[23] ὅλως δὲ πλείστην ἔχειν ἀτοπίαν οἱ περὶ τῶν γυναικῶν
νόμοι τῷ Σόλωνι δοκοῦσι. μοιχὸν μὲν γὰρ ἀνελεῖν τῷ λαβόντι
δέδωκεν· ἐὰν δ' ἁρπάσῃ τις ἐλευθέραν γυναῖκα καὶ βιάσηται,
ζημίαν ἑκατὸν δραχμὰς ἔταξε· κἂν προαγωγεύῃ, δραχμὰς
εἴκοσι, πλὴν ὅσαι πεφασμένως πωλοῦνται, λέγων δὴ τὰς
ἑταίρας. αὗται γὰρ ἐμφανῶς φοιτῶσι πρὸς τοὺς διδόντας. (2) ἔτι
δ' οὔτε θυγατέρας πωλεῖν οὔτ' ἀδελφὰς δίδωσι, πλὴν ἂν μὴ
λάβῃ παρθένον ἀνδρὶ συγγεγενημένην. τὸ δ' αὐτὸ πρᾶγμα
ποτὲ μὲν πικρῶς καὶ ἀπαραιτήτως κολάζειν, ποτὲ δ' εὐκόλως
καὶ παίζοντα, πρόστιμον ζημίαν τὴν τυχοῦσαν ὁρίζοντα,
ἄλογόν ἐστι· πλὴν εἰ μὴ σπανίζοντος τότε τοῦ νομίσματος ἐν τῇ
πόλει μεγάλας ἐποίει τὰς ἀργυρικὰς ζημίας τὸ δυσπόριστον. (3)
εἰς μέν γε τὰ τιμήματα τῶν θυσιῶν λογίζεται πρόβατον καὶ
δραχμὴν ἀντὶ μεδίμνου· τῷ δ' Ἴσθμια νικήσαντι δραχμὰς
ἔταξεν ἑκατὸν δίδοσθαι, τῷ δ' Ὀλύμπια πεντακοσίας· λύκον δὲ
τῷ κομίσαντι πέντε δραχμὰς ἔδωκε, λυκιδέα δὲ μίαν, ὧν φησιν
ὁ Φαληρεὺς Δημήτριος τὸ μὲν βοὸς εἶναι, τὸ δὲ προβάτου τιμήν.
ἃς γὰρ ἐν τῷ ἑκκαιδεκάτῳ τῶν ἀξόνων ὁρίζει τιμὰς τῶν
ἐκκρίτων ἱερείων, εἰκὸς μὲν εἶναι πολλαπλασίας, ἄλλως δὲ
κἀκεῖναι πρὸς τὰς νῦν εὐτελεῖς εἰσιν. (4) ἀρχαῖον δὲ τοῖς
Ἀθηναίοις τὸ πολεμεῖν τοῖς λύκοις, βελτίονα νέμειν ἢ γεωργεῖν
χώραν ἔχουσι. καὶ τὰς φυλὰς εἰσὶν οἱ λέγοντες οὐκ ἀπὸ τῶν
Ἴωνος υἱῶν, ἀλλ' ἀπὸ τῶν γενῶν, εἰς ἃ διῃρέθησαν οἱ βίοι τὸ
πρῶτον, ὠνομάσθαι, τὸ μὲν μάχιμον Ὁπλίτας, τὸ δ' ἐργατικὸν
Ἐργάδεις· δυεῖν δὲ τῶν λοιπῶν Γελέοντας μὲν τοὺς γεωργούς,
Αἰγικορεῖς δὲ τοὺς ἐπὶ νομαῖς καὶ προβατείαις διατρίβοντας.
(5) ἐπεὶ δὲ πρὸς ὕδωρ οὔτε ποταμοῖς ἐστιν ἀενάοις οὔτε
λίμναις τισὶν οὔτ' ἀφθόνοις πηγαῖς ἡ χώρα διαρκής, ἀλλ' οἱ
πλεῖστοι φρέασι ποιητοῖς ἐχρῶντο, νόμον ἔγραψεν, ὅπου μέν
ἐστι δημόσιον φρέαρ ἐντὸς ἱππικοῦ, χρῆσθαι τούτῳ· τὸ δ'
ἱππικὸν διάστημα τεσσάρων ἦν σταδίων· ὅπου δὲ πλεῖον
ἀπέχει, ζητεῖν ὕδωρ ἴδιον· ἐὰν δὲ ὀρύξαντες ὀργυιῶν δέκα
βάθος παρ' ἑαυτοῖς μὴ εὕρωσι, τότε λαμβάνειν παρὰ τοῦ
γείτονος ἑξάχουν ὑδρίαν δὶς ἑκάστης ἡμέρας πληροῦντας·
ἀπορίᾳ γὰρ ᾤετο δεῖν βοηθεῖν, οὐκ ἀργίαν ἐφοδιάζειν.
ὥρισε δὲ καὶ φυτειῶν μέτρα μάλ' ἐμπείρως, (6) τοὺς μὲν ἄλλο τι
φυτεύοντας ἐν ἀγρῷ πέντε πόδας ἀπέχειν τοῦ γείτονος
κελεύσας, τοὺς δὲ συκῆν ἢ ἐλαίαν ἐννέα. πορρωτέρω γὰρ
ἐξικνεῖται ταῦτα ταῖς ῥίζαις, καὶ οὐ πᾶσι γειτνιᾷ τοῖς φυτοῖς
ἀσινῶς, ἀλλὰ καὶ τροφὴν παραιρεῖται καὶ βλάπτουσαν ἐνίοις
ἀπορροὴν ἀφίησι. βόθρους δὲ καὶ τάφρους τὸν βουλόμενον
ἐκέλευσεν ὀρύσσειν, ὅσον ἐμβάλλει βάθος, ἀφιστάμενον μῆκος
τἀλλοτρίου· καὶ μελισσῶν σμήνη καθιστάμενον ἀπέχειν τῶν
ὑφ' ἑτέρου πρότερον ἱδρυμένων πόδας τριακοσίους.
| [23] XXXI. En général les lois de Solon qui regardent les femmes,
renferment de grandes inconséquences. Par exemple, il permet de tuer celui
qu'on surprend en adultère ; et le ravisseur d'une femme libre,
lors même qu' il lui a fait violence, il ne le condamne qu'à une
amende de cent drachmes. S'il l'a enlevée pour la prostituer, l'amende n'est que de
vingt drachmes : il excepte de cette peine les ravisseurs des femmes qui se vendent
publiquement, c'est-à-dire, des courtisanes qui s'abandonnent sans honte au premier
qui les paye. Il défend aux Athéniens de vendre leurs filles et leurs soeurs, à moins
qu'ils ne les aient surprises en faute avant d'être mariées. Mais est-il raisonnable de
punir le même crime, tantôt avec la plus grande rigueur, tantôt avec une douceur
extrême, et d'en faire comme un jeu, en ne le condamnant qu'à une légère amende?
Peut-être aussi que la rareté de l'argent à Athènes, et la difficulté de s'en procurer,
rendaient ces amendes pécuniaires très onéreuses : car, dans l'estimation pour les
frais des sacrifices, il évalue un mouton et une drachme à une médimne de blé.
Celui qui avait remporté le prix aux jeux isthmiques recevait cent drachmes, et le
vainqueur des jeux olympiques en avait cinq cents. Il donne cinq drachmes à celui
qui apportera la tête d'un loup, et une drachme seulement si c'est une louve. La
première somme était, suivant Démétrius de Phalère, la valeur d'un boeuf, et la
seconde celle d'un mouton. Dans la seizième table de ses lois, le prix des victimes
d'élite est plus fort; mais il est médiocre en comparaison de ce qu'elles coûtent
aujourd'hui. De tout temps les Athéniens, dont le pays est plus propre à la
nourriture des troupeaux qu'à la culture du blé, ont fait la guerre aux loups.
Quelques auteurs disent même que les tribus d'Athènes n'ont pas pris leurs noms
des fils d'Ion, mais des différents genres de vie qui les avaient d'abord partagées en
autant de classes. On nomma Oplites ceux qui suivaient la profession des armes; les
artisans furent appelés Ergades; des deux autres classes, les laboureurs eurent le
nom de Téléontes, et les bergers celui d'Égicores. XXXII. L'Attique n'a ni rivières
ni lacs; on y trouve très peu de fontaines, et presque partout on n'a d'autre eau
que celle des puits que l'on creuse. Solon fit donc une loi qui permettait à ceux qui
ne seraient éloignés d'un puits public que de la course d'un cheval, c'est-à-dire de
quatre stades, d'aller y puiser de l'eau; s'ils en étaient à une plus grande
distance, ils étaient obligés de chercher de l'eau dans Ieur propre fonds : si, après
avoir creusé dix brasses, ils n'en trouvaient pas, alors ils pouvaient aller au puits le
plus prochain, en puiser deux fois par jour une cruche de six pots. Il croyait
juste de fournir au besoin, mais non d'entretenir la paresse. Il régla aussi avec
intelligence les distances qu'il faudrait observer dans les plantations. Les arbres
ordinaires devaient être à cinq pieds du champ; et à neuf, si c'était un figuier ou un
olivier, parce qu'ils poussent très-loin leurs racines, et que leur voisinage ne convient
pas à tous les arbres : il y en a dont ils absorbent la nourriture, et d'autres à qui leurs
émanations sont nuisibles. Il ordonna de creuser les fossés à autant de distance des
fonds voisins que ces fossés auraient de profondeur; et que les nouvelles ruches
qu'on établirait fussent à trois cents pieds de celles qu'un autre aurait déjà placées.
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