[1,1,2] Ἀναλαβόντες δὲ καθ' ἕκαστον ἐπισκοπῶμεν τῶν εἰρημένων ἔτι
μᾶλλον. Καὶ πρῶτον ὅτι ὀρθῶς ὑπειλήφαμεν καὶ ἡμεῖς καὶ οἱ πρὸ
ἡμῶν, ὧν ἐστι καὶ Ἵππαρχος, ἀρχηγέτην εἶναι τῆς γεωγραφικῆς
ἐμπειρίας Ὅμηρον· ὃς οὐ μόνον ἐν τῇ κατὰ τὴν ποίησιν ἀρετῇ πάντας
ὑπερβέβληται τοὺς πάλαι καὶ τοὺς ὕστερον, ἀλλὰ σχεδόν τι καὶ τῇ
κατὰ τὸν βίον ἐμπειρίᾳ τὸν πολιτικόν, ἀφ' ἧς οὐ μόνον περὶ τὰς
πράξεις ἐσπούδασεν ἐκεῖνος, ὅπως ὅτι πλείστας γνοίη καὶ παραδώσει
τοῖς ὕστερον ἐσομένοις, ἀλλὰ καὶ τὰ περὶ τοὺς τόπους τούς τε καθ'
ἕκαστα καὶ τοὺς κατὰ σύμπασαν τὴν οἰκουμένην γῆν τε καὶ
θάλατταν. Οὐ γὰρ ἂν μέχρι τῶν ἐσχάτων αὐτῆς περάτων ἀφίκετο τῇ
μνήμῃ κύκλῳ περιιών.
| [1,1,2] 2. Mais reprenons, point par point, ce qui vient d'être dit, pour aller plus
encore au fond des choses. Et d'abord, montrons que c'est à bon droit
qu'à l'imitation de nos prédécesseurs, d'Hipparque notamment, nous
avons présenté Homère comme le fondateur même de la science
géographique. Homère, en effet, n'a pas surpassé seulement en mérite
poétique les auteurs anciens et modernes, il leur est supérieur encore, on
peut dire, par son expérience des conditions pratiques de la vie des
peuples, et c'est à cause de cette expérience même que, non content de
s'intéresser à l'histoire des faits et de chercher à en recueillir le plus grand
nombre possible pour en transmettre ensuite le récit à la postérité, il y a
joint l'étude de la géographie, tant l'étude partielle des localités que
l'étude générale des mers et de la terre habitée. Aurait-il pu, sans cela,
atteindre, comme il l'a fait, aux limites mêmes du globe et en parcourir
dans ses vers la circonférence tout entière?
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