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[6,63] Τοῦ δ' ἐπιγιγνομένου χειμῶνος εὐθὺς τὴν ἔφοδον οἱ
Ἀθηναῖοι ἐπὶ Συρακούσας παρεσκευάζοντο, οἱ δὲ Συρακόσιοι
(6.63.2) καὶ αὐτοὶ ὡς ἐπ' ἐκείνους ἰόντες. ἐπειδὴ γὰρ αὐτοῖς πρὸς
τὸν πρῶτον φόβον καὶ τὴν προσδοκίαν οἱ Ἀθηναῖοι οὐκ
(6.63.2.3) εὐθὺς ἐπέκειντο, κατά τε τὴν ἡμέραν ἑκάστην προϊοῦσαν
ἀνεθάρσουν μᾶλλον καὶ ἐπειδὴ πλέοντές τε τὰ ἐπ' ἐκεῖνα τῆς
Σικελίας πολὺ ἀπὸ σφῶν ἐφαίνοντο καὶ πρὸς τὴν Ὕβλαν
ἐλθόντες καὶ πειράσαντες οὐχ εἷλον βίᾳ, ἔτι πλέον κατεφρόνησαν καὶ ἠξίουν
τοὺς στρατηγούς, οἷον δὴ ὄχλος φιλεῖ
θαρσήσας ποιεῖν, ἄγειν σφᾶς ἐπὶ Κατάνην, ἐπειδὴ οὐκ
(6.63.3) ἐκεῖνοι ἐφ' ἑαυτοὺς ἔρχονται. καὶ ἱππῆς προσελαύνοντες
αἰεὶ κατάσκοποι τῶν Συρακοσίων πρὸς τὸ στράτευμα τῶν
Ἀθηναίων ἐφύβριζον ἄλλα τε καὶ εἰ ξυνοικήσοντες σφίσιν
αὐτοὶ μᾶλλον ἥκοιεν ἐν τῇ ἀλλοτρίᾳ ἢ Λεοντίνους ἐς τὴν
οἰκείαν κατοικιοῦντες.
| [6,63] LXIII. -- Dès le début de l'hiver suivant, les Athéniens se préparèrent à
marcher contre Syracuse, cependant que les Syracusains eux-mêmes se disposaient
à aller à leur rencontre. Les Athéniens n'ayant pas profité de leur premier
effroi pour les attaquer immédiatement comme ils s'y attendaient, chaque jour
qui passant ranimait la confiance des Syracusains. Quand ils les virent
s'embarquer pour cette partie écartée de la Sicile, à une telle distance de
Syracuse, quand ils les virent marcher contre Hybla sans réussir à la prendre,
leur mépris s'accrut et ils demandèrent à leurs stratèges, par un de ces retours
de confiance habituels à la foule, de les conduire à Katanè, puisque les
Athéniens ne venaient pas à eux. Sans cesse des cavaliers syracusains poussaient
des reconnaissances jusqu'au camp ennemi et injuriaient les Athéniens en leur
demandant d'un ton railleur s'ils étaient venus plutôt pour s'installer à leurs
côtés sur une terre étrangère que pour rétablir sur leur territoire les Léontins ?
| [6,64] ἃ γιγνώσκοντες οἱ στρατηγοὶ τῶν Ἀθηναίων καὶ βουλόμενοι αὐτοὺς
ἄγειν πανδημεὶ ἐκ τῆς πόλεως ὅτι πλεῖστον, αὐτοὶ δὲ ταῖς ναυσὶν ἐν τοσούτῳ
ὑπὸ νύκτα παραπλεύσαντες στρατόπεδον καταλαμβάνειν ἐν ἐπιτηδείῳ
καθ' ἡσυχίαν, εἰδότες οὐκ ἂν ὁμοίως δυνηθέντες καὶ εἰ ἐκ
τῶν νεῶν πρὸς παρεσκευασμένους ἐκβιβάζοιεν ἢ κατὰ γῆν
ἰόντες γνωσθεῖεν (τοὺς γὰρ ἂν ψιλοὺς τοὺς σφῶν καὶ τὸν
ὄχλον τῶν Συρακοσίων τοὺς ἱππέας πολλοὺς ὄντας, σφίσι
δ' οὐ παρόντων ἱππέων, βλάπτειν ἂν μεγάλα, οὕτω δὲ
λήψεσθαι χωρίον ὅθεν ὑπὸ τῶν ἱππέων οὐ βλάψονται ἄξια
λόγου· ἐδίδασκον δ' αὐτοὺς περὶ τοῦ πρὸς τῷ Ὀλυμπιείῳ
χωρίου, ὅπερ καὶ κατέλαβον, Συρακοσίων φυγάδες, οἳ ξυνείποντο),
τοιόνδε τι οὖν πρὸς ἃ ἐβούλοντο οἱ στρατηγοὶ
(6.64.2) μηχανῶνται. πέμπουσιν ἄνδρα σφίσι μὲν πιστόν, τοῖς δὲ
τῶν Συρακοσίων στρατηγοῖς τῇ δοκήσει οὐχ ἧσσον ἐπιτήδειον·
ἦν δὲ Καταναῖος ὁ ἀνήρ, καὶ ἀπ' ἀνδρῶν ἐκ τῆς
Κατάνης ἥκειν ἔφη ὧν ἐκεῖνοι τὰ ὀνόματα ἐγίγνωσκον καὶ
ἠπίσταντο ἐν τῇ πόλει ἔτι ὑπολοίπους ὄντας τῶν σφίσιν
(6.64.3) εὔνων. ἔλεγε δὲ τοὺς Ἀθηναίους αὐλίζεσθαι ἀπὸ τῶν ὅπλων
ἐν τῇ πόλει, καὶ εἰ βούλονται ἐκεῖνοι πανδημεὶ ἐν ἡμέρᾳ ῥητῇ
ἅμα ἕῳ ἐπὶ τὸ στράτευμα ἐλθεῖν, αὐτοὶ μὲν ἀποκλῄσειν τοὺς
παρὰ σφίσι καὶ τὰς ναῦς ἐμπρήσειν, ἐκείνους δὲ ῥᾳδίως τὸ
στράτευμα προσβαλόντας τῷ σταυρώματι αἱρήσειν· εἶναι δὲ
ταῦτα τοὺς ξυνδράσοντας πολλοὺς Καταναίων καὶ ἡτοιμάσθαι
ἤδη, ἀφ' ὧν αὐτὸς ἥκειν.
| [6,64] LXIV. - Devant cette situation, les stratèges athéniens voulurent attirer en
masse et le plus loin possible de la ville les Syracusains, tandis qu'eux-mêmes,
avec la flotte, profiteraient de la nuit pour longer la côte et installer
tranquillement leur camp sur une position favorable. Ils savaient bien qu'ils ne
pourraient réussir aussi facilement une pareille tentative, s'ils débarquaient
devant des ennemis sur le qui-vive ou s'ils s'avançaient par terre à découvert.
Dans ce dernier cas, leurs troupes légères et les valets d'armée auraient à
souffrir considérablement des attaques des nombreux cavaliers syracusains, étant
donné qu'eux-mêmes étaient dépourvus de cavalerie ; dans l'autre cas au
contraire ils pourraient s'emparer d'une position où la cavalerie ennemie ne
leur causerait que des pertes légères. Or les bannis de Syracuse, qui suivaient
leur armée, leur en indiquaient une près de l'emplacement de l'Olympieion,
c'est de celle-là qu'effectivement ils s'emparèrent. Voici donc à peu de chose
près la ruse dont les stratèges s'avisèrent pour exécuter leur plan. Ils
envoyèrent à Syracuse un homme sûr et dont les stratèges syracusains n'avaient
aucune raison de se défier. Il était de Katanè. Il prétendit être envoyé par
quelques-uns de ses concitoyens, dont les noms étaient connus des stratèges et
qui, à leur connaissance, appartenaient au parti syracusain et n'avaient pas
quitté la ville. L'homme ajouta que les Athéniens bivouaquaient dans la ville,
sans armes ; si, au jour convenu, à l'aurore, les Syracusains voulaient
s'avancer vers Katanè, les habitants se faisaient fort d'enfermer l'ennemi dans
la ville, de mettre le feu à ses vaisseaux ; pendant ce temps les Syracusains
pourraient sans peine assaillir les palissades et s'emparer du camp. Beaucoup de
gens de Katanè participeraient à cette attaque ; ceux qui l'avaient envoyé
étaient déjà tout prêts.
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