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Du texte à l'hypertexte

Plutarque, Vie de Solon

Chapitre 22

  Chapitre 22

[22] ὁρῶν δὲ τὸ μὲν ἄστυ πιμπλάμενον ἀνθρώπων ἀεὶ συρρεόντων πανταχόθεν ἐπ' ἀδείας εἰς τὴν Ἀττικήν, τὰ δὲ πλεῖστα τῆς χώρας ἀγεννῆ καὶ φαῦλα, τοὺς δὲ χρωμένους τῇ θαλάττῃ μηδὲν εἰωθότας εἰσάγειν τοῖς μηδὲν ἔχουσιν ἀντιδοῦναι, πρὸς τὰς τέχνας ἔτρεψε τοὺς πολίτας, καὶ νόμον ἔγραψεν υἱῷ τρέφειν τὸν πατέρα μὴ διδαξάμενον τέχνην ἐπάναγκες μὴ εἶναι. (2) τῷ μὲν γὰρ Λυκούργῳ καὶ πόλιν οἰκοῦντι καθαρὰν ὄχλου ξενικοῦ καὶ χώραν κεκτημένῳ πολλοῖσι πολλήν, δὶς τοσοῖσδε πλείονα, κατ' Εὐριπίδην, καὶ τὸ μέγιστον, εἱλωτικοῦ πλήθους, βέλτιον ἦν μὴ σχολάζειν, ἀλλὰ τριβόμενον ἀεὶ καὶ πονοῦν ταπεινοῦσθαι, περικεχυμένου τῇ Λακεδαίμονι, καλῶς εἶχεν ἀσχολιῶν ἐπιπόνων καὶ βαναύσων ἀπαλλάξαντα τοὺς πολίτας συνέχειν ἐν τοῖς ὅπλοις, μίαν τέχνην ταύτην ἐκμανθάνοντας καὶ ἀσκοῦντας· (3) σόλων δὲ τοῖς πράγμασι τοὺς νόμους μᾶλλον τὰ πράγματα τοῖς νόμοις προσαρμόζων, καὶ τῆς χώρας τὴν φύσιν ὁρῶν τοῖς γεωργοῦσι γλίσχρως διαρκοῦσαν, ἀργὸν δὲ καὶ σχολαστὴν ὄχλον οὐ δυναμένην τρέφειν, ταῖς τέχναις ἀξίωμα περιέθηκε, καὶ τὴν ἐξ Ἀρείου πάγου βουλὴν ἔταξεν ἐπισκοπεῖν ὅθεν ἕκαστος ἔχει τὰ ἐπιτήδεια, καὶ τοὺς ἀργοὺς κολάζειν. (4) ἐκεῖνο δ' ἤδη σφοδρότερον,τὸ μηδὲ τοῖς ἐξ ἑταίρας γενομένοις ἐπάναγκες εἶναι τοὺς πατέρας τρέφειν, ὡς Ἡρακλείδης ἱστόρηκεν Ποντικός. γὰρ ἐν γάμῳ παρορῶν τὸ καλὸν οὐ τέκνων ἕνεκα δῆλός ἐστιν, ἀλλ' ἡδονῆς ἀγόμενος γυναῖκα, τόν τε μισθὸν ἀπέχει, καὶ παρρησίαν αὑτῷ πρὸς τοὺς γενομένους οὐκ ἀπολέλοιπεν, οἷς αὐτὸ τὸ γενέσθαι πεποίηκεν ὄνειδος. [22] XXX. La population d'Athènes s'augmentait chaque jour, par le grand nombre d'étrangers qu'attirait de toutes parts la liberté dont on jouissait dans l'Attique. Mais la plus grande partie de son territoire n'offrait qu'un sol ingrat et stérile; et les marchands qui faisaient le commerce maritime n'apportaient rien à ceux qui n'avaient rien à leur donner en échange. Solon, frappé de ces inconvénients, tourna du côté des arts l'industrie de ses citoyens, et fit une loi qui dispensait un fils de l'obligation de nourrir son père, quand il ne lui aurait pas fait apprendre un métier. Lycurgue, qui habitait une ville dont le sol n'était pas souillé par une tourbe d'hommes méprisables, dont le ternitoire, comme le dit Euripide, aurait suffi à nourrir le double de citoyens, et qui surtout était environnée d'une multitude d'Ilotes qu'il ne fallait pas laisser dans l'oisiveté, mais fatiguer et comprimer par un travail continuel ; Lycurgue eut raison d'interdire aux Spartiates toutes les professions abjectes et mercenaires, de les tenir sans cesse sous les armes, et de ne les exercer qu'au métier de la guerre. Mais Solon, qui accommodait bien plus les lois aux choses que les choses aux lois, qui voyait que le pays naturellement pauvre, et suffisant à peine à la subsistance des laboureurs, ne pourrait à plus forte raison nourrir une populace oisive, mit les arts en honneur, et chargea l'aréopage de s'assurer des moyens que chaque citoyen avait pour vivre, et de punir ceux qui vivaient dans l'oisiveté. Une loi bien plus rigoureuse, au jugement d'Héraclide de Pont, c'est celle qui dispensait les enfants nés d'une courtisane, de l'obligation de nourrir leur père. Celui, disait Solon, qui méprise la dignité du mariage, montre sensiblement qu'il s'attache à une femme non par le désir d'avoir des enfants, mais par le seul attrait de la volupté. Il a donc sa récompense, et il ne s'est réservé aucun droit sur des enfants pour qui la naissance est un opprobre.


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Dernière mise à jour : 30/08/2007