HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Plutarque, Vie de Solon

Chapitre 25

  Chapitre 25

[25] ἰσχὺν δὲ τοῖς νόμοις πᾶσιν εἰς ἑκατὸν ἐνιαυτοὺς ἔδωκε· καὶ κατεγράφησαν εἰς ξυλίνους ἄξονας ἐν πλαισίοις περιέχουσι στρεφομένους, ὧν ἔτι καθ' ἡμᾶς ἐν Πρυτανείῳ λείψανα μικρὰ διεσώζετο· καὶ προσηγορεύθησαν, ὡς Ἀριστοτέλης φησί, κύρβεις. καὶ Κρατῖνος κωμικὸς εἴρηκέ που· πρὸς τοῦ Σόλωνος καὶ Δράκοντος οἷσι νῦν φρύγουσιν ἤδη τὰς κάχρυς τοῖς κύρβεσιν. (2) ἔνιοι δέ φασιν ἰδίως ἐν οἷς ἱερὰ καὶ θυσίαι περιέχονται, κύρβεις, ἄξονας δὲ τοὺς ἄλλους ὠνομάσθαι, κοινὸν μὲν οὖν ὤμνυεν ὅρκον βουλὴ τοὺς Σόλωνος νόμους ἐμπεδώσειν, ἴδιον δ' ἕκαστος τῶν θεσμοθετῶν ἐν ἀγορᾷ πρὸς τῷ λίθῳ, καταφατίζων, εἴ τι παραβαίη τῶν θεσμῶν, ἀνδριάντα χρυσοῦν ἰσομέτρητον ἀναθήσειν ἐν Δελφοῖς. (3) συνιδὼν δὲ τοῦ μηνὸς τὴν ἀνωμαλίαν,καὶ τὴν κίνησιν τῆς σελήνης οὔτε δυομένῳ τῷ ἡλίῳ πάντως οὔτ' ἀνίσχοντι συμφερομένην, ἀλλὰ πολλάκις τῆς αὐτῆς ἡμέρας καὶ καταλαμβάνουσαν καὶ παρερχομένην τὸν ἥλιον, αὐτὴν μὲν ἔταξε ταύτην ἕνην καὶ νέαν καλεῖσθαι, τὸ μὲν πρὸ συνόδου μόριον αὐτῆς τῷ παυομένῳ μηνί, τὸ δὲ λοιπὸν ἤδη τῷ ἀρχομένῳ προσήκειν ἡγούμενος, πρῶτος, ὡς ἔοικεν, ὀρθῶς ἀκούσας Ὁμήρου λέγοντος, τοῦ μὲν φθίνοντος μηνός, τοῦ δ' ἱσταμένοιο, τὴν δ' ἐφεξῆς ἡμέραν νουμηνίαν ἐκάλεσε. τὰς δ' ἀπ' εἰκάδος οὐ προστιθείς, ἀλλ' ἀφαιρῶν καὶ ἀναλύων, ὥσπερ τὰ φῶτα τῆς σελήνης ἑώρα, μέχρι τριακάδος ἠρίθμησεν. (4) ἐπεὶ δὲ τῶν νόμων εἰσενεχθέντων ἔνιοι τῷ Σόλωνι καθ' ἑκάστην προσῄεσαν ἡμέραν, ἐπαινοῦντες ψέγοντες συμβουλεύοντες ἐμβάλλειν τοῖς γεγραμμένοις τι τύχοιεν ἀφαιρεῖν, πλεῖστοι δ' ἦσαν οἱ πυνθανόμενοι καὶ ἀνακρίνοντες καὶ κελεύοντες αὐτὸν ὅπως ἕκαστον ἔχει καὶ πρὸς ἣν κεῖται διάνοιαν ἐπεκδιδάσκειν καὶ σαφηνίζειν, (5) ὁρῶν ὅτι ταῦτα καὶ τὸ πράττειν ἄτοπον καὶ τὸ μὴ πράττειν ἐπίφθονον, ὅλως δὲ ταῖς ἀπορίαις ὑπεκστῆναι βουλόμενος καὶ διαφυγεῖν τὸ δυσάρεστον καὶ φιλαίτιον τῶν πολιτῶν (ἔργμασι γὰρ ἐν μεγάλοις πᾶσιν ἁδεῖν χαλεπόν, ὡς αὐτὸς εἴρηκε), πρόσχημα τῆς πλάνης τὴν ναυκληρίαν ποιησάμενος ἐξέπλευσε, δεκαετῆ παρὰ τῶν Ἀθηναίων ἀποδημίαν αἰτησάμενος. ἤλπιζε γὰρ ἐν τῷ χρόνῳ τούτῳ καὶ τοῖς νόμοις αὐτοὺς ἔσεσθαι συνήθεις. [25] XXXIV. Il ne donna de force à toutes ses lois que pour cent ans, et les fit écrire sur des rouleaux de bois en forme d'essieux, qui tournaient dans des cadres où ils étaient enchâssés. On en conserve encore des fragments dans le Prytanée ; et, suivant Aristote, on les appelait "cyrbes". Le poète Cratinus leur donne aussi ce nom dans une de ses pièces, où il dit : "Par Solon et Dragon, ces auteurs de nos lois, Dont les cyrbes déjà nous font bouillir des pois". D'autres prétendent qu'on ne donnait le nom de cyrbes qu'aux tables dont les lois réglaient les cérémonies de la religion et des sacrifices; les autres étaient simplement appelées tables. Tout le conseil jura de maintenir les lois de Solon, et chacun des thesmothètes fit en particulier le même serment, sur la grande place, près de la pierre où se font les proclamations publiques. Il s'obligea, s'il venait à en violer une seule, de consacrer dans le temple de Delphes une statue d'or de son poids. XXXV. Solon avait observé l'inégalité des mois; il avait vu que le mouvement de la lune ne s'accordait ni avec le lever ni avec le coucher du soleil; que souvent en un même jour elle l'atteignait et le devançait. Il régla que ce jour serait appelé la vieille et la nouvelle lune : il attribua au mois qui finissait la partie du jour qui précédait la conjonction; et la partie qui la suivait, au mois commençant. Cela porte à croire qu'il est le premier qui ait bien compris le sens de ce vers d'Homère : "Lorsqu'un des mois commence et que l'autre finit". Solon appela le jour suivant néoménie; et depuis le 20 du mois jusqu'au 30, il compta non par addition, mais par soustraction, en suivant toujours le décours de la lune. XXXVI. Dès que ses lois eurent été publiées, il se vit assailli par une foule de gens qui venaient les uns pour les louer ou les blâmer, les autres pour le prier d'y ajouter ou d'en retrancher à leur gré. La plupart lui en demandaient des explications, et voulaient qu'il leur en développât le sens, et la manière dont il fallait les entendre : il eut été déraisonnable de les refuser; les satisfaire, c'était s'exposer à l'envie. Pour éviter ces difficultés, pour se dérober aux importunités et aux plaintes; car dans les grandes affaires, comme il le disait lui-même, "Il n'est pas bien aisé de plaire à tout le monde"; il demanda aux Athéniens un congé de dix ans, et s'embarqua, sous prétexte qu'il voulait aller commercer sur mer. Il espéra que ce temps-là suffirait pour les accoutumer à ses lois.


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Dernière mise à jour : 30/08/2007