[17] πρῶτον μὲν οὖν τοὺς Δράκοντος νόμους ἀνεῖλε πλὴν
τῶν φονικῶν ἅπαντας, διὰ τὴν χαλεπότητα καὶ τὸ μέγεθος τῶν
ἐπιτιμίων. μία γὰρ ὀλίγου δεῖν ἅπασιν ὥριστο τοῖς
ἁμαρτάνουσι ζημία θάνατος, ὥστε καὶ τοὺς ἀργίας ἁλόντας
ἀποθνήσκειν, καὶ τοὺς λάχανα κλέψαντας ἢ ὀπώραν ὁμοίως
κολάζεσθαι τοῖς ἱεροσύλοις καὶ ἀνδροφόνοις. (2) διὸ Δημάδης
ὕστερον εὐδοκίμησεν εἰπὼν ὅτι δι' αἵματος, οὐ διὰ μέλανος,
τοὺς νόμους ὁ Δράκων ἔγραψεν. αὐτὸς δ' ἐκεῖνος, ὥς φασιν,
ἐρωτώμενος διὰ τί τοῖς πλείστοις ἀδικήμασι ζημίαν ἔταξε
θάνατον, ἀπεκρίνατο τὰ μὲν μικρὰ ταύτης ἄξια νομίζειν, τοῖς
δὲ μεγάλοις οὐκ ἔχειν μείζονα.
| [17] XXII. Il commença par abroger toutes les lois de Dracon, excepté
celles qui regardaient le meurtre : excessivement sévères dans les punitions, elles ne
prononçaient qu'une même peine pour toutes les fautes, c'était la peine de mort.
Ceux qui étaient convaincus d'oisiveté, ceux qui n'avaient volé que des légumes ou
des fruits, étaient punis avec la même rigueur que les sacriléges et les homicides.
Aussi, dans la suite, Démade disait-il avec raison que Dracon avait écrit ses lois non
avec de l'encre, mais avec du sang. Quand on demandait à ce législateur pourquoi il
avait ordonné la peine de mort pour toutes les fautes, il répondait : « J'ai cru que les
moindres fautes méritaient cette peine, et je n'en ai pas trouvé d'autre pour les plus
grandes.»
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