| [4,1,10] Καὶ ὁ Ὄτυς ἐπήρετο· « Δοκοῦντα δ᾽, » ἔφη, « ὦ Ἀγησίλαε, ταῦτα καὶ 
Σπιθριδάτῃ λέγεις; »  
« Μὰ τοὺς θεούς, » ἔφη ὁ Ἀγησίλαος, « ἐκεῖνος μὲν ἐμέ γε οὐκ ἐκέλευσε ταῦτα 
λέγειν· ἐγὼ μέντοι, καίπερ ὑπερχαίρων, ὅταν ἐχθρὸν τιμωρῶμαι, πολὺ μᾶλλόν 
μοι δοκῶ ἥδεσθαι, ὅταν τι τοῖς φίλοις ἀγαθὸν ἐξευρίσκω. » 
(11) « Τί οὖν, » ἔφη, « οὐ πυνθάνῃ εἰ καὶ ἐκείνῳ βουλομένῳ ταῦτ᾽ ἐστί; »  
καὶ Ὁ Ἀγησίλαος· «  Ἴτ᾽, » ἔφη, « ὑμεῖς, ὦ Ἡριππίδα, καὶ διδάσκετε αὐτὸν 
βουληθῆναι ἅπερ ἡμεῖς. » 
(12) Οἱ μὲν δὴ ἀναστάντες ἐδίδασκον. ἐπεὶ δὲ διέτριβον, « Βούλει, » ἔφη, « ὦ 
Ὄτυ, καὶ ἡμεῖς δεῦρο καλέσωμεν αὐτόν; »  
« Πολύ γ᾽ ἂν οἶμαι μᾶλλον ὑπὸ σοῦ πεισθῆναι αὐτὸν ἢ ὑπὸ τῶν ἄλλων 
ἁπάντων. » 
Εκ τούτου δὴ ἐκάλει ὁ Ἀγησίλαος τὸν Σπιθριδάτην τε καὶ τοὺς ἄλλους.  
(13) Προσιόντων δ᾽ εὐθὺς εἶπεν ὁ Ἡριππίδας· « Τὰ μὲν ἄλλα, ὦ Ἀγησίλαε, τὰ 
ῥηθέντα τί ἄν τις μακρολογοίη; Τέλος δὲ λέγει Σπιθριδάτης πᾶν ποιεῖν ἂν ἡδέως 
ὅ τι σοι δοκοίη. » 
(14) «  Ἐμοὶ μὲν τοίνυν, » ἔφη, « δοκεῖ, ὁ Ἀγησίλαος, σὲ μέν, ὦ Σπιθριδάτα, τύχῃ 
ἀγαθῇ διδόναι Ὄτυϊ τὴν θυγατέρα, σὲ δὲ λαμβάνειν. τὴν μέντοι παῖδα πρὸ ἦρος 
οὐκ ἂν δυναίμεθα πεζῇ ἀγαγεῖν. »  
« Ἀλλὰ ναὶ μὰ Δί᾽, » ἔφη ὁ Ὄτυς, « κατὰ θάλατταν ἤδη ἂν πέμποιτο, εἰ σὺ 
βούλοιο. » 
(15) Ἐκ τούτου δεξιὰς δόντες καὶ λαβόντες ἐπὶ τούτοις ἀπέπεμπον τὸν Ὄτυν. Καὶ 
εὐθὺς ὁ Ἀγησίλαος, ἐπεὶ ἔγνω αὐτὸν σπεύδοντα, τριήρη πληρώσας καὶ Καλλίαν 
Λακεδαιμόνιον κελεύσας ἀπαγαγεῖν τὴν παῖδα, αὐτὸς ἐπὶ Δασκυλείου 
ἀπεπορεύετο, ἔνθα καὶ τὰ βασίλεια ἦν Φαρναβάζῳ, καὶ κῶμαι περὶ αὐτὰ πολλαὶ 
καὶ μεγάλαι καὶ ἄφθονα ἔχουσαι τὰ ἐπιτήδεια, καὶ θῆραι αἱ μὲν καὶ ἐν 
περιειργμένοις παραδείσοις, αἱ δὲ καὶ <ἐν> ἀναπεπταμένοις τόποις, πάγκαλαι. 
(16) Παρέρρει δὲ καὶ ποταμὸς παντοδαπῶν ἰχθύων πλήρης. Ἦν δὲ καὶ τὰ πτηνὰ 
ἄφθονα τοῖς ὀρνιθεῦσαι δυναμένοις. Ἐνταῦθα μὲν δὴ διεχείμαζε, καὶ αὐτόθεν καὶ 
σὺν προνομαῖς τὰ ἐπιτήδεια τῇ στρατιᾷ λαμβάνων.  
(17) Καταφρονητικῶς δέ ποτε καὶ ἀφυλάκτως διὰ τὸ μηδὲν πρότερον ἐσφάλθαι 
λαμβανόντων τῶν στρατιωτῶν τὰ ἐπιτήδεια, ἐπέτυχεν αὐτοῖς ὁ Φαρνάβαζος 
κατὰ τὸ πεδίον ἐσπαρμένοις, ἅρματα μὲν ἔχων δύο δρεπανηφόρα, ἱππέας δὲ ὡς 
τετρακοσίους.  
(18) Οἱ δ᾽ Ἕλληνες ὡς εἶδον αὐτὸν προσελαύνοντα, συνέδραμον ὡς εἰς 
ἑπτακοσίους· ὁ δ᾽ οὐκ ἐμέλλησεν, ἀλλὰ προστησάμενος τὰ ἅρματα, αὐτὸς δὲ 
σὺν τοῖς ἱππεῦσιν ὄπισθεν γενόμενος, ἐλαύνειν εἰς αὐτοὺς ἐκέλευσεν.  
(19) Ὡς δὲ τὰ ἅρματα ἐμβαλόντα διεσκέδασε τὸ ἁθρόον, ταχὺ οἱ ἱππεῖς 
κατέβαλον ὡς εἰς ἑκατὸν ἀνθρώπους, οἱ δ᾽ ἄλλοι κατέφυγον πρὸς Ἀγησίλαον· 
ἐγγὺς γὰρ ἔτυχε σὺν τοῖς ὁπλίταις ὤν. 
 | [4,1,10] Otys lui demanda : « Ce que tu dis là, Agésilas, agrée-t-il aussi à Spithridatès ? — Par les 
dieux, répondit Agésilas, ce n'est pas lui qui m'a chargé de t'en parler; mais c'est que moi, 
malgré le vif plaisir que j'éprouve à me venger d'un ennemi, je crois en goûter un plus vif 
encore, quand je trouve quelque bien à faire à mes amis. 
11. — Pourquoi donc, demanda Otys, ne t'informes-tu pas auprès de lui si cela lui agrée 
également ? — Hèrippidas et vous autres, dit Agésilas, allez le disposer à vouloir ce que nous 
voulons. 
12. Ils se levèrent et allèrent l'endoctriner. Comme ils restaient longtemps : « Veux-tu, Otys, dit 
Agésilas, que nous le fassions venir ici ? — Il sera, je crois, beaucoup plus facilement persuadé 
par toi que par tous les autres ensemble. » Alors Agésilas appela Spithridatès et les autres. 
13. Aussitôt qu'ils furent entrés, Hèrripidas prit la parole : « À quoi bon, Agésilas, te rapporter 
en détail tout ce qui a été dit ? En somme, Spithridatès dit qu'il fera volontiers tout ce que tu 
trouveras bon.
14. — Eh bien, reprit Agésilas, je trouve bon que toi, Spithridatès, tu donnes ta fille à Otys, et 
puisse le ciel favoriser cette union! et que toi, tu la prennes pour femme. Toutefois nous ne 
pourrons pas t'amener la jeune fille par terre, avant le printemps. — Mais par Zeus, s'écria 
Otys, on peut, si tu veux, la faire venir par mer dès à présent. » 
15. À ces mots, ils se tendirent et prirent la main droite pour ratifier leur accord et Otys s'en 
retourna chez lui. Aussitôt Agésilas, qui avait remarqué son impatience, équipa une trière et 
ordonna au Lacédémonien Callias d'emmener la jeune fille. Quant à lui, il prit la route de 
Dascylion, où se trouvait le palais de Pharnabaze, entouré de plusieurs gros villages bien 
approvisionnés, avec des chasses magnifiques, soit dans des parcs fermés, soit dans des lieux 
ouverts. 
16. Autour coulait un fleuve rempli de poissons de toute espèce. Il y avait aussi une grande 
quantité de volatiles pour ceux qui pouvaient chasser aux oiseaux. C'est là qu'Agésilas passa 
l'hiver, tirant les vivres nécessaires à son armée, soit de l'endroit même, soit d'autres où il 
envoyait fourrager. 
17. Or un jour que ses soldats enlevaient des vivres sans se soucier de l'ennemi et sans être 
sur leurs gardes, parce que jusque-là ils n'avaient jamais subi d'échec, Pharnabaze, les 
trouvant éparpillés dans la plaine, tomba sur eux avec deux chars armés de faux et environ 
quatre cents cavaliers. 
18. Les Grecs les voyant venir sur eux se concentrèrent en courant en un corps d'à peu près 
sept cents hommes. Sans hésiter, Pharnabaze fait avancer ses chars, se met lui-même 
derrière avec ses cavaliers et donne l'ordre de charger les Grecs.
19. Les chars pénètrent dans la masse et la dispersent et en un instant les cavaliers abattent 
une centaine d'hommes; les autres s'enfuient vers Agésilas, qui heureusement était à proximité 
avec ses hoplites. 
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