| [1,34] λδʹ. Εἰ κατὰ τὴν ἰατρικὴν ἐμπειρία ἡ αὐτή ἐστι τῇ σκέψει.
Ἐπεὶ δὲ καὶ τῇ ἐμπειρίᾳ τῇ κατὰ τὴν ἰατρικὴν αἱρέσει τὴν αὐτὴν εἶναι 
λέγουσί τινες τὴν σκεπτικὴν φιλοσοφίαν, γνωστέον ὅτι, εἴπερ ἡ ἐμπειρία 
ἐκείνη περὶ τῆς ἀκαταληψίας τῶν ἀδήλων διαβεβαιοῦται, οὔτε ἡ αὐτή ἐστι τῇ 
σκέψει οὔτε ἁρμόζοι ἂν τῷ σκεπτικῷ τὴν αἵρεσιν ἐκείνην ἀναλαμβάνειν. 
Μᾶλλον δὲ τὴν καλουμένην μέθοδον, ὡς ἐμοὶ δοκεῖ, δύναιτο ἂν μετιέναι· αὕτη 
γὰρ μόνη τῶν κατὰ ἰατρικὴν αἱρέσεων περὶ μὲν τῶν ἀδήλων δοκεῖ μὴ 
προπετεύεσθαι, πότερον καταληπτά ἐστιν ἢ ἀκατάληπτα λέγειν αὐθαδειαζομένη, 
τοῖς δὲ φαινομένοις ἑπομένη ἀπὸ τούτων λαμβάνει τὸ συμφέρειν δοκοῦν κατὰ 
τὴν τῶν σκεπτικῶν ἀκολουθίαν. Ἐλέγομεν γὰρ ἐν τοῖς ἔμπροσθεν, ὅτι ὁ βίος ὁ 
κοινός, ᾧ καὶ ὁ σκεπτικὸς χρῆται, τετραμερής ἐστιν, τὸ μέν τι ἔχων ἐν 
ὑφηγήσει φύσεως, τὸ δ´ ἐν ἀνάγκῃ παθῶν, τὸ δ´ ἐν παραδόσει νόμων τε καὶ 
ἐθῶν, τὸ δ´ ἐν διδασκαλίᾳ τεχνῶν. Ὥσπερ οὖν κατὰ τὴν ἀνάγκην τῶν παθῶν ὁ 
σκεπτικὸς ὑπὸ μὲν δίψους ἐπὶ ποτὸν ὁδηγεῖται, ὑπὸ δὲ λιμοῦ ἐπὶ τροφήν, καὶ 
ἐπί τι τῶν ἄλλων ὁμοίως, οὕτω καὶ ὁ μεθοδικὸς ἰατρὸς ὑπὸ τῶν  παθῶν ἐπὶ τὰ 
κατάλληλα ὁδηγεῖται, ὑπὸ μὲν στεγνώσεως ἐπὶ τὴν χαύνωσιν, ὡς καταφεύγει 
τις ἀπὸ τῆς διὰ ψῦχος ἐπιτεταμένον πυκνώσεως ἐπὶ ἀλέαν, ὑπὸ δὲ ῥύσεως ἐπὶ 
τὴν ἐποχὴν αὐτῆς, ὡς καὶ οἱ ἐν βαλανείῳ ἱδρῶτι πολλῷ περιρρεόμενοι καὶ 
ἐκλυόμενοι ἐπὶ τὴν ἐποχὴν αὐτοῦ παραγίνονται καὶ διὰ τοῦτο ἐπὶ τὸν ψυχρὸν 
ἀέρα καταφεύγουσιν. 
Ὅτι δὲ καὶ τὰ φύσει ἀλλότρια ἐπὶ τὴν ἄρσιν αὐτῶν ἰέναι καταναγκάζει, 
πρόδηλον, ὅπου γε καὶ ὁ κύων σκόλοπος αὐτῷ καταπαγέντος ἐπὶ τὴν ἄρσιν 
αὐτοῦ παραγίνεται. Καὶ ἵνα μὴ καθ´ ἕκαστον λέγων ἐκβαίνω τὸν ὑποτυπωτικὸν 
τρόπον τῆς συγγραφῆς, πάντα οἶμαι τὰ ὑπὸ τῶν μεθοδικῶν οὕτω λεγόμενα 
ὑποτάσσεσθαι δύνασθαι τῇ ἐκ τῶν παθῶν ἀνάγκῃ, τῶν τε κατὰ φύσιν καὶ τῶν 
παρὰ φύσιν, πρὸς τῷ καὶ τὸ ἀδόξαστόν τε καὶ ἀδιάφορον τῆς χρήσεως τῶν 
ὀνομάτων κοινὸν εἶναι τῶν ἀγωγῶν. Ὡς γὰρ ὁ σκεπτικὸς ἀδοξάστως χρῆται τῇ 
« οὐδὲν ὁρίζω » φωνῇ καὶ τῇ « οὐδὲν καταλαμβάνω, » καθάπερ εἰρήκαμεν, οὕτω 
καὶ ὁ μεθοδικὸς « κοινότητα » λέγει καὶ « διήκειν » καὶ τὰ παραπλήσια 
ἀπεριέργως. Οὕτω δὲ καὶ τὸ τῆς ἐνδείξεως ὄνομα ἀδοξάστως παραλαμβάνει ἀντὶ 
τῆς ἀπὸ τῶν φαινομένων παθῶν τῶν τε κατὰ φύσιν καὶ τῶν παρὰ φύσιν 
ὁδηγήσεως ἐπὶ τὰ κατάλληλα εἶναι δοκοῦντα, ὡς καὶ ἐπὶ δίψους καὶ ἐπὶ λιμοῦ 
καὶ τῶν ἄλλων ὑπεμίμνῃσκον. Ὅθεν οἰκειότητά τινα ἔχειν τὴν ἀγωγὴν τὴν κατὰ 
ἰατρικὴν τῶν μεθοδικῶν πρὸς τὴν σκέψιν, μᾶλλον τῶν ἄλλων κατὰ ἰατρικὴν 
αἱρέσεων (καὶ ὡς πρὸς σύγκρισιν ἐκείνων, οὐχ ἁπλῶς), ῥητέον ἐκ τούτων καὶ 
τῶν παραπλησίων τούτοις τεκμαιρομένους. 
Τοσαῦτα καὶ περὶ τῶν παρακεῖσθαι δοκούντων τῇ κατὰ τοὺς σκεπτικοὺς ἀγωγῇ 
διεξελθόντες, ἐν τούτοις ἀπαρτίζομεν τόν τε καθόλου τῆς σκέψεως λόγον καὶ 
τὸ πρῶτον τῶν ὑποτυπώσεων σύνταγμα. 
 | [1,34] Chap. XXXIV Si la secte des Médecins, que l'on appelle Empiriques, est la 
même chose que la philosophie sceptique. 
Il y en a quelques-uns qui prétendent que la secte des Médecins, que l'on 
appelle Empiriques, est la même chose que la philosophie sceptique. Mais 
il faut savoir que si cette secte empirique assure dogmatiquement, que les 
choses obscures sont incompréhensibles, elle n'est point la même chose que 
la philosophie sceptique; et que de plus elle ne convient point à un 
sceptique. De sorte que, selon moi, un sceptique ferait beaucoup mieux de 
suivre la secte de Médecine, que l'on nomme Méthodique, car cette secte 
méthodique est la seule de toutes les autres sectes de Médecine, qui 
paraît ne se point conduire témérairement, et ne point présumer assez 
d'elle-même, pour prononcer si les choses obscures sont incompréhensibles 
ou non. On voit qu'elle se conforme aux apparences, et que, suivant cela, 
elle choisit ce qui paraît utile : en quoi elle suit la même route que les 
sceptiques. Car nous avons dit ci-dessus, que la conduite commune de la 
vie, qui est celle qu'observe le philosophe sceptique, consiste à se 
conformer à quatre choses, savoir aux suggestions de la nature, aux 
impulsions nécessaires de nos dispositions passives, à l'établissement des 
lois et des coutumes, et à la culture des arts. Comme donc, en vertu de 
l'impulsion des dispositions passives, le sceptique est poussé par la soif 
à boire, et par la faim à manger, et par quelques autres dispositions 
passives à d'autres choses, ainsi le médecin méthodique est dirigé par les 
dispositions passives du malade à user de remèdes convenables. Quand il 
voit le malade resserré, il est dirigé par là à chercher des remèdes 
laxatifs (comme, quand on se sent resserré par un froid violent, on est 
porté par là à chercher la chaleur) et de même il est conduit par la 
trop grande relaxation du malade, à lui donner des remèdes qui le 
resserrent; (comme, lorsque ceux qui se sentent épuisés pour trop suer 
dans un bain chaud, sont portés par là à arrêter la sueur, et à respirer 
un air frais.)
On se convaincra que ce sont les choses contraires à la nature, qui 
obligent le Médecin méthodique à en venir à celles qui y sont conformes si 
l'on considère qu'un chien même se sentant blessé d'un bâton pointu, que 
l'on lui aura lancé, et qui sera demeuré dans la plaie, se hâte de le 
tirer dehors. Mais pour ne point passer les bornes de cet abrégé, en 
entrant dans un trop grand détail, je crois que tout ce que les médecins 
méthodiques observent dans la cure des maladies, se peut rapporter à cette 
impulsion ou à cette nécessité que les perceptions passives causent en 
nous, et aux choses qui sont ou conformes ou contraires à la nature. A 
quoi j'ajoute que ce qu'ils ont encore de commun avec les sceptiques, 
c'est que, comme eux, ils se servent des termes indifféremment, et sans 
vouloir établir aucun dogme. Car comme un sceptique se sert de cette 
expression, Je ne définis rien et de cette autre, Je ne comprends rien; 
ainsi le médecin méthodique use du terme de choses communes, et d'autres 
semblables termes, non dogmatiquement, mais d'une manière indifférente. 
C'est encore de cette même manière qu'il prend ce terme de connaissance, 
non dogmatiquement, mais pour cette action par laquelle nous nous portons, 
des perceptions passives, et des choses conformes ou contraires à la 
nature, à celles qui paraissent convenables et utiles; comme dans la faim, 
et dans d'autres pareilles dispositions passives. Enfin, de tout ce que 
nous avons dit jusqu'ici, et de plusieurs autres choses qu'on pourrait y 
ajouter, on peut conclure que la profession des médecins méthodiques a 
plus d'affinité avec le scepticisme, que toutes les autres sectes des 
médecins : ce qu'il faut dire néanmoins par comparaison à ces autres 
sectes, et non pas absolument et absolument, comme si elle était une même 
chose que le scepticisme. 
Après avoir discouru des sectes ou des méthodes de philosopher qui 
paraissent avoir quelque ressemblance avec le scepticisme, il ne nous 
reste plus rien à faire pour l'explication de cette doctrine en général : 
c'est pourquoi nous la finissons ici, avec le premier livre de nos 
Institutions Pyrrhoniennes. 
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