[4,3,20] Ἐπεὶ δ᾽ ἡ μὲν νίκη Ἀγησιλάου ἐγεγένητο, τετρωμένος δ᾽ αὐτὸς
προσενήνεκτο πρὸς τὴν φάλαγγα, προσελάσαντές τινες τῶν ἱππέων λέγουσιν
αὐτῷ ὅτι τῶν πολεμίων ὡς ὀγδοήκοντα σὺν ὅπλοις ὑπὸ τῷ νεῷ εἰσι, καὶ ἠρώτων
τί χρὴ ποιεῖν. Ὁ δέ, καίπερ πολλὰ τραύματα ἔχων, ὅμως οὐκ ἐπελάθετο τοῦ
θείου, ἀλλ᾽ ἐᾶν τε ἀπιέναι ᾗ βούλοιντο ἐκέλευε καὶ ἀδικεῖν οὐκ εἴα. Τότε μὲν οὖν,
καὶ γὰρ ἦν ἤδη ὀψέ, δειπνοποιησάμενοι ἐκοιμήθησαν.
(21) Πρῲ δὲ Γῦλιν τὸν πολέμαρχον παρατάξαι τε ἐκέλευε τὸ στράτευμα καὶ
τροπαῖον ἵστασθαι, καὶ στεφανοῦσθαι πάντας τῷ θεῷ καὶ τοὺς αὐλητὰς πάντας
αὐλεῖν. καὶ οἱ μὲν ταῦτ᾽ ἐποίουν. Οἱ δὲ Θηβαῖοι ἔπεμψαν κήρυκας, ὑποσπόνδους
τοὺς νεκροὺς αἰτοῦντες θάψαι. Καὶ οὕτω δὴ αἵ τε σπονδαὶ γίγνονται καὶ
Ἀγησίλαος μὲν εἰς Δελφοὺς ἀφικόμενος δεκάτην τῶν ἐκ τῆς λείας τῷ θεῷ
ἀπέθυσεν οὐκ ἐλάττω ἑκατὸν ταλάντων· Γῦλις δὲ ὁ πολέμαρχος ἔχων τὸ
στράτευμα ἀπεχώρησεν εἰς Φωκέας, ἐκεῖθεν δ᾽ εἰς τὴν Λοκρίδα ἐμβάλλει.
(22) Καὶ τὴν μὲν ἄλλην ἡμέραν οἱ στρατιῶται καὶ σκεύη ἐκ τῶν κωμῶν καὶ σῖτον
ἥρπαζον· ἐπεὶ δὲ πρὸς ἑσπέραν ἦν, τελευταίων ἀποχωρούντων τῶν
Λακεδαιμονίων ἐπηκολούθουν αὐτοῖς οἱ Λοκροὶ βάλλοντες καὶ ἀκοντίζοντες. Ὡς
δ᾽ αὐτῶν οἱ Λακεδαιμόνιοι ὑποστρέψαντες καὶ διώξαντες κατέβαλόν τινας, ἐκ
τούτου ὄπισθεν μὲν οὐκέτι ἐπηκολούθουν, ἐκ δὲ τῶν ὑπερδεξίων ἔβαλλον.
(23) Οἱ δ᾽ ἐπεχείρησαν μὲν καὶ πρὸς τὸ σιμὸν διώκειν· ἐπεὶ δὲ σκότος τε ἐγίγνετο
καὶ ἀποχωροῦντες οἱ μὲν διὰ τὴν δυσχωρίαν ἔπιπτον, οἱ δὲ καὶ διὰ τὸ μὴ
προορᾶν τὰ ἔμπροσθεν, οἱ δὲ καὶ ὑπὸ τῶν βελῶν, ἐνταῦθα ἀποθνῄσκουσι Γῦλίς
τε ὁ πολέμαρχος καὶ τῶν παραστατῶν Πελλῆς, καὶ οἱ πάντες ὡς ὀκτωκαίδεκα
τῶν Σπαρτιατῶν, οἱ μὲν καταλευσθέντες, οἱ δὲ καὶ τραυματισθέντες. Εἰ δὲ μὴ
ἐβοήθησαν αὐτοῖς ἐκ τοῦ στρατοπέδου δειπνοῦντες, ἐκινδύνευσαν ἂν ἅπαντες
ἀπολέσθαι.
| [4,3,20] Quand la victoire se fut déclarée en faveur d'Agésilas, comme on l'emportait lui-même
blessé vers sa phalange, quelques cavaliers accoururent lui dire qu'environ quatre-vingts
soldats ennemis s'étaient réfugiés dans le temple d'Athéna avec leurs armes, et lui
demandèrent ce qu'il fallait faire. Et lui, bien que couvert de blessures, n'oublia pas pour cela le
respect dû aux dieux et donna l'ordre de les laisser aller où ils voudraient et ne permit pas
qu'on violât le droit d'asile. À ce moment, comme il était déjà tard, on dîna et on se coucha.
21. Le lendemain matin, Agésilas commanda au polémarque Gylis de ranger l'armée sous les
armes et d'ériger un trophée, à tous les hommes de se couronner en l'honneur du dieu et à
tous les joueurs de flûte de jouer de leurs instruments, ce qui fut fait. Les Thébains envoyèrent
des hérauts demander une trêve pour relever leurs morts. Sur leur prière, elle leur fut accordée
et Agésilas se rendit à Delphes, où il consacra au dieu la dîme du butin, laquelle ne s'élevait
pas à moins de cent talents. Pendant ce temps le polémarque Gylis qui commandait l'armée se
retira en Phocide, et de là envahit la Locride.
22. Pendant tout le jour, les soldats pillèrent dans les villages les meubles et les vivres; mais
vers le soir, comme les Lacédémoniens se retiraient les derniers, les Locriens les suivirent en
les criblant de pierres et de javelots. Comme les Lacédémoniens se retournant et les
poursuivant en avaient tué quelques-uns, ils cessèrent de les suivre par derrière, mais ils leur
lancèrent des traits de positions dominantes.
23. Les Lacédémoniens essayèrent de leur donner la chasse jusque sur les hauteurs; mais
l'obscurité survenant, ils se retirèrent, et les uns tombèrent à cause de l'inégalité du terrain,
d'autres parce qu'ils ne voyaient pas devant eux, d'autres encore percés de traits. Là périt le
polémarque Gylis, ainsi que Pellès, un homme de son escorte, et en tout environ vingt
Spartiates, les uns atteints par des pierres, les autres par des traits. Si même ils n'avaient pas
été secourus par ceux qui dînaient dans le camp, ils risquaient de périr tous jusqu'au dernier.
|