[14a,14] Ἀπὸ δὲ τῆς Τρωγιλίου στάδιοι τετταράκοντα εἰς
τὴν Σάμον· βλέπει δὲ πρὸς νότον καὶ αὐτὴ καὶ ὁ λιμὴν
ἔχων ναύσταθμον. ἔστι δ´ αὐτῆς ἐν ἐπιπέδῳ τὸ πλέον
ὑπὸ τῆς θαλάττης κλυζόμενον, μέρος δέ τι καὶ εἰς τὸ
ὄρος ἀνέχει τὸ ὑπερκείμενον. ἐν δεξιᾷ μὲν οὖν προσπλέουσι
πρὸς τὴν πόλιν ἔστι τὸ Ποσείδιον ἄκρα ἡ
ποιοῦσα πρὸς τὴν Μυκάλην τὸν ἑπταστάδιον πορθμόν,
ἔχει δὲ νεὼν Ποσειδῶνος· πρόκειται δ´ αὐτοῦ νησίδιον
ἡ Ναρθηκίς· ἐπ´ ἀριστερᾷ δὲ τὸ προάστειον τὸ πρὸς
τῷ Ἡραίῳ καὶ ὁ Ἴμβρασος ποταμὸς καὶ τὸ Ἡραῖον, ἀρχαῖον ἱερὸν
καὶ νεὼς μέγας, ὃς νῦν πινακοθήκη ἐστί·
χωρὶς δὲ τοῦ πλήθους τῶν ἐνταῦθα κειμένων πινάκων
ἄλλαι πινακοθῆκαι καὶ ναΐσκοι τινές εἰσι πλήρεις τῶν
ἀρχαίων τεχνῶν· τό τε ὕπαιθρον ὁμοίως μεστὸν ἀνδριάντων
ἐστὶ τῶν ἀρίστων· ὧν τρία Μύρωνος ἔργα
κολοσσικὰ ἱδρυμένα ἐπὶ μιᾶς βάσεως, ἃ ἦρε μὲν Ἀντώνιος ἀνέθηκε
δὲ πάλιν ὁ Σεβαστὸς Καῖσαρ εἰς τὴν αὐτὴν βάσιν τὰ δύο, τὴν Ἀθηνᾶν
καὶ τὸν Ἡρακλέα, τὸν δὲ Δία εἰς τὸ Καπετώλιον μετήνεγκε
κατασκευάσας αὐτῷ ναΐσκον.
| [14a,14] 14. De la pointe Trogilios à la ville de Samos il y a 40 stades. La ville
proprement dite regarde le midi ; le port, avec son naustathme ou arsenal,
a la même exposition. Dans la plus grande partie de son étendue, là où
elle est baignée par la mer, la ville de Samos offre un terrain plat et
uni, mais elle a aussi l'un de ses quartiers dont les rues montent par une
pente assez raide dans la direction de la montagne qui domine tout ce
côté de l'île. En venant par mer, on se trouve avoir à droite, couronné
d'un temple de Neptune et précédé de la petite île de Narthécis, le cap
Posidium, lequel forme, avec le mont Mycale, cet Heptastade ou canal de 7
stades ; à gauche, on a le faubourg de l'Héraeum avec l'embouchure de
l'Imbrasus et l'Héraeum même, temple fort ancien, nef immense convertie
aujourd'hui en galerie de tableaux ou pinacothèque. Indépendamment de
l'immense quantité de tableaux que contient cette nef principale,
l'Héraeum possède maint chef-d'oeuvre antique contenu dans d'autres
galeries et dans d'autres temples plus petits. L'hypaethre aussi, ou toute
la partie de l'enceinte laissée à ciel ouvert, est rempli de statues du
plus grand prix : on y voyait notamment ce beau groupe de Myron, ces trois
ligures colossales (de Minerve, d'Hercule et de Jupiter) réunies sur le
même piédestal. Antoine avait fait enlever le groupe tout entier, mais
César Auguste pieusement replaça sur leur piédestal les deux statues de
Minerve et d'Hercule et ne retint plus celle de Jupiter, qu'il fit
transporter au Capitole dans un naïscos ou édicule bâti exprès.
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