HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Xénophon, Les Helléniques, livre IV

Chapitre 4

  Par. 1

[4,4,1] CHAPITRE IV. (1) Μετὰ τοῦτό γε μὴν ἀφείθη μὲν κατὰ πόλεις τὸ ἄλλο στράτευμα, ἀπέπλευσε δὲ καὶ Ἀγησίλαος ἐποἴκου. Ἐκ δὲ τούτου ἐπολέμουν Ἀθηναῖοι μὲν καὶ Βοιωτοὶ καὶ Ἀργεῖοι καὶ οἱ σύμμαχοι αὐτῶν ἐκ Κορίνθου ὁρμώμενοι, Λακεδαιμόνιοι δὲ καὶ οἱ σύμμαχοι ἐκ Σικυῶνος. Ὁρῶντες δοἱ Κορίνθιοι ἑαυτῶν μὲν καὶ τὴν χώραν δῃουμένην καὶ ἀποθνῄσκοντας διὰ τὸ ἀεὶ τῶν πολεμίων ἐγγὺς εἶναι, τοὺς δἄλλους συμμάχους καὶ αὐτοὺς ἐν εἰρήνῃ ὄντας καὶ τὰς χώρας αὐτῶν ἐνεργοὺς οὔσας, οἱ πλεῖστοι καὶ βέλτιστοι αὐτῶν εἰρήνης ἐπεθύμησαν, καὶ συνιστάμενοι ἐδίδασκον ταῦτα ἀλλήλους. (2) Γνόντες δοἱ Ἀργεῖοι καὶ Ἀθηναῖοι καὶ Βοιωτοὶ καὶ Κορινθίων οἵ τε τῶν παρὰ βασιλέως χρημάτων μετεσχηκότες καὶ οἱ τοῦ πολέμου αἰτιώτατοι γεγενημένοι ὡς εἰ μὴ ἐκποδὼν ποιήσοιντο τοὺς ἐπὶ τὴν εἰρήνην τετραμμένους, κινδυνεύσει πάλιν πόλις λακωνίσαι, οὕτω δὴ σφαγὰς ἐπεχείρουν ποιεῖσθαι. καὶ πρῶτον μὲν τὸ πάντων ἀνοσιώτατον ἐβουλεύσαντο· οἱ μὲν γὰρ ἄλλοι, κἂν νόμῳ τις καταγνωσθῇ, οὐκ ἀποκτιννύουσιν ἐν ἑορτῇ· ἐκεῖνοι δΕὐκλείων τὴν τελευταίαν προείλοντο, ὅτι πλείους ἂν ᾤοντο λαβεῖν ἐν τῇ ἀγορᾷ, ὥστε ἀποκτεῖναι. (3) Ὡς δἐσημάνθη οἷς εἴρητο οὓς ἔδει ἀποκτεῖναι, σπασάμενοι τὰ ξίφη ἔπαιον τὸν μέν τινα συνεστηκότα ἐν κύκλῳ, τὸν δὲ καθήμενον, τὸν δέ τινα ἐν θεάτρῳ, ἔστι δὃν καὶ κριτὴν καθήμενον. Ὡς δἐγνώσθη τὸ πρᾶγμα, εὐθὺς ἔφευγον οἱ βέλτιστοι, οἱ μὲν πρὸς τὰ ἀγάλματα τῶν ἐν τῇ ἀγορᾷ θεῶν, οἱ δἐπὶ τοὺς βωμούς· ἔνθα δὴ οἱ ἀνοσιώτατοι καὶ παντάπασιν οὐδὲν νόμιμον φρονοῦντες, οἵ τε κελεύοντες καὶ οἱ πειθόμενοι, ἔσφαττον καὶ πρὸς τοῖς ἱεροῖς, ὥστἐνίους καὶ τῶν οὐ τυπτομένων, νομίμων δἀνθρώπων, ἀδημονῆσαι τὰς ψυχὰς ἰδόντας τὴν ἀσέβειαν. (4) Ἀποθνῄσκουσι δοὕτω τῶν μὲν πρεσβυτέρων πολλοί· μᾶλλον γὰρ ἔτυχον ἐν τῇ ἀγορᾷ ὄντες· οἱ δὲ νεώτεροι, ὑποπτεύσαντος Πασιμήλου τὸ μέλλον ἔσεσθαι, ἡσυχίαν ἔσχον ἐν τῷ Κρανείῳ. Ὡς δὲ τῆς κραυγῆς ᾔσθοντο, καὶ φεύγοντές τινες ἐκ τοῦ πράγματος ἀφίκοντο πρὸς αὐτούς, ἐκ τούτου ἀναδραμόντες κατὰ τὸν Ἀκροκόρινθον, προσβαλόντας μὲν Ἀργείους καὶ τοὺς ἄλλους ἀπεκρούσαντο· (5) Βουλευομένων δὲ τί χρὴ ποιεῖν, πίπτει τὸ κιόκρανον ἀπό του κίονος οὔτε σεισμοῦ οὔτε ἀνέμου γενομένου. Καὶ θυομένοις δὲ τοιαῦτα ἦν τὰ ἱερὰ ὥστε οἱ μάντεις ἔφασαν ἄμεινον εἶναι καταβαίνειν ἐκ τοῦ χωρίου. Καὶ τὸ μὲν πρῶτον ὡς φευξόμενοι ἔξω τῆς Κορινθίας ἀπεχώρησαν· ἐπεὶ δὲ καὶ οἱ φίλοι αὐτοὺς ἔπειθον καὶ μητέρες ἰοῦσαι καὶ ἀδελφοί, καὶ αὐτῶν δὲ τῶν ἐν δυνάμει ὄντων ἦσαν οἳ ὀμνύοντες ὑπισχνοῦντο μηδὲν χαλεπὸν αὐτοὺς πείσεσθαι, οὕτω δὴ ἀπῆλθόν τινες οἴκαδε αὐτῶν. (6) Ὁρῶντες δὲ τοὺς τυραννεύοντας, αἰσθανόμενοι δὲ ἀφανιζομένην τὴν πόλιν διὰ τὸ καὶ ὅρους ἀνασπᾶσθαι καὶ Ἄργος ἀντὶ Κορίνθου τὴν πατρίδα αὐτοῖς ὀνομάζεσθαι, καὶ πολιτείας μὲν ἀναγκαζόμενοι τῆς ἐν Ἄργει μετέχειν, ἧς οὐδὲν ἐδέοντο, ἐν δὲ τῇ πόλει μετοίκων ἔλαττον δυνάμενοι, ἐγένοντό τινες αὐτῶν οἳ ἐνόμισαν οὕτω μὲν ἀβίωτον εἶναι· πειρωμένους δὲ τὴν πατρίδα, ὥσπερ ἦν καὶ ἐξ ἀρχῆς, Κόρινθον ποιῆσαι καὶ ἐλευθέραν ἀποδεῖξαι καὶ τῶν μὲν μιαιφόνων καθαράν, εὐνομίᾳ δὲ χρωμένην, ἄξιον εἶναι, εἰ μὲν δύναιντο καταπρᾶξαι ταῦτα, σωτῆρας γενέσθαι τῆς πατρίδος, εἰ δὲ μὴ δύναιντο, τῶν γε καλλίστων καὶ μεγίστων ἀγαθῶν ὀρεγομένους ἀξιεπαινοτάτης τελευτῆς τυχεῖν. (7) Οὕτω δὴ ἐπιχειρεῖτον ἄνδρε δύο, Πασίμηλός τε καὶ Ἀλκιμένης, διαδύντε διὰ χειμάρρου συγγενέσθαι Πραξίτᾳ τῷ Λακεδαιμονίων πολεμάρχῳ, ὃς ἐτύγχανε μετὰ τῆς ἑαυτοῦ μόρας φρουρῶν ἐν Σικυῶνι, καὶ εἶπον ὅτι δύναιντἂν παρασχεῖν αὐτῷ εἴσοδον εἰς τὰ κατατείνοντα ἐπὶ Λέχαιον τείχη. δὲ καὶ πρόσθεν γιγνώσκων τὼ ἄνδρε ἀξιοπίστω ὄντε, ἐπίστευσε, καὶ διαπραξάμενος ὥστε καὶ τὴν ἀπιέναι μέλλουσαν ἐκ Σικυῶνος μόραν καταμεῖναι, ἔπραττε τὴν εἴσοδον. (8) Ἐπεὶ δὲ τὼ ἄνδρε καὶ κατὰ τύχην καὶ κατἐπιμέλειαν ἐγενέσθην φύλακε κατὰ τὰς πύλας ταύτας ἔνθαπερ τὸ τροπαῖον ἕστηκεν, οὕτω δὴ ἔχων Πραξίτας ἔρχεται τήν τε μόραν καὶ Σικυωνίους καὶ Κορινθίων ὅσοι φυγάδες ὄντες ἐτύγχανον. Ἐπεὶ δἦν πρὸς ταῖς πύλαις, φοβούμενος τὴν εἴσοδον, ἐβουλήθη τῶν πιστῶν ἄνδρα εἰσπέμψαι σκεψόμενον τὰ ἔνδον. Τὼ δὲ εἰσηγαγέτην καὶ οὕτως ἁπλῶς ἀπεδειξάτην ὥστε εἰσελθὼν ἐξήγγειλε πάντα εἶναι ἀδόλως οἷάπερ ἐλεγέτην. (9) Ἐκ τούτου δεἰσέρχεται. Ὡς δὲ πολὺ διεχόντων τῶν τειχῶν ἀπἀλλήλων παραταττόμενοι ὀλίγοι ἑαυτοῖς ἔδοξαν εἶναι, σταύρωμά τἐποιήσαντο καὶ τάφρον οἵαν ἐδύναντο πρὸ αὑτῶν, ἕως δὴ οἱ σύμμαχοι βοηθήσοιεν αὐτοῖς. Ἦν δὲ καὶ ὄπισθεν αὐτῶν ἐν τῷ λιμένι Βοιωτῶν φυλακή. Τὴν μὲν οὖν ἐπὶ τῇ νυκτὶ εἰσῆλθον ἡμέραν ἄμαχοι διήγαγον· τῇ δὑστεραίᾳ ἧκον οἱ Ἀργεῖοι πασσυδίᾳ βοηθοῦντες· καὶ εὑρόντες τεταγμένους Λακεδαιμονίους μὲν ἐπὶ τῷ δεξιῷ ἑαυτῶν, Σικυωνίους δὲ ἐχομένους, Κορι&[4,4,1] CHAPITRE IV. 1. Après cette campagne, les divers contingents de l'armée furent renvoyés dans leurs cités respectives et Agésilas rentra par mer dans sa patrie. Cependant la guerre se poursuivit entre les Athéniens, les Béotiens, les Argiens et leurs alliés qui avaient pour base Corinthe, et les Lacédémoniens et leurs alliés qui avaient pour base Sicyone. Mais comme les Corinthiens voyaient que leur territoire était ravagé et qu'ils perdaient beaucoup de monde à cause du voisinage continuel des ennemis, tandis que leurs alliés vivaient en paix et recueillaient les récoltes de leurs champs, la plupart et les meilleurs d'entre eux se mirent à désirer la paix et à se réunir pour se communiquer leur réflexions. 2. Mais les Argiens, les Athéniens, les Béotiens et ceux des Corinthiens qui avaient eu part aux largesses du roi et ceux qui avaient été les principaux fauteurs de la guerre, comprenant que, s'ils ne se débarrassaient pas des partisans de la paix, la ville courait le risque de passer de nouveau au parti de Lacédémone, décidèrent alors d'organiser des massacres, et d'abord ils conçurent le dessein le plus impie du monde. Chez les autres peuples on n'exécute pas un jour de fête religieuse même les criminels condamnés légalement. Eux choisirent le dernier jour des Eucleia, parce qu'ils pensaient trouver sur la place publique un plus grand nombre d'hommes à massacrer. 3. Au signal donné, les meurtriers, à qui l'on avait indiqué ceux qu'ils devaient tuer, tirèrent leurs épées et les frappèrent soit debout dans le cercle, soit assis, soit au théâtre, soit même parfois sur leur siège de juges des jeux. Quand ce massacre fut connu, les aristocrates cherchèrent un refuge, les uns près des statues des dieux qui étaient sur la place publique, les autres près des autels. Là, sans égard à l'usage, ces monstres impies, instigateurs et exécuteurs du complot, les égorgèrent même dans ces asiles sacrés, si bien que certains citoyens qui n'étaient pas frappés, mais qui étaient respectueux de la légalité, furent consternés à la vue d'une telle impiété. 4. Il arriva ainsi que beaucoup de vieillards furent tués, parce qu'ils se trouvèrent les plus nombreux sur la place; car les jeunes, sur l'avis de Pasimèlos, qui avait eu quelque soupçon de ce qui devait arriver, se tenaient tranquillement au Cranion. Mais quand ils entendirent les cris et virent venir à eux des gens qui fuyaient le massacre, ils montèrent au pas de course vers l'Acrocorinthe et repoussèrent une attaque dirigée contre eux par les Argiens et les autres. 5. Comme ils délibéraient sur ce qu'ils devaient faire, un chapiteau tomba d'une colonne, sans qu'il y eût ni vent, ni tremblement de terre, et, comme ils sacrifiaient, les présages furent tels que les devins déclarèrent qu'il valait mieux quitter la place. Et tout d'abord ils se retirèrent avec l'intention de se bannir du territoire de Corinthe. Mais, persuadés par leurs amis, leurs mères et leurs soeurs accourus auprès d'eux et par ceux mêmes qui étaient au pouvoir, qui leur promirent sous la foi du serment qu'on ne leur ferait aucun mal, un certain nombre revinrent chez eux. 6. Cependant, quand ils virent la tyrannie des gens au pouvoir et s'aperçurent que leur ville n'existait plus, parce qu'on arrachait les bornes de leur territoire et qu'on appelait leur patrie Argos au lieu de Corinthe et qu'enfin ils étaient contraints de devenir citoyens d'Argos, ce dont ils n'avaient nulle envie, alors que dans leur ville ils avaient moins de pouvoir que des métèques, il y en eut un certain nombre qui pensèrent qu'une telle vie n'était plus tenable, et qu'en essayant de refaire de Corinthe, leur patrie, ce qu'elle était autrefois, de lui rendre la liberté, de la purifier des assassins et de la doter d'un bon gouvernement, ils feraient une action méritoire; que, s'ils pouvaient venir à bout de ce dessein, ils sauveraient leur patrie, et que, s'ils échouaient, ils obtiendraient du moins une mort très glorieuse en poursuivant les plus beaux et les plus grands des biens. 7. Deux hommes donc, Pasimèlos et Alciménès, se glissant par le lit d'un torrent, entreprirent de s'aboucher avec Praxitas, polémarque des Lacédémoniens, qui se trouvait avec sa more en garnison à Sicyone. Ils l'assurèrent qu'ils pouvaient lui ménager une entrée dans les remparts qui descendaient à Léchaion. Praxitas, qui savait déjà que ces deux hommes étaient dignes de foi, crut à leur parole et, après s'être arrangé pour que la more qui allait quitter Sicyone y fût maintenue, il prépara son entrée. 8. Le jour où les deux hommes, servis à la fois par la chance et par l'intrigue, furent chargés de garder la porte où s'élevait le trophée, Praxitas se présenta à la tête de sa more, des Sicyoniens et des exilés de Corinthe. Arrivé devant la porte, il n'osa entrer et décida d'envoyer un homme de confiance examiner ce qui se passait à l'intérieur. Les deux Corinthiens le firent entrer et lui montrèrent tout sans restriction, si bien que l'homme rapporta que les choses étaient bien sincèrement ce qu'ils avaient dit. Sur cette déclaration, il entre. 9. Mais comme les murs étaient très écartés l'un de l'autre, les Lacédémoniens, en se rangeant, trouvèrent qu'ils étaient trop peu nombreux. Alors ils élevèrent une palissade et creusèrent un fossé comme ils purent pour se couvrir, en attendant le secours de leurs alliés. Il y avait d'ailleurs derrière eux une garnison de Béotiens dans le port. Le jour qui suivit la nuit où ils avaient pénétré dans la ville s'écoula sans combat; mais le lendemain les Argiens vinrent en masse à la rescousse. Ils trouvèrent les Lacédémoniens rangés en bataille sur leur droite, à côté d'eux les Sicyoniens et les exilés de Corinthe au nombre d'environ cent cinquante, près du mur de l'est. Les mercenaires d'Iphicrate et, près d'eux, les Argiens se rangèrent en face d'eux près du mur de l'est, tandis que les Corinthiens de la ville occupaient l'aile gauche.


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Dernière mise à jour : 29/03/2007