son cheval et courut après son père.


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Dernière mise à jour : 29/03/2007