| [1,3,6] Ἐκεῖνο δὲ πυνθάνομαι, τί ἐκώλυε, πρὶν ἀνεῳγέναι τὸ στόμα τὸ 
κατὰ Βυζάντιον, ταπεινότερον ὂν τὸ τοῦ Εὐξείνου ἔδαφος τοῦ τῆς 
Προποντίδος καὶ τῆς ἑξῆς θαλάττης πληρωθῆναι ὑπὸ τῶν ποταμῶν, 
εἴτε θάλατταν οὖσαν καὶ πρότερον εἴτε λίμνην μείζω τῆς Μαιώτιδος; 
Εἰ γὰρ τοῦτο συγχωροῖτο, προσερήσομαι καὶ τοῦτο· ἆρά γε ἡ 
ἐπιφάνεια τοῦ ὕδατος ἐκείνου καὶ τοῦ τῆς Προποντίδος οὐχ οὕτως 
εἶχεν, ὥστε, μέχρι μὲν ἡ αὐτὴ ἦν, μὴ βιάζεσθαι πρὸς ἔκρυσιν διὰ τὴν 
ἐξ ἴσης ἀντέρεισιν καὶ θλῖψιν, ἐπειδὴ δὲ ὑπερεπόλασεν ἡ ἐντός, 
βιάσασθαι καὶ ἀπερᾶσαι τὸ πλεονάζον· ἐκ δὲ τούτου γενέσθαι 
σύρρουν τὸ ἔξω πέλαγος τῷ ἐντὸς καὶ τὴν αὐτὴν ἐπιφάνειαν ἐκείνῳ 
λαβεῖν, εἴτε θαλαττίῳ εἴτε λιμναίῳ μὲν πρότερον ὄντι, θαλαττίῳ δὲ 
ὕστερον, διὰ τὴν μῖξιν καὶ τὴν ἐπικράτειαν; Εἰ γὰρ καὶ τοῦτο 
δώσουσιν, ἡ μὲν ἔκρυσις οὐκ ἂν κωλύοιτο ἡ νῦν, οὐκ ἀπὸ ὑπερτέρου δὲ 
ἐδάφους οὐδὲ ἐπικλινοῦς, ὅπερ ἠξίου Στράτων.
 | [1,3,6] 6. En revanche, je demanderai si rien n'empêchait, avant l'ouverture du 
détroit de Byzance, que le fond de l'Euxin, alors plus bas apparemment 
que celui de la Propontide et de la mer qui y fait suite, ne s'exhaussât par 
le fait des atterrissements des fleuves, soit que l'Euxin formât déjà une 
mer proprement dite ou simplement un lac plus grand que le Mæotis. Que 
si l'on m'accorde ce premier point, je poserai une autre question : je 
demanderai s'il n'est pas probable qu'entre les deux surfaces adjacentes 
du Pont-Euxin et de la Propontide les choses se sont passées de la façon 
suivante, que , tant que le niveau a été le même, l'équilibre parfait des 
eaux et l'égalité de pression ont rendu impossible toute irruption violente 
d'un bassin dans l’autre; mais qu'une fois le niveau exhaussé dans le 
bassin intérieur la barrière a été forcée et le trop-plein des eaux du dit 
bassin expulsé hors de son sein, après quoi la mer extérieure s'est 
trouvée ne plus former avec ce bassin intérieur qu'un seul et même 
courant et a pris naturellement son niveau, tandis que ce bassin lui-même 
(que ses eaux fussent auparavant déjà celles d'une mer proprement dite 
ou encore celles d'un lac) devenait, par le fait de son mélange avec les 
eaux de la mer et à cause de la prédominance naturelle de celles-ci, 
devenait mer à son tour? Et si l'on m'accorde ce second point comme le 
premier, n'est-ce pas la preuve que rien n'aurait pu empêcher le courant 
actuel de se former et qu'il ne provient par conséquent ni de l'élévation 
relative ni de la pente ou inclinaison du fond, comme le prétendait Straton?
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