HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

POLYBE, Histoire, livre III

Chapitre 67

  Chapitre 67

[3,67] Οἱ δὲ συστρατευόμενοι Κελτοὶ τοῖς Ῥωμαίοις θεωροῦντες ἐπικυδεστέρας τὰς τῶν Καρχηδονίων ἐλπίδας, συνταξάμενοι πρὸς ἀλλήλους καιρὸν ἐπετήρουν πρὸς ἐπίθεσιν, μένοντες ἐν ταῖς ἑαυτῶν ἕκαστοι σκηναῖς. δειπνοποιησαμένων δὲ καὶ κατακοιμισθέντων τῶν ἐν τῷ χάρακι, παρελθεῖν ἐάσαντες τὸ πλεῖον μέρος τῆς νυκτὸς καθωπλισμένοι περὶ τὴν ἑωθινὴν φυλακὴν ἐπιτίθενται τοῖς σύνεγγυς τῶν Ῥωμαίων παραστρατοπεδεύουσι. καὶ πολλοὺς μὲν αὐτῶν ἀπέκτειναν, οὐκ ὀλίγους δὲ κατετραυμάτισαν· τέλος δὲ τὰς κεφαλὰς ἀποτεμόντες τῶν τεθνεώτων ἀπεχώρουν πρὸς τοὺς Καρχηδονίους, ὄντες πεζοὶ μὲν εἰς δισχιλίους, ἱππεῖς δὲ μικρῷ λείποντες διακοσίων. Ἀννίβας δὲ φιλοφρόνως ἀποδεξάμενος αὐτῶν τὴν παρουσίαν, τούτους μὲν εὐθέως παρακαλέσας καὶ δωρεὰς ἑκάστοις τὰς ἁρμοζούσας ἐπαγγειλάμενος ἐξέπεμψεν εἰς τὰς αὑτῶν πόλεις, δηλώσοντας μὲν τὰ πεπραγμένα τοῖς πολίταις, παρακαλέσοντας δὲ πρὸς τὴν αὑτοῦ συμμαχίαν. ᾔδει γὰρ ὅτι πάντες κατ´ ἀνάγκην αὐτῷ κοινωνήσουσι τῶν πραγμάτων, ἐπιγνόντες τὸ γεγονὸς ἐκ τῶν σφετέρων πολιτῶν παρασπόνδημα κατὰ τῶν Ῥωμαίων. ἅμα δὲ τούτοις καὶ τῶν Βοίων παραγεγονότων καὶ τοὺς τρεῖς ἄνδρας ἐγχειριζόντων αὐτῷ τοὺς ἐπὶ τὴν διάδοσιν τῆς χώρας ὑπὸ Ῥωμαίων ἐξαπεσταλμένους, ὧν κατ´ ἀρχὰς ἐκυρίευσαν τοῦ πολέμου παρασπονδήσαντες, καθάπερ ἐπάνω προεῖπον, ἀποδεξάμενος Ἀννίβας τὴν εὔνοιαν αὐτῶν ὑπὲρ μὲν τῆς φιλίας καὶ συμμαχίας ἔθετο πρὸς τοὺς παρόντας πίστεις· τούς γε μὴν ἄνδρας αὐτοῖς ἀπέδωκε, παραγγείλας τηρεῖν, ἵνα παρὰ τούτων κομίσωνται τοὺς αὑτῶν ὁμήρους κατὰ τὴν ἐξ ἀρχῆς πρόθεσιν. Πόπλιος δὲ σχετλιάζων ἐπὶ τῷ γεγονότι παρασπονδήματι καὶ συλλογισάμενος ὅτι πάλαι τῶν Κελτῶν πρὸς αὐτοὺς ἀλλοτρίως διακειμένων, τούτων ἐπιγεγονότων πάντας τοὺς πέριξ Γαλάτας συμβήσεται πρὸς τοὺς Καρχηδονίους ἀπονεύειν, ἔγνω δεῖν εὐλαβηθῆναι τὸ μέλλον. διόπερ ἐπιγενομένης τῆς νυκτὸς ὑπὸ τὴν ἑωθινὴν ἀναζεύξας ἐποιεῖτο τὴν πορείαν ὡς ἐπὶ τὸν Τρεβίαν ποταμὸν καὶ τοὺς τούτῳ συνάπτοντας γεωλόφους, πιστεύων τῇ τε τῶν τόπων ὀχυρότητι καὶ τοῖς παροικοῦσι τῶν συμμάχων. [3,67] C'est alors que les Gaulois qui combattaient dans les rangs de l'armée romaine, voyant la fortune sourire aux Carthaginois, tramèrent un complot contre les Romains. Ils commencèrent par rester dans leurs tentes, épiant l'occasion de mettre leur projet à exécution ; quand on eut dîné et que tout le camp fut endormi, ils laissèrent encore passer la plus grande partie de la nuit ; puis, à la dernière garde avant le jour, ils prirent les armes et se jetèrent sur les Romains campés le plus près d'eux. Ils en tuèrent une grande quantité, en blessèrent également beaucoup, coupèrent la tête aux morts et passèrent aux Carthaginois, au nombre de deux mille fantassins et de près de deux cents cavaliers. Hannibal les accueillit avec empressement, les encouragea à persévérer, promit à chacun d'eux la récompense que ses services mériteraient et les renvoya dans leur pays, en les chargeant d'informer leurs concitoyens de ses succès et de les engager à faire alliance avec lui ; il savait bien que tous se trouveraient forcés de prendre parti pour lui, quand ils connaîtraient l'attentat commis contre les Romains par leurs compatriotes. En même temps qu'eux se présentèrent les Boïens, qui venaient livrer à Hannibal les trois magistrats que Rome avait envoyés procéder au partage des terres et dont les Gaulois s'étaient traîtreusement emparés dès le début de la guerre, comme je l'ai dit plus haut. Hannibal fut très sensible à cette preuve qu'ils fournissaient de leurs dispositions favorables ; il leur donna des gages de l'amitié et de l'alliance qu'il contractait avec eux et leur conseilla de garder les prisonniers qu'ils lui avaient amenés : ils s'en serviraient pour se faire rendre leurs propres otages, ainsi qu'ils en avaient d'abord eu l'intention. Scipion était fort inquiet de la trahison dont il avait été victime : elle lui faisait craindre que les Gaulois, déjà fort mal disposés à l'égard des Romains, ne prissent tous parti maintenant pour les Carthaginois ; pour se mettre en garde contre ce qui pouvait en résulter, il leva le camp vers la fin de la nuit suivante pour se diriger vers la Trébie et les collines qui bordent cette rivière ; il se fiait à la force de cette position et à sa situation au milieu de populations alliées.


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Dernière mise à jour : 30/03/2006