HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Thucydide, Histoire de la Guerre du Péloponnèse, livre III

Chapitre 69-70

  Chapitre 69-70

[3,69] Αἱ δὲ τεσσαράκοντα νῆες τῶν Πελοποννησίων αἱ Λεσβίοις βοηθοὶ ἐλθοῦσαι, ὡς τότε φεύγουσαι διὰ τοῦ πελάγους ἔκ τε τῶν Ἀθηναίων ἐπιδιωχθεῖσαι καὶ πρὸς τῇ Κρήτῃ χειμασθεῖσαι καὶ ἀπ᾿ αὐτῆς σποράδες πρὸς τὴν Πελοπόννησον κατηνέχθησαν, καταλαμβάνουσιν ἐν τῇ Κυλλήνῃ τρεῖς καὶ δέκα τριήρεις Λευκαδίων καὶ Ἀμπρακιωτῶν καὶ Βρασίδαν τὸν Τέλλιδος ξύμβουλον Ἀλκίδᾳ ἐπεληλυθότα. ἐβούλοντο γὰρ οἱ Λακεδαιμόνιοι, ὡς τῆς Λέσβου ἡμαρτήκεσαν, πλέον τὸ ναυτικὸν ποιήσαντες ἐς τὴν Κέρκυραν πλεῦσαι στασιάζουσαν, δώδεκα μὲν ναυσὶ μόναις παρόντων Ἀθηναίων περὶ Ναύπακτον, πρὶν δὲ πλέον τι ἐπιβοηθῆσαι ἐκ τῶν Ἀθηνῶν ναυτικόν, ὅπως προφθάσωσι, καὶ παρεσκευάζοντο τε Βρασίδας καὶ Ἀλκίδας πρὸς ταῦτα. [3,69] LXIX. - Les quarante vaisseaux péloponnésiens qui s'étaient portés au secours de Lesbos avaient gagné, comme nous l'avons dit, la haute mer, poursuivis par la flotte athénienne. Aux abords de la Crète, surpris et dispersés par la tempête ; ils avaient rallié en désordre le Péloponnèse. A Kyllénè, ils rencontrèrent treize trières de Leukas et d'Ambrakie, sous le commandement de Brasidas fils de Tellis envoyé comme conseiller à Alkidas. Les Lacédémoniens, après leur échec de Lesbos, voulaient renforcer leur flotte et mettre le cap sur Corcyre, alors en pleine révolution. Les Athéniens n'ayant que douze vaisseaux à Naupakte, ils voulaient les prévenir, avant qu'il leur fût arrivé du renfort d'Athènes. Brasidas et Aikidas se préparèrent donc à cette entreprise.
[3,70] Οἱ γὰρ Κερκυραῖοι ἐστασίαζον, ἐπειδὴ οἱ αἰχμάλωτοι ἦλθον αὐτοῖς οἱ ἐκ τῶν περὶ Ἐπίδαμνον ναυμαχιῶν ὑπὸ Κορινθίων ἀφεθέντες, τῷ μὲν λόγῳ ὀκτακοσίων ταλάντων τοῖς προξένοις διηγγυημένοι, ἔργῳ δὲ πεπεισμένοι Κορινθίοις Κέρκυραν προσποιῆσαι. καὶ ἔπρασσον οὗτοι, ἕκαστον τῶν πολιτῶν μετιόντες, ὅπως ἀποστήσωσιν Ἀθηναίων τὴν πόλιν. καὶ ἀφικομένης Ἀττικῆς τε νεὼς καὶ Κορινθίας πρέσβεις ἀγουσῶν καὶ ἐς λόγους καταστάντων ἐψηφίσαντο Κερκυραῖοι Ἀθηναίοις μὲν ξύμμαχοι εἶναι κατὰ τὰ ξυγκείμενα, Πελοποννησίοις δὲ φίλοι ὥσπερ καὶ πρότερον. καὶ (ἦν γὰρ Πειθίας ἐθελοπρόξενός τε τῶν Ἀθηναίων καὶ τοῦ δήμου προειστήκει) ὑπάγουσιν αὐτὸν οὗτοι οἱ ἄνδρες ἐς δίκην, λέγοντες Ἀθηναίοις τὴν Κέρκυραν καταδουλοῦν. δὲ ἀποφυγὼν ἀνθυπάγει αὐτῶν τοὺς πλουσιωτάτους πέντε ἄνδρας, φάσκων τέμνειν χάρακας ἐκ τοῦ τε Διὸς τοῦ τεμένους καὶ τοῦ Ἀλκίνου· ζημία δὲ καθ᾿ ἑκάστην χάρακα ἐπέκειτο στατήρ. ὀφλόντων δὲ αὐτῶν καὶ πρὸς τὰ ἱερὰ ἱκετῶν καθεζομένων διὰ πλῆθος τῆς ζημίας, ὅπως ταξάμενοι ἀποδῶσιν, Πειθίας (ἐτύγχανε γὰρ καὶ βουλῆς ὤν) πείθει ὥστε τῷ νόμῳ χρήσασθαι. οἱ δ᾿ ἐπειδὴ τῷ τε νόμῳ ἐξείργοντο καὶ ἅμα ἐπυνθάνοντο τὸν Πειθίαν, ἕως ἔτι βουλῆς ἐστί, μέλλειν τὸ πλῆθος ἀναπείσειν τοὺς αὐτοὺς Ἀθηναίοις φίλους τε καὶ ἐχθροὺς νομίζειν, ξυνίσταντό τε καὶ λαβόντες ἐγχειρίδια ἐξαπιναίως ἐς τὴν βουλὴν ἐσελθόντες τόν τε Πειθίαν κτείνουσι καὶ ἄλλους τῶν τε βουλευτῶν καὶ ἰδιωτῶν ἐς ἑξήκοντα· οἱ δέ τινες τῆς αὐτῆς γνώμης τῷ Πειθίᾳ ὀλίγοι ἐς τὴν Ἀττικὴν τριήρη κατέφυγον ἔτι παροῦσαν. [3,70] LXX. - Les troubles de Corcyre avaient éclaté au retour des citoyens faits prisonniers dans les batailles navales autour d'Epidamne. Les Corinthiens les avaient relâchés en prétendant que leurs proxènes avaient fourni une caution de huit cents talents. En fait, ces prisonniers s'étaient engagés à livrer Corcyre aux Corinthiens. C'est ce qu'ils tentèrent en effet ; ils intriguèrent auprès de tous les citoyens pour soulever la ville contre les Athéniens. Sur ces entrefaites, arrivèrent un vaisseau athénien et un de Corinthe qui amenaient des députés : des pourparlers eurent lieu. Les Corcyréens décidèrent par un vote de demeurer dans l'alliance offensive et défensive avec Athènes conformément aux traités. Néanmoins ils entendaient rester amis des Péloponnésiens comme auparavant. Il y avait alors à Corcyre un nommé Peithias, proxène volontaire des Athéniens, et un des chefs du parti démocratique. Des citoyens du parti adverse le citèrent en justice, l'accusant de vouloir asservir Corcyre aux Athéniens. Acquitté il attaqua à son tour cinq des plus riches Corcyréens, qu'il accusait de couper des branches pour faire des échalas dans l'enceinte sacrée de Zeus et d'Alkinoos. L'amende pour chaque échalas était d'un statère. Ils furent condamnés et se réfugièrent en suppliants dans les temples, effrayés par l'énormité de l'amende et demandant qu'on échelonnât le paiement de cette somme. Mais Peithias qui était membre du conseil fit décider qu'on appliquerait la loi. Les accusés, mis en demeure de s'exécuter et informés que Peithias voulait profiter du moment où il était encore au conseil pour déterminer les Corcyréens à conclure avec les Athéniens une alliance défensive et offensive, formèrent un complot, s'armèrent de poignards et firent irruption dans le conseil. Peithias fut tué et avec lui d'autres membres de l'assemblée et des particuliers, au nombre d'environ soixante. Quelques partisans de Peithias se réfugièrent sur la trière athénienne qui se trouvait encore à Corcyre.


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Dernière mise à jour : 19/05/2006