[1,4,3] Τὰ μὲν οὖν ἄλλα διαστήματα δεδόσθω αὐτῷ· ὡμολόγηται γὰρ
ἱκανῶς· τὸ δ' ἀπὸ τοῦ Βορυσθένους ἐπὶ τὸν διὰ Θούλης κύκλον τίς ἂν
δοίη νοῦν ἔχων; Ὅ τε γὰρ ἱστορῶν τὴν Θούλην Πυθέας ἀνὴρ
ψευδίστατος ἐξήτασται, καὶ οἱ τὴν Βρεττανικὴν {καὶ} Ἰέρνην ἰδόντες
οὐδὲν περὶ τῆς Θούλης λέγουσιν, ἄλλας νήσους λέγοντες μικρὰς περὶ
τὴν Βρεττανικήν· αὐτή τε ἡ Βρετ τανικὴ τὸ μῆκος ἴσως πώς ἐστι τῇ
Κελτικῇ παρεκτεταμένη, τῶν πεντακισχιλίων σταδίων οὐ μείζων καὶ
τοῖς ἄκροις τοῖς ἀντικειμένοις ἀφοριζομένη. Ἀντίκειται γὰρ ἀλλήλοις
τά τε ἑῷα ἄκρα τοῖς ἑῴοις καὶ τὰ ἑσπέρια τοῖς ἑσπερίοις, καὶ τά γε ἑῷα
ἐγγὺς ἀλλήλων ἐστὶ μέχρις ἐπόψεως, τό τε Κάντιον καὶ αἱ τοῦ Ῥώνου
ἐκβολαί. Ὁ δὲ πλειόνων ἢ δισμυρίων τὸ μῆκος ἀποφαίνει τῆς νήσου,
καὶ τὸ Κάντιον ἡμερῶν τινων πλοῦν ἀπέχειν τῆς Κελτικῆς φησι· καὶ
τὰ περὶ τοὺς Ὠστιμίους δὲ καὶ τὰ πέραν τοῦ Ῥώνου τὰ μέχρι Σκυθῶν
πάντα κατέψευσται τῶν τόπων. Ὅστις οὖν περὶ τῶν γνωριζομένων
τόπων τοσαῦτα ἔψευσται, σχολῇ γ' ἂν περὶ τῶν ἀγνοουμένων παρὰ
πᾶσιν ἀληθεύειν δύναιτο.
| [1,4,3] 3. Nous lui concéderons volontiers les autres distances sur lesquelles on
s'accorde assez généralement, mais quel homme sensé pourra lui passer
le nombre de stades qu'il indique pour la distance du Borysthène au
parallèle de Thulé? Le seul auteur, en effet, qui parle de Thulé est
Pythéas, que tout le monde connaît pour le plus menteur des hommes.
Les autres voyageurs qui ont visité la Bretagne et Ierné ne disent mot de
Thulé, bien qu'ils mentionnent différentes petites îles, groupées autour de
la Bretagne. D'autre part, la Bretagne, dont la longueur, égale à peu de
chose près à celle de la Celtique, laquelle lui lait face et par ses
extrémités correspondantes aux siennes la détermine exacte-ment, ne
dépasse pas 5000 stades (dans les deux pays, en flet, les points
extrêmes à l'orient et à l'occident sont situés juste vis-à-vis, et ceux de
l'est, à savoir le Cantium et l'embouchure du Rhin, se trouvent même
tellement rapprochés qu'ils sont en vue l'un de l'autre), la Bretagne, dis-je,
aurait, au rapport de Pythéas, 20000 stades de longueur et la distance du
Cantium à la côte de Celtique serait de plusieurs journées de navigation.
Sur les Ostimii pareillement, et sur les contrées qui s'étendent au delà du
Rhin et jusqu'à la Scythie, Pythéas n'a publié que des renseignements
con-trouvés. Or, quiconque ment à ce point touchant des lieux connus n'a
guère pu dire la vérité en parlant de contrées absolument ignorées.
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