[1,14h] Ἕβδομον τρόπον ἐλέγομεν εἶναι τὸν παρὰ τὰς ποσότητας καὶ σκευασίας τῶν
ὑποκειμένων, σκευασίας λέγοντες κοινῶς τὰς συνθέσεις. Ὅτι δὲ καὶ κατὰ
τοῦτον τὸν τρόπον ἐπέχειν ἀναγκαζόμεθα περὶ τῆς φύσεως τῶν πραγμάτων,
δῆλον. Οἷον γοῦν τὰ ξέσματα τοῦ κέρατος τῆς αἰγὸς φαίνεται μὲν λευκὰ ἁπλῶς
καὶ ἄνευ συνθέσεως θεωρούμενα, συντιθέμενα δὲ ἐν τῇ τοῦ κέρατος ὑπάρξει
μέλανα θεωρεῖται. Καὶ τοῦ ἀργύρου {τὰ μέρη} τὰ ῥινήματα κατ´ ἰδίαν μὲν
ὄντα μέλανα φαίνεται, σὺν δὲ τῷ ὅλῳ ὡς λευκὰ ὑποπίπτει. Καὶ τῆς Ταιναρείας
λίθου τὰ μὲν μέρη λευκὰ ὁρᾶται ὅταν λεανθῇ, σὺν δὲ τῇ ὁλοσχερεῖ ξανθὰ
φαίνεται. Καὶ αἱ ἀπ´ ἀλλήλων ἐσκεδασμέναι ψάμμοι τραχεῖαι φαίνονται, ὡς
σωρὸς δὲ συντεθεῖσαι ἁπαλῶς κινοῦσι τὴν αἴσθησιν. Καὶ ὁ ἐλλέβορος λεπτὸς
μὲν καὶ χνοώδης προσφερόμενος πνιγμὸν ἐπιφέρει, κριμνώδης δὲ ὢν οὐκέτι.
Καὶ ὁ οἶνος σύμμετρος μὲν πινόμενος ῥώννυσιν ἡμᾶς, πλείων δὲ λαμβανόμενος
παραλύει τὸ σῶμα. Καὶ ἡ τροφὴ παραπλησίως παρὰ τὴν ποσότητα διάφορον
ἐπιδείκνυται δύναμιν· πολλάκις γοῦν διὰ τὸ πολλὴ προσενεχθῆναι καθαίρει τὸ
σῶμα διά τε ἀπεψιῶν καὶ χολερικῶν παθῶν.
Ἕξομεν οὖν κἀνταῦθα λέγειν ὁποῖόν ἐστι τοῦ κέρατος τὸ λεπτὸν καὶ ὁποῖον τὸ
ἐκ πολλῶν λεπτομερῶν συγκείμενον, καὶ ὁποῖος μέν ἐστιν ὁ μικρομερὴς
ἄργυρος ὁποῖος δὲ ὁ ἐκ πολλῶν μικρομερῶν συγκείμενος, καὶ ὁποία μὲν ἡ
ἀκαριαία Ταιναρεία λίθος ὁποία δὲ ἡ ἐκ πολλῶν μικρῶν συγκειμένη, καὶ ἐπὶ
τῶν ψάμμων καὶ τοῦ ἑλλεβόρου καὶ τοῦ οἴνου καὶ τῆς τροφῆς τὸ πρός τι, τὴν
μέντοι φύσιν τῶν πραγμάτων καθ´ ἑαυτὴν οὐκέτι διὰ τὴν παρὰ τὰς συνθέσεις
τῶν φαντασιῶν ἀνωμαλίαν. Καθόλου γὰρ δοκεῖ καὶ τὰ ὠφέλιμα λυπηρὰ γίνεσθαι
παρὰ τὴν κατὰ ποσότητα ἄμετρον αὐτῶν χρῆσιν, καὶ τὰ βλαβερὰ εἶναι δοκοῦντα
ἐν τῷ καθ´ ὑπερβολὴν παραλαμβάνεσθαι ἀκαριαῖα μὴ λυπεῖν. Μαρτυρεῖ δὲ τῷ
λόγῳ μάλιστα τὸ κατὰ τὰς ἰατρικὰς δυνάμεις θεωρούμενον, ἐν αἷς ἡ μὲν πρὸς
ἀκρίβειαν μῖξις τῶν ἁπλῶν φαρμάκων ὠφέλιμον ποιεῖ τὸ συντεθέν, ῥοπῆς δὲ
βραχυτάτης ἐνίοτε παροραθείσης οὐ μόνον οὐκ ὠφέλιμον ἀλλὰ καὶ βλαβερώτατον
καὶ δηλητήριον πολλάκις. Οὕτως ὁ κατὰ τὰς ποσότητας καὶ σκευασίας λόγος
συγχεῖ τὴν τῶν ἐκτὸς ὑποκειμένων ὕπαρξιν. Διόπερ εἰκότως ἂν καὶ οὗτος ὁ
τρόπος εἰς ἐποχὴν ἡμᾶς περιάγοι μὴ δυναμένους εἰλικρινῶς ἀποφήνασθαι περὶ
τῆς φύσεως τῶν ἐκτὸς ὑποκειμένων.
| [1,14h] Du septième Moyen de l'Époque.
Nous avons dit que le septième moyen est pris des quantités et des
constitutions des objets, c'est-à-dire, de leurs compositions. Il est
évident que ce moyen nous oblige encore à suspendre nos jugements touchant
la nature des choses. Par exemple les raclures de corne de chèvre
paraissent blanches. quand on les considère simplement, et à part; mais
dans la substance même de la corne, qu'elles composent elles paraissent
noires. De même les pailles d'argent, considérées à part, paraissent
noires ; mais dans le tout, qu'elles composent dans la masse de l'argent,
elles paraissent blanches à nos yeux. Les particules de marbre de Ténare,
étant polies, paraissent blanches; mais, dans le bloc, elles paraissent
être d'un vert brun. Les grains de sable, séparés les uns des autres,
paraissent raboteux, mais, dans le monceau, ils paraissent mous. Si on
mange de l'ellébore, réduit en poudre, il étrangle; mais il ne fait pas le
même effet, si on le mange en gros morceaux. Si on boit du vin avec
modération, il fortifie ; si l'on en prend trop, il affaiblit le corps. La
nourriture de même produit de différents effets, et fait que l'on y
découvre de différentes facultés, selon la quantité que l'on en prend. Car
si l'on fait des excès de bouche, on se perd le corps, et l'on souffre de
grandes coliques bilieuses, ou des épanchements de bile.
Nous pourrons donc bien dire, à l'égard de toutes ces choses, quelle est
cette petite particule de corne, et quelle est la corne qui est composée
de petites particules : quelles sont les petites particules d'argent, et
quel est l'argent qui est composé de ces petites particules : quelle est
une petite particule de marbre de Ténare, et quel est le marbre qui est
composé de ces petites particules. Tout de même dans le sable, dans
l'ellébore, dans le vin, dans la nourriture, nous pourrons connaître un
certain rapport, une certaine relation à quelque chose ; mais non pas la
nature même des choses : à cause de la différence des phénomènes, qui
vient des compositions. Car on voit en général que les meilleures choses
deviennent nuisibles, si l'on en use avec excès, et au-delà d'une certaine
quantité : et qu'au contraire celles qui sont nuisibles, ne font aucun
mal, si on en prend en fort petite quantité. Ce que je dis ici, se
confirme par ce qui s'observe dans l'art de la médecine; suivant lequel,
si on fait un mélange exact des remèdes simples, il en résulte une
composition utile : mais, si on les mêle selon une dose un peu moindre ou
un peu plus grande, la composition devient très pernicieuse et souvent
même un poison, bien loin d'être utile. Ainsi cette raison des quantités
et des compositions fait que nous n'apercevons que d'une manière obscure,
les qualités réelles des objets extérieurs: et c'est avec raison que ce
moyen nous conduit encore à l'Époque ; en nous faisant voir que nous ne
pouvons pas prononcer purement et simplement, touchant la nature d'aucun
objet extérieur que ce soit.
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