[3,60m] ὑπόλοιπον δέ ἐστι περὶ τοῦ τῶν
κακῶν εἰπεῖν συντόμως ὅτι καὶ ταῦτα χωρὶς
παραδειγμάτων ὑπέστη θείων, διὰ δή τινας
ἄλλας αἰτίας, ὡς ἐν ἑτέροις εἴπομεν, παρυφιστάμενα.
Πότερον οὖν οὕτω ῥητέον ἰδέαν τῶν
κακῶν ὡς αὐτὸ κακὸν οὖσαν, ἢ ὡς τῶν διαστατῶν
(830) ἀμερὲς καὶ τῶν πεπληθυσμένων μοναδικὸν
τὸ εἶδος, οὕτω καὶ τῶν κακῶν τὸ παράδειγμα
ἀγαθόν; Ὁ μὲν γὰρ πρότερος λόγος οὐδαμῶς
εὐαγὴς αὐτὸ τὸ κακὸν ἐν ἐκείνοις τιθέμενος,
ἵνα μὴ παραδείγματα λέγοντες κακῶν ἐν θεῷ
καὶ αὐτὸν αἴτιον ἀναγκασθησοίμεθα λέγειν τούτων,
ὧν προεστήσατο τὰ παραδείγματα, καίτοι
καὶ ἡμῶν, ὅταν πρὸς ἐκεῖνα βλέψωμεν, τότε
μᾶλλον ἀγαθυνομένων. Εἰ δὲ λέγοι τις τῶν κακῶν τὸ εἶδος
ἀγαθὸν, πότερον τῇ οὐσίᾳ μόνον
ἐστὶν ἢ καὶ τῇ ἐνεργείᾳ ἀγαθόν; Εἰ μὲν γὰρ
τῇ οὐσίᾳ μόνον, ἔσται κακοποιὸν, ὃ μὴ θέμις
εἰπεῖν· εἰ δὲ καὶ τῇ ἐνεργείᾳ, δῆλον ὅτι καὶ τὸ
γιγνόμενον ἀγαθόν· τῆς γὰρ ἀγαθοποιοῦ δυνάμεως
καὶ ἐνεργείας τὸ ἀποτέλεσμα ἀγαθὸν
οὐχ ἧττον ἢ τοῦ πυρὸς τὸ ἀποτέλεσμα θερμόν·
οὐκ ἄρα τὸ κακὸν ᾗ κακὸν κατά τι παράδειγμα
γέγονεν. Εἰ δὲ, ὡς ἐρεῖ καὶ αὐτὸς ὁ Παρμενίδης,
ἑκάστη ἰδέα θεός ἐστιν, οὐδένα δὲ θεὸν
αἰτιατέον τῶν κακῶν, ὡς ἐν Πολιτείᾳ μεμαθήκαμεν,
οὐδ´ ἄρα τὰς αἰτίας τῶν κακῶν αἰτιατέον θεοὺς οὔσας·
τὰ δὲ παραδείγματα, ὧν ἐστι παραδείγματα,
αἴτιά ἐστιν· οὐδεμία ἄρα ἰδέα παράδειγμα κακῶν ἐστι.
Πρὸς οἷς καὶ ὁ δημιουργὸς, ὁ πάντα ἑαυτῷ παραπλήσια
γενέσθαι βουλόμενος καὶ ὁ πάντα ἐν τῷ αἰσθητῷ βουλόμενος
γενέσθαι καὶ ὅσα ἐν τῷ νοητῷ, τὸ κακὸν
οὐδαμῶς εἶναι βούλεται κατὰ δύναμιν, ὥς φησι
(831) ταῦτα πάντα ὁ Τίμαιος. Εἰ δ´ ἦν ἐν αὐτῷ παράδειγμα κακῶν,
ὁ πάντα ἑαυτῷ βουλόμενος ἐξομοιοῦν παρήγαγεν ἂν καὶ τὸ κακὸν
ὡς ἑαυτῷ παραπλήσιον. Ἀλλὰ μὴν οὐ βούλεται εἶναι τὸ
κακόν· βούλοιτο ἂν καὶ μὴ εἶναί τι τῶν ἑαυτοῦ
παραδειγμάτων αὐτὸ τοῦτο παράδειγμα· καὶ
οὕτως εἰς αὐτὸν ὁ λόγος ἀσεβῶν τὸν πατέρα τοῦ
παντὸς οὐ παύσεται, μέχρις ἂν τῆς τοιαύτης
ὑποθέσεως ἀπογνοὺς ἐνταῦθά που τὰ τῶν κακῶν
αἴτια καὶ παραδείγματα κατανοεῖν ἐθελήσειεν,
ἐπεὶ καὶ κανών ἐστι τοῦ Τιμαίου, πᾶν τὸ πρὸς
ἀΐδιον παράδειγμα γεγονὸς εἶναι καλόν. Εἰ δ´
οὖν τὸ κακὸν πρός τι τοιοῦτον γέγονεν, οὐκ ἔτ´
ἂν αἰσχρὸν εἴη πάντως, ἀλλὰ καλόν· ὅτι δὲ
πᾶν τὸ καλὸν ἀγαθὸν, δῆλον, ὥστ´ εἴη ἂν τὸ
κακὸν ἀγαθόν. Τίς δ´ ἂν καὶ ποιοίη τὸ κακὸν
πρὸς τὸ παράδειγμα βλέπων; δεῖ γὰρ εἶναι τὸ
παράδειγμα, τινὸς τοῦ πρὸς αὐτὸ ποιοῦντος· εἰ
μὲν γὰρ ὁ νοῦς, εἴη ἂν αὐτὸς αἴτιος τῶν κακῶν·
εἰ δὲ ὁ ποιῶν ἐνταῦθα τὰ κακὰ γιγνώσκων,
ποιοίη ἂν ταῦτα τῷ τὸ παράδειγμα γιγνώσκειν·
εἰ δὲ μηδέτερος, οὐδ´ ἂν παράδειγμα
εἴη, τινὸς μὴ ὄντος τοῦ ποιοῦντος τῷ εἰς ἐκεῖνο
βλέπειν.
Ἀλλὰ τῶν μὲν κακῶν ἅλις.
| [3,60m] Il nous reste, au sujet des choses qui appartiennent à la classe des maux, de dire sommairement que leur hypostase n'a pas de paradigmes divins, qu'ils n'ont qu'une existence dépendante, qu'ils doivent à certaines autres causes, comme nous l'avons dit ailleurs. Faut-il donc dire qu'il y a une idée des maux, qui serait le mal en soi, g-auto g-kakon, et que, de même qu'il y a une espèce monadique indivisible des choses étendues et des choses plurifiées. de même il y a un paradigme bon des choses mauvaises ? La première opinion, qui pose le mal parmi les paradigmes, ne peut absolument pas être admise, pour que nous ne soyons pas contraints, en disant qu'il y a en Dieu des paradigmes des maux, de le dire cause des maux dont il aurait créé : d'abord les paradigmes, et que cependant nous, en considérant ces paradigmes, nous devenons meilleurs. Et si quelqu'un dit que l'idée des maux est bonne, est-elle bonne uniquement par la substance ou aussi par l'acte ? Car si elle est bonne uniquement par la substance, elle sera productrice du mal, ce qu'il n'est pas permis de dire; et si elle est bonne aussi par l'acte, il est évident que l'effet sera bon : car de la puissance et de l'acte producteurs du bien, l'effet est bon, non moins que l'effet du feu est chaud ; donc le mal en tant que mal ne devient pas selon un certain paradigme. Et comme le dit Parménide lui-même, chaque idée est Dieu, et si aucun Dieu ne peut être cause responsable des maux, comme nous l'avons appris dans la République, il ne faut pas dire que les causes des maux sont des dieux. Les paradigmes sont les causes des choses dont ils sont les paradigmes : donc aucune idée n'est paradigme de maux. Outre cela, le démiurge qui veut que tout devienne semblable à lui-même, et qui veut que tout ce qui est dans l'intelligible devienne aussi dans le sensible, ne veut en aucune façon que le mal soit, dans la mesure du possible, comme dit tout cela le Timée. Et s'il y avait en lui un paradigme des maux, lui, qui veut faire tout semblable à lui-même aurait aussi produit le mal comme semblable à lui-même. Or il ne veut pas que le mal soit : il voudrait donc que quelqu'un des paradigmes de lui-même ne soit pas cela même, un paradigme. Et ainsi la proposition ne cessera pas d'être une impiété envers le père du Tout, jusqu'à ce que, repoussant une pareille hypothèse, on ne veuille concevoir que les causes et les paradigmes des maux sont ici-bas quelque part, puisque la règle du Timée est que tout ce qui devient selon un paradigme éternel soit beau. Si le mal est devenu selon quelque paradigme, il n'y aurait plus nécessairement rien de laid, mais tout serait beau, et puisque tout ce qui est beau est bon, il est clair que le mal serait bon. Qui donc créerait le mal en fixant ses regards sur le paradigme ? car le paradigme est nécessairement le paradigme de quelqu'un qui crée conformément à ce paradigme ; si c'est la raison, la raison sera elle-même la cause des maux : et si c'est celui qui ici-bas crée les maux en les connaissant pour maux, il les créerait parce qu'il connaît le paradigme : et si ce n'est ni l'un ni l'autre, il n'y a pas de paradigme, puisqu'il n'y a personne qui crée les maux en regardant ce paradigme. En voilà assez sur le mal.
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