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[3,95] ὁ δὲ τῶν Μεσσηνίων χάριτι πεισθεὶς καὶ μάλιστα νομίσας ἄνευ τῆς τῶν
Ἀθηναίων δυνάμεως τοῖς ἠπειρώταις ξυμμάχοις μετὰ τῶν Αἰτωλῶν
δύνασθαι ἂν κατὰ γῆν ἐλθεῖν ἐπὶ Βοιωτοὺς διὰ Λοκρῶν τῶν Ὀζολῶν ἐς
Κυτίνιον τὸ Δωρικόν, ἐν δεξιᾷ ἔχων τὸν Παρνασσόν, ἕως καταβαίη ἐς
Φωκέας, οἳ προθύμως ἐδόκουν κατὰ τὴν Ἀθηναίων αἰεί ποτε φιλίαν
ξυστρατεύσειν ἢ κἂν βίᾳ προσαχθῆναι (καὶ Φωκεῦσιν ἤδη ὅμορος ἡ Βοιωτία
ἐστίν), ἄρας οὖν ξύμπαντι τῷ στρατεύματι ἀπὸ τῆς Λευκάδος ἀκόντων τῶν
Ἀκαρνάνων παρέπλευσεν ἐς Σόλλιον. κοινώσας δὲ τὴν ἐπίνοιαν τοῖς
Ἀκαρνᾶσιν, ὡς οὐ προσεδέξαντο διὰ τῆς Λευκάδος τὴν οὐ περιτείχισιν, αὐτὸς
τῇ λοιπῇ στρατιᾷ, Κεφαλλῆσι καὶ Μεσσηνίοις καὶ Ζακυνθίοις καὶ Ἀθηναίων
τριακοσίοις τοῖς ἐπιβάταις τῶν σφετέρων νεῶν (αἱ γὰρ πέντε καὶ δέκα τῶν
Κερκυραίων ἀπῆλθον νῆες), ἐστράτευσεν ἐπ᾿ Αἰτωλούς. ὡρμᾶτο δὲ ἐξ
Οἰνεῶνος τῆς Λοκρίδος. οἱ δὲ Ὀζόλαι οὗτοι Λοκροὶ ξύμμαχοι ἦσαν, καὶ ἔδει
αὐτοὺς πανστρατιᾷ ἀπαντῆσαι τοῖς Ἀθηναίοις ἐς τὴν μεσόγειαν· ὄντες γὰρ
ὅμοροι τοῖς Αἰτωλοῖς καὶ ὁμόσκευοι μεγάλη ὠφελία ἐδόκουν εἶναι
ξυστρατεύοντες μάχης τε ἐμπειρίᾳ τῆς ἐκείνων καὶ χωρίων.
| [3,95] XCV. - Démosthénès, pour complaire aux
Messéniens, se laissa convaincre. Surtout il
pensait, avec l'aide des alliés du continent et des
Étoliens et sans demander de renforts à Athènes,
pouvoir s'avancer par terre jusqu'en Béotie. Son
plan consistait à traverser le pays des Lokriens-Ozoles
jusqu'à Kytinion en Doride et en laissant à
droite le Parnasse à descendre en Phôkide. Les
Phôkidiens, en raison de l'alliance qui depuis
longtemps les unissait aux Athéniens,
s'associeraient volontiers, croyait-il, à son
expédition ; sinon on pourrait les contraindre.
D'ailleurs la Phôkide confine à la Béotie.
Démosthénès, malgré l'opposition des
Akarnaniens, quitta Leukas avec toutes ses
troupes et arriva à Sollion en rangeant la côte. Il fit
part de son projet aux Akarnaniens, qui refusèrent
de le suivre, parce qu'il n'avait pas procédé à
l'investissement de Leukas ; il partit avec le reste
de ses troupes et se dirigea vers l'Étolie, avec les
Képhalléniens, les Messéniens, les Zakynthiens et
trois cents soldats de marine embarqués sur sa
flotte, car les quinze vaisseaux de Corcyre s'étaient
retirés. Il partit d'Oenéôn en Lokride ; ces Lokriens-
Ozoles alliés d'Athènes devaient, avec toutes leurs
forces, s'avancer à la rencontre des Athéniens
jusqu'à l'intérieur du pays. Voisins des Étoliens,
armés de la même manière, connaissant la tactique
de ces peuples et le terrain, on attendait beaucoup
de leur concours.
| [3,96] αὐλισάμενος δὲ τῷ στρατῷ ἐν τοῦ Διὸς τοῦ Νεμείου τῷ ἱερῷ, ἐν ᾧ Ἡσίοδος ὁ
ποιητὴς λέγεται ὑπὸ τῶν ταύτῃ ἀποθανεῖν, χρησθὲν αὐτῷ ἐν Νεμέᾳ τοῦτο
παθεῖν, ἅμα τῇ ἕῳ ἄρας ἐπορεύετο ἐς τὴν Αἰτωλίαν. καὶ αἱρεῖ τῇ πρώτῃ
ἡμέρᾳ Ποτιδανίαν καὶ τῇ δευτέρᾳ Κροκύλειον καὶ τῇ τρίτῃ Τείχιον, ἔμενέ τε
αὐτοῦ καὶ τὴν λείαν ἐς Εὐπάλιον τῆς Λοκρίδος ἀπέπεμψεν· τὴν γὰρ γνώμην
εἶχε τὰ ἄλλα καταστρεψάμενος οὕτως ἐπὶ Ὀφιονέας, εἰ μὴ βούλοιντο
ξυγχωρεῖν, ἐς Ναύπακτον ἐπαναχωρήσας στρατεῦσαι ὕστερον.
Τοὺς δὲ Αἰτωλοὺς οὐκ ἐλάνθανεν αὕτη ἡ παρασκευὴ οὔτε ὅτε τὸ
πρῶτον ἐπεβουλεύετο, ἐπειδή τε ὁ στρατὸς ἐσεβεβλήκει, πολλῇ χειρὶ
ἐπεβοήθουν πάντες, ὥστε καὶ οἱ ἔσχατοι Ὀφιονέων οἱ πρὸς τὸν Μηλιακὸν
κόλπον καθήκοντες Βωμιῆς καὶ Καλλιῆς ἐβοήθησαν.
| [3,96] XCVI - Démosthénès bivouaqua avec son armée
dans l'enceinte du temple de Zeus Néméen ;
c'est là que, dit-on, fut tué par des gens du pays le
poète Hésiode à qui un oracle avait prédit qu'il
mourrait à Némée. Au lever du jour il se mit en
marche dans la direction de l'Etolie. Le premier
jour il s'empara de Potidania, le second de
Krokyhon, le troisième de Teikhion. Là, il fit halte
et envoya à Eupalion ville de Lokride le butin qu'il
avait fait. Il avait l'intention de soumettre d'abord
le pays, puis, si les Ophionées refusaient de se
rendre, de retourner à Naupakte pour revenir plus
tard les combattre. Les Etoliens avaient eu vent dès
le début des dispositions qu'il prenait contre eux ;
quand son armée envahit leur pays, ils se prêtèrent
mutuellement assistance ; même les plus éloignés
des Ophionées, à savoir les gens des Bômes et de
Kallion qui habitent près du golfe Maliaque,
arrivèrent à la rescousse.
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