[3,60n] Δεδειγμένων δὲ
τούτων, κεφάλαιον ἓν συλλαβόντες εἴπωμεν ὅτι
τῶν καθολικῶν οὐσιῶν τὰ εἴδη καὶ τῶν ἐν τούτοις τελειοτήτων·
οἰκειότατα γὰρ ταῦτα τοῖς
εἴδεσι, τὸ ἀγαθὸν, τὸ οὐσιῶδες, τὸ ἀΐδιον, τὸ
μὲν ἀπὸ τῆς πρώτης ἧκον αἰτίας, τὸ δὲ ἀπὸ
τοῦ ἑνὸς ὄντος, τὸ δὲ ἀπὸ τοῦ αἰῶνος εἰς τὴν
πρωτίστην τῶν εἰδῶν τάξιν, δευτέραν μὲν οὖσαν τοῦ αἰῶνος,
τρίτην δὲ ἀπὸ τοῦ ἑνὸς ὄντος,
ἀνημμένην δὲ, ὡς πάντα τὰ ὄντα, τῆς τῶν
ἀγαθῶν πάντων αἰτίας. Ἀπὸ τούτων οὖν τριῶν
στοιχείων ἀφοριστέον τίνα μὲν κατὰ παραδειγματικὴν
νοερὰν γέγονεν αἰτίαν, τίνα δὲ ἐξ
(832) ἄλλων μὲν ἀρχῶν ὑφέστηκεν, οὐ μέντοι πρὸς
παράδειγμα νοερόν. Ἡ μὲν γὰρ θρὶξ, καὶ εἰ μόριον εἴη προηγούμενον,
οὐκ ἂν ἐκεῖθεν εἴη· δέδεικται γὰρ ὅπως τὰ ὅλα ἐκεῖθεν καὶ οὐ τὰ
μέρη. Ὁ δὲ πηλὸς σύμμιξίς ἐστι δυοῖν στοιχείων ἀόριστος, οὐ κατὰ λόγον
γενομένη φυσικὸν, ἐπεὶ καὶ ἄλλα μυρία συμπλέκειν κατὰ
τὰς ἡμετέρας χρείας εἰώθαμεν, ἀλλ´ οὐδὲν τῶν
τοιούτων εἰς εἶδος ἀναφέρομεν· τέχνης γάρ
ἐστιν ἢ προαιρέσεως ἔργα ταῦτα. Ὁ δὲ ῥύπος
οὐδὲ προηγουμένην ἔχων γένεσιν ἐπισυνίστασθαι πέφυκε·
καίτοι γε τῶν πρὸ ἡμῶν τις καὶ
λίαν δριμέως ἐπεχείρησε κατασκευάζειν ὅτι καὶ
ῥύπου παράδειγμα ἔστιν· εἰ γὰρ τοῦτο, καὶ
ῥύπου· πᾶσα γὰρ κάθαρσις ῥύπου τινός ἐστιν
ἀφαίρεσις. Ἀλλ´ ἡμεῖς καὶ τὴν κάθαρσίν φαμεν
ἐν τοῖς εἴδεσιν εἶναι, καὶ οὐ διὰ τοῦτο ῥύπου
νοερὸν εἶδος ἀποθησόμεθα· καὶ γὰρ κακίας ἡ
κάθαρσις· ἀλλὰ δέδεικται μηδὲν τῶν κακῶν
ἐκκεῖσθαι ἀπογεννώμενον, πᾶς δὲ ῥύπος κακία
τίς ἐστιν ἐκείνου πάντως ᾧ παρυφέστηκε. Διὰ
τοῦτο αὐτὸ οὐκ ἐκεῖθεν ταῦτα, διότι ἐκβάσεις
εἰσὶ καὶ στερήσεις τῶν ἐκεῖθεν ὑποστάντων·
καὶ γὰρ τὸ σκότος στέρησίς ἐστι φωτὸς, ἀλλ´ ὁ
ἥλιος αἴτιος ὢν φωτὸς οὐκέτι καὶ τῆς στερήσεως
τοῦ φωτὸς αὐτὸς αἴτιος· οὕτω δὴ οὖν καὶ ὁ
νοῦς, γνώσεως αἴτιος ὢν, οὐκέτι καὶ τὴν ἄγνοιαν
αὐτὸς ὑφίστησι στέρησιν οὖσαν γνώσεως· καὶ
ψυχὴ ζωῆς οὖσα χορηγὸς οὐχὶ καὶ ἀζωΐαν αὐτὴ
δίδωσιν· ἐν γὰρ τοῖς δεχομένοις τὰς δόσεις τῶν
πρώτων αἱ στερήσεις παρυφίστανται τῶν διδομένων,
ἀλλ´ οὐκ ἐν τοῖς τὰς ἕξεις διδοῦσι προϋφεστήκασιν, ὥστ´ ἐκεῖθεν
ἔχειν τὴν γένεσιν ὁμοίως ταῖς ἕξεσιν ὧν εἰσὶν αὗται στερήσεις.
Εἰ δὴ τὸν νοῦν γιγνώσκοντά τι ἀγαθὸν λέγοι
τις καὶ τὸ κακὸν γιγνώσκειν, καὶ διὰ τοῦτο
ἐν αὐτῷ τιθείη τὸ κακὸν (εἴρηται οὖν ἐν τῷ
(833) Φαίδωνι μίαν εἶναι γνῶσιν τοῦ τε ἀμείνονος
καὶ τοῦ χείρονος· οὕτω δὲ καὶ ὁ ἐν Τιμαίῳ δημιουργὸς
αὐτῷ πεποίηται λέγων, "τὸ δὲ καλῶς
ἁρμοσθὲν καὶ ἔχον εὖ λύειν ἐθέλειν κακοῦ"·
διὰ γὰρ τούτου δείκνυται τὸ
κακὸν εἰδὼς), λεκτέον ὅτι κακῶν μὲν παράδειγμα οὐδέν
ἐστιν ἐν αὐτῷ, κακῶν δὲ γνῶσις καὶ αὐτή ἐστι
παράδειγμα πάσης κακοῦ γνώσεως, ἣν τὸ λαβὸν
ἀγαθύνεται. Καὶ γὰρ ἡ ἄγνοια κακὸν, οὐχ ἡ
τῆς ἀγνοίας γνῶσις, μία οὖσα καὶ ἑαυτῆς καὶ
τῆς ἀγνοίας· ὥστε πάλιν τὸ παράδειγμα οὐ κακοῦ,
ἀλλ´ ἀγαθοῦ, τῆς τοῦ κακοῦ γνώσεως.
Ἐὰν γὰρ οὕτω λέγωμεν, οὔτε τῶν κακῶν ἰδέας
εἰσοίσομεν, ὥς τινες τῶν Πλατωνικῶν, οὔτε
μόνα τὰ ἀμείνω γιγνώσκειν τὸν νοῦν ἐροῦμεν,
ὡς ἕτεροι διαδοξάζουσι· μέσοι δὲ ἀμφοῖν γενόμενοι
καὶ τὴν γνῶσιν αὐτῶν
δώσομεν τῶν κακῶν, καὶ παραδειγματικὴν αἰτίαν οὐ δώσομεν
κακὴν οὖσαν. Ὁ μὲν οὖν Παρμενίδης μαιευόμενος
τὸν Σωκράτη, καὶ προκαλούμενος τὰς ἐν
αὐτῷ περὶ τούτων ἐννοίας, τοιαῦτα ἠρώτησε·
μέλλει δὲ ἄρα ὁ Σωκράτης ἐπὶ τούτων καὶ λίαν
ἀπογιγνώσκειν τὰ εἴδη τοιαῦτα λέγων.
| [3,60n] Ces choses étant démontrées, résumons-nous en une seule proposition générale, et disons : il y a des espèces des substances universelles et des perfections qui sont en elles : car ce qu'il y a de plus apparenté aux espèces, c'est le bien, le substantiel, l'éternel, dont l'un de la cause première, l'autre de l'un être, l'autre de l'éternité, vient dans le premier ordre des espèces, qui est immédiatement au-dessous de l'éternité, et est le troisième à partir de l'un être, mais suspendu, comme tous les êtres, à la cause de tous les biens. De ces trois éléments, g-stoicheia, il faut déterminer quels sont ceux qui sont devenus selon une cause intellectuelle paradigmatique, quels sont ceux qui tiennent leur hypostase d'autres principes, et ne subsistent pas selon un paradigme intellectuel. Car le cheveu, même s'il était une partie prééminente, ne viendrait pas de l'intelligible car il a été démontré que les touts en viennent, mais non les parties. La boue est une confusion indéterminée d'éléments, qui n'est pas devenue selon une raison physique, puisque nous avons coutume de confondre ensemble mille autres choses, dont nous ne rapportons aucune à une espèce: ce sont des produits soit de l'art, soit de la libre volonté. L'ordure qui n'a pas non plus une génération prééminente, est par essence une hypostase ajoutée et jointe à une autre, quoique parmi nos prédécesseurs il y en ait eu un qui a essayé très énergiquement de prouver qu'il y a un paradigme de la boue, par la raison que s'il y a un paradigme de la purification, il y en aussi un de l'ordure : car toute purification est une élimination de quelque chose. Mais nous, nous disons que la purification fait partie des espèces, mais que ce n'est pas une raison pour que nous posions une espèce intellectuelle de l'ordure, car il y a aussi une purification de la méchanceté, et il a été démontré qu'aucun des maux n'est engendré de l'intellectuel ; or toute ordure est nécessairement un état mauvais de la chose avec laquelle elle existe. Par cela même ces choses ne viennent pas d'un paradigme, parce qu'elles sont des issues et des privations des choses qui tiennent leur hypostase de là-haut. Car l'obscurité est une privation de la lumière; mais le soleil qui est cause de la lumière ne peut pas être la cause de la privation de la lumière. Ainsi donc la raison, qui est cause de la connaissance, ne fait pas par elle-même subsister l'ignorance, qui est privation de là connaissance. L'âme encore, qui est le chorège de la vie, ne communique pas elle-même la privation de la vie, g-azohia. C'est dans les choses qui reçoivent les dons des premiers principes que les privations des choses données ont une hypostase pour ainsi dire latérale et ajoutée; mais elles n'ont pas une hypostase antérieure dans les choses qui donnent ces propriétés essentielles, de manière a avoir de là leur origine, comme ces propriétés dont celles-ci sont des privations. Maintenant si l'on dit que la raison qui connaît que quelque chose est bon, en connaît aussi le mal, et si par ce motif l'on pose en elle, le mal, - (on sait qu'il a été dit dans le Phédon qu'il n'y a qu'une seule connaissance du meilleur et du pire, et de même dans le Timée, on représente le démiurge disant : « vouloir détruire ce qui est fait avec de belles proportions et qui est dans un état excellent, est l'œuvre d'un méchant », qui est, par là démontré avoir connu le mal)— il faut répondre qu'il n'y a en elle aucun paradigme des maux, que la connaissance des maux est elle-même le paradigme de toute connaissance du mal, connaissance qui rend bon tout ce qui la prend. Car l'ignorance est un mal, mais non la connaissance de l'ignorance, qui est une et est à la fois connaissance d'elle-même et de l'ignorance, de sorte que nous voyons encore qu'il n'y a pas de paradigme du mal, mais d'un bien, c'est-à-dire de la connaissance d'un mal. En nous exprimant ainsi, nous n 'introduirons pas les idées des maux, comme l'ont fait certains Platoniciens, nous ne dirons pas que la raison ne connaît que les choses bonnes, comme d'autres le conjecturent. Nous prenons une position intermédiaire entre ces deux opinions : nous accordons la connaissance des maux mêmes, nous refusons de leur reconnaître une cause paradigmatique qui serait mauvaise. Ainsi donc Parménide, accouchant, pour ainsi dire, Socrate, pour provoquer ses sentiments sur ce sujet, lui a posé ces questions : Socrate doit donc maintenant nier carrément qu'il y ait de telles espèces.
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