[15a,3] Καὶ μὴν οὐδ´ οἱ πολλοῖς χρόνοις ὕστερον συγγράψαντές
τι περὶ τούτων, οὐδ´ οἱ νῦν πλέοντες ἐκεῖσε,
ἀποφαίνονταί τι ἀκριβές. Ἀπολλόδωρος γοῦν ὁ τὰ
Παρθικὰ ποιήσας, μεμνημένος καὶ τῶν τὴν Βακτριανὴν
ἀποστησάντων Ἑλλήνων παρὰ τῶν Συριακῶν βασιλέων τῶν
ἀπὸ Σελεύκου τοῦ Νικάτορος, φησὶ μὲν
αὐτοὺς αὐξηθέντας ἐπιθέσθαι καὶ τῇ Ἰνδικῇ· οὐδὲν
δὲ προσανακαλύπτει * τῶν πρότερον ἐγνωσμένων, ἀλλὰ
καὶ ἐναντιολογεῖ πλείω τῆς Ἰνδικῆς ἐκείνους ἢ Μακεδόνας καταστρέψασθαι λέγων· Εὐκρατίδαν γοῦν πόλεις
χιλίας ὑφ´ ἑαυτῷ ἔχειν· ἐκεῖνοι δέ γε αὐτὰ τὰ μεταξὺ
ἔθνη τοῦ τε Ὑδάσπου καὶ τοῦ Ὑπάνιος τὸν ἀριθμὸν
ἐννέα, πόλεις τε σχεῖν πεντακισχιλίας, ὧν μηδεμίαν
εἶναι Κῶ τῆς Μεροπίδος ἐλάττω· ταύτην δὲ πᾶσαν τὴν χώραν καταστρεψάμενον Ἀλέξανδρον παραδοῦναι Πώρῳ.
| [15a,3] On pourrait croire au moins que les historiens qui longtemps après ont
eu occasion de parler de l'Inde, que les navigateurs qui y ont abordé de
nos jours, sont plus exacts dans les renseignements qu'ils nous donnent,
il n'en est rien pourtant. Prenons pour exemple Apollodore, qui, dans ses
Parthiques, parle naturellement du démembrement du royaume de Syrie et de
l'insurrection de la Bactriane enlevée par des chefs grecs aux descendants
de Séleucus Nicator : il raconte bien comment ces mêmes chefs en vinrent
par l'accroissement de leur puissance à attaquer l'Inde elle-même ; mais,
pour ce qui est des notions précédemment acquises sur ce pays, nul
éclaircissement à attendre de lui ; loin de là, il n'en tient nul compte
et affirmera, par exemple, en contradiction formelle avec ce qu'on sait,
que ces rois grecs de la Bactriane conquirent une plus grande étendue du
territoire indien que n'avait fait l'armée macédonienne et qu'Eucratidas
notamment y possédait jusqu'à mille villes. Il oublie qu'au rapport des
anciens historiens il existait, rien que dans l'espace compris entre
l'Hydaspe et l'Hypanis, jusqu'à neuf nations distinctes, lesquelles
possédaient cinq mille villes toutes plus grandes que Cos Meropis, et que
cette immense contrée fut conquise par Alexandre et cédée par lui à Porus.
|