[1,28] κηʹ. Παραπήγματα ὑπὲρ τῶν σκεπτικῶν φωνῶν.
Περὶ τοσούτων ἀρκέσει τῶν φωνῶν ὡς ἐν ὑποτυπώσει διεξελθεῖν, ἄλλως τε καὶ
ἐπεὶ ἐκ τῶν νῦν ἡμῖν εἰρημένων δυνατόν ἐστι λέγειν καὶ περὶ τῶν
παραλελειμμένων.
Περὶ πασῶν γὰρ τῶν σκεπτικῶν φωνῶν ἐκεῖνο χρὴ προειληφέναι, ὅτι περὶ τοῦ
ἀληθεῖς αὐτὰς εἶναι πάντως οὐ διαβεβαιούμεθα, ὅπου γε καὶ ὑφ´ ἑαυτῶν αὐτὰς
ἀναιρεῖσθαι λέγομεν δύνασθαι, συμπεριγραφομένας ἐκείνοις περὶ ὧν λέγονται,
καθάπερ τὰ καθαρτικὰ τῶν φαρμάκων οὐ μόνον τοὺς χυμοὺς ὑπεξαιρεῖ τοῦ
σώματος, ἀλλὰ καὶ ἑαυτὰ τοῖς χυμοῖς συνεξάγει.
Φαμὲν δὲ καὶ ὡς οὐ κυρίως δηλοῦντες τὰ πράγματα, ἐφ´ ὧν παραλαμβάνονται,
τίθεμεν αὐτάς, ἀλλ´ ἀδιαφόρως καὶ εἰ βούλονται καταχρηστικῶς· οὔτε γὰρ
πρέπει τῷ σκεπτικῷ φωνομαχεῖν, ἄλλως τε ἡμῖν συνεργεῖ τὸ μηδὲ ταύτας τὰς
φωνὰς εἰλικρινῶς σημαίνειν λέγεσθαι, ἀλλὰ πρός τι καὶ ὡς πρὸς τοὺς
σκεπτικούς.
Πρὸς τούτοις κἀκείνου δεῖ μεμνῆσθαι, ὅτι οὐ περὶ πάντων τῶν πραγμάτων
καθόλου φαμὲν αὐτάς, ἀλλὰ περὶ τῶν ἀδήλων καὶ τῶν δογματικῶς ζητουμένων,
καὶ ὅτι τὸ φαινόμενον ἡμῖν φαμεν καὶ οὐχὶ διαβεβαιωτικῶς περὶ τῆς φύσεως
τῶν ἐκτὸς ὑποκειμένων ἀποφαινόμεθα· ἐκ γὰρ τούτων πᾶν σόφισμα πρὸς φωνὴν
ἐνεχθὲν σκεπτικὴν οἴομαι δύνασθαι διατρέπεσθαι.
Ἐπεὶ δὲ τὴν ἔννοιαν καὶ τὰ μέρη καὶ τὸ κριτήριον καὶ τὸ τέλος, ἔτι δὲ τοὺς
τρόπους τῆς ἐποχῆς ἐφοδεύσαντες, καὶ περὶ τῶν σκεπτικῶν φωνῶν εἰπόντες,
τὸν χαρακτῆρα τῆς σκέψεως ἐμπεφανίκαμεν, ἀκόλουθον ἡγούμεθα εἶναι καὶ τῶν
παρακειμένων αὐτῇ φιλοσοφιῶν τὴν πρὸς αὐτὴν διάκρισιν συντόμως ἐπελθεῖν,
ἵνα σαφέστερον τὴν ἐφεκτικὴν ἀγωγὴν κατανοήσωμεν. Ἀρξώμεθα δὲ ἀπὸ τῆς
Ἡρακλειτείου φιλοσοφίας.
| [1,28] Chap. XXVIII. Addition à ce qui a été dit des expressions des sceptiques.
Ce que nous avons dit des expressions des sceptiques, suffit pour ce court
traité, outre qu'il peut s'appliquer aussi à celles dont nous n'avions rien dit.
Il faut savoir à l'égard de toutes les expressions propres aux sceptiques,
que nous n'assurons pas qu'elles soient tout à fait vraies ; puisque nous
avouons qu'elles peuvent être renversées par elles-mêmes, étant comprises
avec toutes les autres choses, à la réfutation desquelles elles font
employées : semblables en cela aux remèdes purgatifs qui non seulement
chassent du corps les humeurs, mais qui se chassent encore eux-mêmes avec
les humeurs.
Nous disons encore, qu'en nous servant de ces expressions, nous n'assurons
pas qu'elles signifient proprement les choses auxquelles nous les
employons, mais que nous nous en servons d'une manière indifférente : ou,
si on veut, d'une manière abusive. (Car il n'est pas séant à un philosophe
sceptique de disputer sur des mots. Ajoutez qu'il nous est avantageux que
l'on dise que ces expressions n'ont pas par elles mêmes une signification
claire, et qu'elles ne sont bien significatives que par rapport à quelque
chose, c'est-à-dire, par rapport aux sceptiques.
Il faut encore se ressouvenir que nous n'usons pas de ces expressions
généralement parlant, mais seulement quand il s'agit de prononcer sur des
choses incertaines, et sur des questions dogmatiques ; et, qu'en usant de
ces expressions, nous ne voulons dire que ce qui nous paraît, sans
prétendre rien assurer touchant la nature des objets. Je crois que par ces
remarques on peut renverser quelque sophisme que ce soit, que l'on
voudrait apporter contre quelqu'une de nos expressions sceptiques.
Au reste après avoir donné en peu de mots, comme nous avons fait, la
notion de l'Époque ; après en avoir expliqué les parties, la régie qu'elle
fuit dans ses jugements et ses moyens ; après avoir fait assez connaître
quel est le caractère du scepticisme, par ce que nous avons dit des
expressions qui lui sont propres : il est à propos d'expliquer en peu de
mots, en quoi elle est différente des autres manières de philosopher, qui
ont quelque affinité avec elle afin que nous puissions connaître plus
évidemment par là, ce que c'est que la philosophie Ephectique ou
Sceptique. C'est ce que nous allons faire, en commençant par la
philosophie d'Héraclite.
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