[4,1,1] LIVRE IV - CHAPITRE I
(1) Ὁ δὲ Ἀγησίλαος ἐπεὶ ἀφίκετο ἅμα μετοπώρῳ εἰς τὴν τοῦ Φαρναβάζου
Φρυγίαν, τὴν μὲν χώραν ἔκαε καὶ ἐπόρθει, πόλεις δὲ τὰς μὲν βίᾳ, τὰς δ᾽ ἑκούσας
προσελάμβανε.
(2) Λέγοντος δὲ τοῦ Σπιθριδάτου ὡς εἰ ἔλθοι πρὸς τὴν Παφλαγονίαν σὺν αὐτῷ,
τὸν τῶν Παφλαγόνων βασιλέα καὶ εἰς λόγους ἄξοι καὶ σύμμαχον ποιήσοι,
προθύμως ἐπορεύετο, πάλαι τούτου ἐπιθυμῶν, τοῦ ἀφιστάναι τι ἔθνος ἀπὸ
βασιλέως.
(3) Ἐπεὶ δὲ ἀφίκετο εἰς τὴν Παφλαγονίαν, ἦλθεν Ὄτυς καὶ συμμαχίαν ἐποιήσατο·
καὶ γὰρ καλούμενος ὑπὸ βασιλέως οὐκ ἀνεβεβήκει. πείσαντος δὲ τοῦ
Σπιθριδάτου κατέλιπε τῷ Ἀγησιλάῳ Ὄτυς χιλίους μὲν ἱππέας, δισχιλίους δὲ
πελταστάς.
(4) Χάριν δὲ τούτων εἰδὼς Ἀγησίλαος τῷ Σπιθριδάτῃ, « Εἰπέ μοι, « ἔφη, « ὦ
Σπιθριδάτα, οὐκ ἂν δοίης Ὄτυϊ τὴν θυγατέρα; »
« Πολύ γε, » ἔφη, « μᾶλλον ἢ ἐκεῖνος ἂν λάβοι φυγάδος ἀνδρὸς βασιλεύων
πολλῆς καὶ χώρας καὶ δυνάμεως. Τότε μὲν οὖν ταῦτα μόνον ἐρρήθη περὶ τοῦ
γάμου. »
(5) Ἐπεὶ δὲ Ὄτυς ἔμελλεν ἀπιέναι, ἦλθε πρὸς τὸν Ἀγησίλαον ἀσπασόμενος·
ἤρξατο δὲ λόγου ὁ Ἀγησίλαος παρόντων τῶν τριάκοντα, μεταστησάμενος τὸν
Σπιθριδάτην·
(6) « Λέξον μοι, » ἔφη, ὦ Ὄτυ, ποίου τινὸς γένους ἐστὶν ὁ Σπιθριδάτης; »
Ὁ δ᾽ εἶπεν ὅτι Περσῶν οὐδενὸς ἐνδεέστερος.
« Τὸν δὲ υἱόν, » ἔφη, « ἑόρακας αὐτοῦ ὡς καλός ἐστι; »
« Τί δ᾽ οὐ μέλλω; καὶ γὰρ ἑσπέρας συνεδείπνουν αὐτῷ. »
« Τούτου μέν φασι τὴν θυγατέρα αὐτῷ καλλίονα εἶναι. »
(7) « Νὴ Δί᾽, » ἔφη ὁ Ὄτυς, « καλὴ γάρ ἐστι. »
« Καὶ ἐγὼ μέν, » ἔφη, « ἐπεὶ φίλος ἡμῖν γεγένησαι, συμβουλεύοιμ᾽ ἄν σοι τὴν
παῖδα ἄγεσθαι γυναῖκα, καλλίστην μὲν οὖσαν, οὗ τί ἀνδρὶ ἥδιον; Πατρὸς δ᾽
εὐγενεστάτου, δύναμιν δ᾽ ἔχοντος τοσαύτην, ὃς ὑπὸ Φαρναβάζου ἀδικηθεὶς
οὕτω τιμωρεῖται αὐτὸν ὥστε φυγάδα πάσης τῆς χώρας, ὡς ὁρᾷς, πεποίηκεν.
(8) Εὖ ἴσθι μέντοι, » ἔφη, « ὅτι ὥσπερ ἐκεῖνον ἐχθρὸν ὄντα δύναται τιμωρεῖσθαι,
οὕτω καὶ φίλον ἄνδρα εὐεργετεῖν <ἂν> δύναιτο. Νόμιζε δὲ τούτων πραχθέντων
μὴ ἐκεῖνον ἄν σοι μόνον κηδεστὴν εἶναι, ἀλλὰ καὶ ἐμὲ καὶ τοὺς ἄλλους
Λακεδαιμονίους, ἡμῶν δ᾽ ἡγουμένων τῆς Ἑλλάδος καὶ τὴν ἄλλην Ἑλλάδα.
(9) Καὶ μὴν μεγαλειοτέρως γε σοῦ, εἰ ταῦτα πράττοις, τίς ἄν ποτε γήμειε; Ποίαν
γὰρ νύμφην πώποτε τοσοῦτοι ἱππεῖς καὶ πελτασταὶ καὶ ὁπλῖται προύπεμψαν
ὅσοι τὴν σὴν γυναῖκα εἰς τὸν σὸν οἶκον προπέμψειαν ἄν; »
| [4,1,1] LIVRE IV - CHAPITRE I.
1. Agésilas arriva avec l'automne dans la Phrygie de Pharnabaze. Il brûla et pilla le pays et prit
des villes, les unes par la force, les autres du consentement des habitants.
2. Spithridatès l'ayant assuré que, s'il voulait l'accompagner en Paphlagonie, il déciderait le roi
des Paphlagoniens à s'aboucher avec lui et en ferait un allié, Agésilas s'y rendit avec
empressement, car il désirait depuis longtemps détacher quelque nation de la domination du roi.
3. Quand il fut arrivé en Paphlagonie, Otys vint à lui et conclut une alliance avec lui, car, appelé
par le roi, il avait refusé de monter le rejoindre. Sur les conseils de Spithridatès, Otys laissa à
Agésilas mille cavaliers et deux mille peltastes.
4. Agésilas sut gré de ce service à Spithridatès et lui posa cette question : « Dis-moi,
Spithridatès, ne donnerais-tu pas ta fille à Otys ? — Beaucoup plus volontiers, répondit Otys,
qu'il ne prendrait la fille d'un exilé, lui qui commande à un si grand pays et à une si grande
armée. »
5. Cette fois, il ne fut pas parlé davantage du mariage. Mais lorsque Otys, sur le point de partir,
vint prendre congé d'Agésilas, celui-ci se mit à converser avec lui devant les trente, après avoir
écarté Spithridatès.
6. « Dis moi, Otys, lui demanda-t-il, de quelle famille Spithridatès est-il issu ? » Otys répondit
qu'il n'était sous ce rapport inférieur à aucun Perse. « Et son fils, reprit Agésilas, as-tu vu
comme il est beau ? — Sans doute, puisque j'ai dîné avec lui hier soir. — On dit que sa fille est
plus belle encore.
7. — Oui, par Zeus, répondit Otys, elle est belle. — Eh bien, moi, reprit Agésilas, puisque tu es
devenu notre ami, je te conseille de prendre sa fille pour femme, puisqu'elle est très belle, et
qu'il n'y a rien de plus charmant pour un mari. En outre, c'est la fille d'un homme de haute
naissance et qui est assez puissant pour se venger des injures de Pharnabaze en le chassant,
comme tu vois, de tout son territoire.
8. Sache bien, poursuivit-il, que s'il est capable de se venger de cet homme qui était son
ennemi, il pourrait aussi faire du bien à un ami. Dis-toi aussi que, si ce mariage se fait, ce n'est
pas seulement lui que tu auras pour allié, mais aussi moi-même et les autres Lacédémoniens,
et, puisque nous sommes les maîtres de la Grèce, la Grèce tout entière.
9. Et puis, si tu suis mon conseil, qui pourrait jamais faire un plus magnifique mariage ? Quelle
épousée fut jamais escortée d'autant de cavaliers, de peltastes et d'hoplites que le sera ta
femme se rendant en ta maison ? »
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