[14a,42] Μετὰ δὲ Μαγνησίαν ἡ ἐπὶ Τράλλεις ἐστὶν ὁδὸς ἐν
ἀριστερᾷ μὲν τὴν Μεσωγίδα ἔχουσιν, ἐν αὐτῇ δὲ τῇ
ὁδῷ καὶ ἐν δεξιᾷ τὸ Μαιάνδρου πεδίον, Λυδῶν ἅμα
καὶ Καρῶν νεμομένων καὶ Ἰώνων Μιλησίων τε καὶ
Μυησίων, ἔτι δὲ Αἰολέων τῶν ἐν Μαγνησίᾳ· ὁ δ´ αὐτὸς τρόπος
τῆς τοποθεσίας καὶ μέχρι Νύσης καὶ Ἀντιοχείας. ἵδρυται δ´ ἡ μὲν
τῶν Τραλλιανῶν πόλις ἐπὶ
τραπεζίου τινὸς ἄκραν ἔχοντος ἐρυμνήν· καὶ τὰ κύκλῳ
δ´ ἱκανῶς εὐερκῆ· συνοικεῖται δὲ καλῶς εἴ τις ἄλλη
τῶν κατὰ τὴν Ἀσίαν ὑπὸ εὐπόρων ἀνθρώπων, καὶ ἀεί
τινες ἐξ αὐτῆς εἰσιν οἱ πρωτεύοντες κατὰ τὴν ἐπαρχίαν,
οὓς Ἀσιάρχας καλοῦσιν· ὧν Πυθόδωρός τε ἦν, ἀνὴρ
Νυσαεὺς τὸ ἐξ ἀρχῆς, ἐκεῖσε δὲ μεταβεβηκὼς διὰ τὴν
ἐπιφάνειαν καὶ ἐν τῇ πρὸς Πομπήιον φιλίᾳ διαπρέπων
μετ´ ὀλίγων· περιεβέβλητο δὲ καὶ οὐσίαν βασιλικὴν
πλειόνων ἢ δισχιλίων ταλάντων, ἣν ὑπὸ Καίσαρος τοῦ
θεοῦ πραθεῖσαν διὰ τὴν πρὸς Πομπήιον φιλίαν ἐξωνησάμενος
οὐχ ἥττω τοῖς παισὶ κατέλιπε· τούτου δ´ ἐστὶ
θυγάτηρ Πυθοδωρὶς ἡ νῦν βασιλεύουσα ἐν τῷ Πόντῳ,
περὶ ἧς εἰρήκαμεν. οὗτός {τε} δὴ καθ´ ἡμᾶς ἤκμασε καὶ
Μηνόδωρος, ἀνὴρ λόγιος καὶ ἄλλως σεμνὸς καὶ βαρύς,
ἔχων τὴν ἱερωσύνην τοῦ Διὸς τοῦ * Λαρισαίου· κατεστασιάσθη
δ´ ὑπὸ τῶν Δομετίου τοῦ Ἀηνοβάρβου φίλων, καὶ ἀνεῖλεν αὐτὸν
ἐκεῖνος ὡς ἀφιστάντα τὸ ναυτικόν, πιστεύσας τοῖς
ἐνδειξαμένοις. ἐγένοντο δὲ καὶ ῥήτορες ἐπιφανεῖς Διονυσοκλῆς
τε καὶ μετὰ ταῦτα Δάμασος ὁ σκόμβρος.
κτίσμα δέ φασιν εἶναι τὰς Τράλλεις Ἀργείων καί τινων Θρᾳκῶν Τραλλίων,
ἀφ´ ὧν τοὔνομα. τυραννηθῆναι δ´ ὀλίγον συνέπεσε χρόνον τὴν
πόλιν ὑπὸ τῶν Κρατίππου παίδων κατὰ τὰ Μιθριδατικά.
| [14a,42] 42. Après Magnésie, la route continue sur Tralles, bordée à gauche par le mont Mésogis. La plaine du Méandre, dans laquelle la route même est
tracée, s'étend sur la droite, et se trouve habitée à la fois par des
populations lydiennes et cariennes, par des Ioniens Milésiens et Myêsiens
et par des Aeoliens de Magnésie. De Tralles à Nysa et à Antioche le pays
conserve sa même physionomie. La ville de Tralles est bâtie sur un terrain
en forme de trapèze dominé par une acropole d'assiette très forte.
Ajoutons que ses environs offrent d'autres positions semblables et
également inexpugnables. Peu de villes en Asie comptent un aussi grand
nombre de citoyens riches : il s'ensuit que c'est toujours Tralles qui
fournit à la province ses présidents ou asiarques. Pythodore fut du nombre
: originaire de Nysa, il était venu s'établir à Tralles attiré par
l'illustration du lieu, et s'y était fait un nom grâce à l'amitié dont
Pompée l'avait honoré, lui et un petit nombre d'autres. Il possédait une
fortune royale, estimée à plus de 2000 talents. Le divin César, pour le
punir de son dévouement à la cause de Pompée, fit vendre ses biens, mais
il les racheta, et, ayant reconstitué sa fortune telle qu'elle était
auparavant, il la laissa intacte à ses enfants. Pythodoris, reine actuelle
du Pont, de qui nous avons parlé précédemment, est sa fille. Tralles vit
fleurir aussi de nos jours Ménodore, qui à une vaste érudition unissait
beaucoup de modestie et de gravité. Grand-prêtre du temple de Jupiter
Lariséen, Ménodore succomba aux intrigues de la faction de Domitius
Ahénobarbus, à qui on le représenta comme coupable d'avoir fait parmi les
marins de la flotte des tentatives d'embauchage. Domitius crut trop
facilement la dénonciation et ordonna son supplice. Deux autres Tralliens
se firent également une grande réputation comme orateurs, à savoir
Dionysoclès et Damase dit le Scombre, ce dernier un peu moins ancien que
l'autre. Tralles passe pour avoir été fondée par une colonie d'Argiens,
joints à une bande de Tralliens Thraces, de qui elle aurait retenu le nom.
Elle connut le régime tyrannique, mais durant peu de temps, sous les fils
de Cratippe, à l'époque des guerres contre Mithridate.
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