| [1,3,21] Προστιθέασι δὲ καὶ τὰς ἐκ τῶν μεταστάσεων μετα βολὰς ἐπὶ πλέον 
τὴν ἀθαυμαστίαν ἡμῖν κατασκευάζειν ἐθέλοντες, ἣν ὑμνεῖ 
Δημόκριτος καὶ οἱ ἄλλοι φιλόσοφοι πάντες· παράκειται γὰρ τῷ 
ἀθαμβεῖ καὶ ἀταράχῳ καὶ ἀνεκπλήκτῳ. Οἷον Ἰβήρων μὲν τῶν 
ἑσπερίων εἰς τοὺς ὑπὲρ τοῦ Πόντου καὶ τῆς Κολχίδος τόπους 
μετῳκισμένων οὓς ὁ Ἀράξης, ὥς φησιν Ἀπολλόδωρος, ἀπὸ τῆς 
Ἀρμενίας ὁρίζει, Κῦρος δὲ μᾶλλον καὶ τὰ ὄρη τὰ Μοσχικά, Αἰγυπτίων 
δ' εἴς τε αἰθίοπας καὶ Κόλχους, Ἑνετῶν δ' ἐκ Παφλαγονίας ἐπὶ τὸν 
Ἀδρίαν. Ἅπερ καὶ ἐπὶ τῶν Ἑλληνικῶν ἐθνῶν συνέβη, Ἰώνων καὶ 
Δωριέων καὶ Ἀχαιῶν καὶ αἰολέων· καὶ αἰνιᾶνες οἱ νῦν αἰτωλοῖς ὅμοροι 
περὶ τὸ Δώτιον ᾦκουν καὶ τὴν Ὄσσαν μετὰ Περραιβῶν· καὶ αὐτοὶ δὲ 
Περραιβοὶ μετανάσται τινές. πλήρης δέ ἐστι τῶν τοιούτων 
παραδειγμάτων ἡ νῦν ἐνεστῶσα πραγματεία. Τινὰ μὲν οὖν καὶ 
πρόχειρα τοῖς πολλοῖς ἐστιν· αἱ δὲ τῶν Καρῶν καὶ Τρηρῶν καὶ 
Τεύκρων μεταναστάσεις καὶ Γαλατῶν, ὁμοῦ δὲ καὶ τῶν ἡγεμόνων οἱ 
ἐπὶ πολὺ ἐκτοπισμοί,  Μάδυός τε τοῦ Σκυθικοῦ καὶ Τεαρκὼ τοῦ 
αἰθίοπος καὶ Κώβου τοῦ Τρηρὸς καὶ Σεσώστριος καὶ Ψαμμιτίχου τῶν 
Αἰγυπτίων καὶ Περσῶν τῶν ἀπὸ Κύρου μέχρι Ξέρξου οὐχ ὁμοίως ἐν 
ἑτοίμῳ πᾶσίν εἰσιν. Οἵ τε Κιμμέριοι, οὓς καὶ Τρῆρας ὀνομάζουσιν, ἢ 
ἐκείνων τι ἔθνος, πολλάκις ἐπέδραμον τὰ δεξιὰ μέρη τοῦ Πόντου καὶ 
τὰ συνεχῆ αὐτοῖς, τοτὲ μὲν ἐπὶ Παφλαγόνας τοτὲ δὲ καὶ Φρύγας 
ἐμβαλόντες, ἡνίκα Μίδαν αἷμα ταύρου πιόντα φασὶν ἀπελθεῖν εἰς τὸ 
χρεών. Λύγδαμις δὲ τοὺς αὑτοῦ ἄγων μέχρι Λυδίας καὶ Ἰωνίας ἤλασε 
καὶ Σάρδεις εἷλεν, ἐν Κιλικίᾳ δὲ διεφθάρη. Πολλάκις δὲ καὶ οἱ 
Κιμμέριοι καὶ οἱ Τρῆρες ἐποιήσαντο τὰς τοιαύτας ἐφόδους· τοὺς δὲ 
Τρῆρας καὶ Κῶβον ὑπὸ Μάδυος τὸ τελευταῖον ἐξελαθῆναί φασι τοῦ 
τῶν Σκυθῶν βασιλέως. Ταῦτα μὲν εἰρήσθω πρὸς ἅπασαν κοινῇ τὴν 
περίοδον τῆς γῆς ἔχοντα οἰκείαν ἱστορίαν. 
 | [1,3,21] 21. Ce n'est pas tout : aux changements qui précèdent, certains auteurs 
ont ajouté ceux qu'ont produits les migrations des peuples, dans 
l'intention apparemment de développer en nous encore davantage cette 
athaumastie ou insensibilité parfaite, que Démocrite et en général tous les 
philosophes préconisent comme l'accompagnement ordinaire d'une âme 
intrépide, imperturbable et sereine. Parmi ces migrations, ils citent tout 
d'abord celles des Ibériens de l'Occident vers les régions situées au-
dessus du Pont et de la Colchide, où leurs possessions se trouvent 
séparées de l'Arménie par l'Araxe, au dire d'Apollodore, mais plutôt par le 
Cyrus et par les monts Moschiques ; celles des Égyptiens vers 
l'Éthiopie et la Colchide; celles des Énètes des rivages de la Paphlagonie 
aux bords de l'Adriatique ; ou bien encore les migrations des Hellènes, 
Ioniens, Doriens, Achéens, Aeoliens; celles des Aaenianes, aujourd'hui 
limitrophes de l'Étolie mais qui, primitivement, habitaient aux environs de 
Dotium et au pied de l'Ossa, en compagnie des Perrhèbes, sans oublier 
celles des Perrhèbes eux-mêmes, qui, eux aussi, avaient quitté leur 
demeure première. Le présent ouvrage aussi est plein d'exemples de 
migrations semblables : il en est bien assurément, dans le nombre, que 
tout le monde connaît; mais l'histoire des migrations des Cariens, des 
Trères, des Teucriens et des Galates, non plus que l'histoire des 
expéditions lointaines des conquérants, tels que Madys le Scythe, 
Théarco l'Éthiopien et Cobus le Trère, ou de celles des rois d'Égypte 
Sésostris et Psammitichus, et des rois de Perse, depuis Cyrus jusqu'à 
Xerxès, n'est pas au même degré tombée dans le domaine public. Les 
Cimmériens, qu'on désigne quelquefois sous ce même nom de Trères 
(sinon toute la nation, au moins l'une de ses tribus), ont également à 
plusieurs reprises envahi les provinces qui s'étendent à la droite du Pont, 
soit la Paphlagonie soit même la Phrygie, l'une de leurs incursions en ce 
dernier pays coïncidant précisément avec l'époque où le roi Midas mit fin, 
dit-on, à ses jours en buvant du sang de taure au. Lygdamis, à la tête de 
ses bandes, pénétra, qui plus est, jusqu'en Lydie et en Ionie, où il prit 
Sardes, et alla mourir en Cilicie. Les Cimmériens et les Trères avaient 
renouvelé plus d'une fois leurs incursions dans ces pays, quand les 
Trères et leur roi Cobus en furent, dit-on, définitivement expulsés par les 
armes du roi scythe Madys. Du reste, si nous avons rappelé ici tous ces 
faits, ce n'est que arce qu'ils peuvent servir à l'histoire générale de la terre.
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