| [14a,41] Ἄνδρες δ´ ἐγένοντο γνώριμοι Μάγνητες Ἡγησίας
τε ὁ ῥήτωρ, ὃς ἦρξε μάλιστα τοῦ Ἀσιανοῦ λεγομένου
ζήλου παραφθείρας τὸ καθεστὼς ἔθος τὸ Ἀττικόν, καὶ
Σῖμος ὁ μελοποιὸς παραφθείρας καὶ αὐτὸς τὴν τῶν
προτέρων μελοποιῶν ἀγωγὴν καὶ τὴν σιμῳδίαν εἰσαγαγών 
(καθάπερ ἔτι μᾶλλον λυσιῳδοὶ καὶ μαγῳδοί),
καὶ Κλεόμαχος ὁ πύκτης, ὃς εἰς ἔρωτα ἐμπεσὼν κιναίδου τινὸς 
καὶ παιδίσκης ὑπὸ {τῷ} κιναίδῳ τρεφομένης
ἀπεμιμήσατο τὴν ἀγωγὴν τῶν παρὰ τοῖς κιναίδοις
διαλέκτων καὶ τῆς ἠθοποιίας· ἦρξε δὲ Σωτάδης μὲν
πρῶτος τοῦ κιναιδολογεῖν, ἔπειτα Ἀλέξανδρος ὁ Αἰτωλός· 
ἀλλ´ οὗτοι μὲν ἐν ψιλῷ λόγῳ, μετὰ μέλους δὲ Λῦσις, καὶ ἔτι πρότερος 
τούτου ὁ Σῖμος. Ἀναξήνορα δὲ τὸν κιθαρῳδὸν ἐξῆρε μὲν καὶ τὰ θέατρα, 
ἀλλ´ ὅτι μάλιστα Ἀντώνιος, ὅς γε καὶ τεττάρων πόλεων ἀπέδειξε
φορολόγον στρατιώτας αὐτῷ συστήσας. καὶ ἡ πατρὶς
δ´ ἱκανῶς αὐτὸν ηὔξησε πορφύραν ἐνδύσασα ἱερωμένον τοῦ σωσιπόλιδος Διός, 
καθάπερ καὶ ἡ γραπτὴ εἰκὼν ἐμφανίζει ἡ ἐν τῇ ἀγορᾷ. ἔστι δὲ καὶ χαλκῆ εἰκὼν
ἐν τῷ θεάτρῳ ἐπιγραφὴν ἔχουσα „ἤτοι μὲν τόδε καλὸν 
„ἀκουέμεν ἐστὶν ἀοιδοῦ τοιοῦδ´, οἷος ὅδ´ ἐστί, θεοῖς
„ἐναλίγκιος αὐδῇ.“ οὐ στοχασάμενος δὲ ὁ ἐπιγράψας τὸ
τελευταῖον γράμμα τοῦ δευτέρου ἔπους παρέλιπε τοῦ
πλάτους τῆς βάσεως μὴ συνεξαρκοῦντος, ὥστε τῆς πόλεως ἀμαθίαν 
καταγινώσκειν παρέσχε διὰ τὴν ἀμφιβολίαν τὴν περὶ τὴν γραφήν, 
εἴτε τὴν ὀνομαστικὴν δέχοιτο πτῶσιν τῆς ἐσχάτης προσηγορίας 
εἴτε τὴν δοτικήν· πολλοὶ γὰρ χωρὶς τοῦ ι γράφουσι τὰς δοτικάς,
καὶ ἐκβάλλουσι δὲ τὸ ἔθος φυσικὴν αἰτίαν οὐκ ἔχον. | [14a,41] 41. Magnésie a vu naître plusieurs personnages célèbres, Hégésias d'abord, Hégésias l'orateur, qui, le premier, altéra la pure tradition de 
l'éloquence attique en inaugurant dans ses discours le style dit asiatique 
; puis le mélode Simon qui, de son côté, bien qu'à un degré moindre que 
les Lysiodes et les Magodes, porta atteinte au caractère de l'ancienne 
poésie lyrique ; et Cléomaque aussi, cet athlète pugiliste qui, à la suite 
d'une liaison honteuse avec un cinaede et une courtisane que celui-ci 
entretenait, s'avisa de transporter sur la scène les moeurs et les façons 
de parler de ce monde des cinaedes. Le vrai créateur du genre ou style 
cinaedologique est Sotade, et après lui Alexandre l'Aetolien, mais l'un et 
l'autre n'ont écrit qu'en prose, la poésie et le chant cinaedologiques ne 
commencent qu'avec Lysis, ou plutôt avec Simos, plus ancien que Lysis. 
Nommons enfin le citharaede Anaxénor, qui, après avoir brillé sur les 
différents théâtres {de l'Asie}, se vit honorer de la faveur particulière 
d'Antoine. Antoine en effet le nomma phorologue ou receveur des impôts de 
quatre villes à la fois et l'autorisa dans l'exercice de ses fonctions à 
se faire escorter par des soldats. Ce n'est pas tout, et sa patrie le 
grandit encore en le revêtant de la pourpre de grand-prêtre de Jupiter 
Sosipolis. C'est avec ce costume qu'il est représenté sur le portrait 
qu'on voit de lui dans l'Agora. Il a en outre sa statue en bronze au 
théâtre, et cette statue porte l'inscription suivante :
«Pas de plaisir assurément qui vaille l'audition d'un chanteur pareil, 
l'égal des dieux pour la beauté de la voix !»
Seulement, faute d'avoir bien mesuré de l'oeil son espace, le graveur 
s'est trouvé arrêté par le peu de largeur du piédestal de la statue, et il 
a omis la lettre finale du second vers, exposant par là Magnésie tout 
entière à se voir taxée d'ignorance, vu que la transcription prête à un 
double sens, suivant que le dernier mot g-audê est pris comme un nominatif 
ou comme un datif : on sait en effet qu'aujourd'hui beaucoup de personnes 
écrivent 1es datifs sans iota, prétendant qu'il y a là un vieil usage à 
rejeter, que rien en soi ne justifie. |