[1,1,15] Ὁ δ' οὕτω μετεωρίσας ἤδη τὴν διάνοιαν οὐδὲ τῆς ὅλης ἀπέχεται
γῆς. Φαίνεται γὰρ γελοῖον, εἰ τὴν οἰκουμένην γλιχόμενος σαφῶς
ἐξειπεῖν τῶν μὲν οὐρανίων ἐτόλμησεν ἅψασθαι καὶ χρήσασθαι πρὸς
τὴν διδασκαλίαν, τὴν δ' ὅλην γῆν, ἧς μέρος ἡ οἰκουμένη, μήθ'
ὁπόση, μήθ' ὁποία τις, μήθ' ὅπου κειμένη τοῦ σύμπαντος κόσμου,
μηδὲν ἐφρόντισε· μηδ' εἰ καθ' ἓν μέρος οἰκεῖται μόνον τὸ καθ' ἡμᾶς ἢ
κατὰ πλείω (ἢ) καὶ πόσα· ὡς δ' αὕτως καὶ τὸ ἀοίκητον αὐτῆς πόσον
καὶ ποῖόν τι καὶ διὰ τί. Ἔοικεν οὖν μετεωρολογικῇ τινι πραγματείᾳ
καὶ γεωμετρικῇ συνῆφθαι τὸ τῆς γεωγραφίας εἶδος, τὰ ἐπίγεια τοῖς
οὐρανίοις συνάπτον εἰς ἕν, ὡς ἐγγυτάτω ὄντα, ἀλλὰ μὴ διεστῶτα
τοσοῦτον "Ὅσον οὐρανός ἐστ' ἀπὸ γαίης."
| [1,1,15] 15. Mais celui qui a pu déjà élever si haut sa pensée ne reculera pas
devant une description complète de la terre : il serait plaisant, en effet,
qu'après avoir, dans son désir de mieux décrire la partie habitée de la
terre, osé toucher aux choses célestes et s'en être servi dans ses
démonstrations, il dédaignât de rechercher quelles peuvent être l'étendue
et la constitution de la sphère terrestre elle-même, dont la terre habitée
n'est qu'une partie, quelle place elle occupe dans l'univers, si elle n'est
habitée que dans une seule de ses parties, celle que nous occupons, ou
si elle l'est dans d'autres encore, et, dans ce cas, combien l'on en
compte, quelles peuvent être aussi l'étendue et la nature de sa portion
inhabitée et finalement la raison d'un pareil abandon. Il s'ensuit donc qu'il
existe une certaine corrélation entre les études astronomiques et
géométriques d'une part et la géographie, telle que nous l'avons définie,
de l'autre, puisque cette science relie ensemble les phénomènes
terrestres et célestes, devenus en quelque sorte des domaines
limitrophes, et qu'elle comble l'immense intervalle
«Qui de la terre s'étend jusqu'aux cieux.»
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