[12] (1) Οἱ δὲ Ποντίφικες καὶ τὰ περὶ
τὰς ταφὰς πάτρια τοῖς χρῄζουσιν ἀφηγοῦνται, Νομᾶ διδάξαντος μηδὲν ἡγεῖσθαι
μίασμα τῶν τοιούτων, ἀλλὰ καὶ τοὺς ἐκεῖ θεοὺς σέβεσθαι τοῖς νενομισμένοις, ὡς τὰ
κυριώτατα τῶν ἡμετέρων ὑποδεχομένους· (2) ἐξαιρέτως δὲ τὴν προσαγορευομένην
Λιβίτιναν, ἐπίσκοπον τῶν περὶ τοὺς θνήσκοντας ὁσίων θεὸν οὖσαν, εἴτε Περσεφόνην
εἴτε μᾶλλον, ὡς οἱ λογιώτατοι Ῥωμαίων ὑπολαμβάνουσιν, Ἀφροδίτην, οὐ κακῶς εἰς
μιᾶς δύναμιν θεοῦ τὰ περὶ τὰς γενέσεις καὶ τὰς τελευτὰς ἀνάπτοντες. (3) αὐτὸς δὲ καὶ
τὰ πένθη καθ´ ἡλικίας καὶ χρόνους ἔταξεν· οἷον παῖδα μὴ πενθεῖν νεώτερον
τριετοῦς, μηδὲ πρεσβύτερον πλείονας μῆνας ὧν ἐβίωσεν ἐνιαυτῶν μέχρι τῶν δέκα,
καὶ περαιτέρω μηδεμίαν ἡλικίαν, ἀλλὰ τοῦ μακροτάτου πένθους χρόνον εἶναι
δεκαμηνιαῖον, ἐφ´ ὅσον καὶ χηρεύουσιν αἱ τῶν ἀποθανόντων γυναῖκες. ἡ δὲ πρότερον
γαμηθεῖσα βοῦν ἐγκύμονα κατέθυεν ἐκείνου νομοθετήσαντος. (4) Πολλὰς δὲ καὶ ἄλλας
Νομᾶ καταδείξαντος ἱερωσύνας ἔτι δυεῖν μνησθήσομαι, τῆς τε Σαλίων καὶ τῆς τῶν
Φιτιαλέων, αἳ μάλιστα τὴν εὐσέβειαν τοῦ ἀνδρὸς ἐμφαίνουσιν. (5) οἱ μὲν γὰρ Φιτιαλεῖς
εἰρηνοφύλακές τινες ὄντες, ὡς δ´ ἐμοὶ δοκεῖ, καὶ τοὔνομα λαβόντες ἀπὸ τῆς
πράξεως, λόγῳ τὰ νείκη κατέπαυον, οὐκ ἐῶντες στρατεύειν πρότερον ἢ πᾶσαν ἐλπίδα
δίκης ἀποκοπῆναι. (6) καὶ γὰρ εἰρήνην Ἕλληνες καλοῦσιν ὅταν λόγῳ, μὴ βίᾳ, πρὸς
ἀλλήλους χρώμενοι λύσωσι τὰς διαφοράς. (7) οἱ δὲ Ῥωμαίων Φιτιαλεῖς πολλάκις μὲν
ἐβάδιζον ὡς τοὺς ἀδικοῦντας αὐτοὶ πείθοντες εὐγνωμονεῖν· ἀγνωμονούντων δὲ
μαρτυράμενοι θεούς, καὶ κατευξάμενοι πολλὰ καὶ δεινὰ καθ´ αὑτῶν αὐτοὶ καὶ τῆς
πατρίδος εἰ μὴ δικαίως ἐπεξίασιν, οὕτω κατήγγελλον αὐτοῖς τὸν πόλεμον. (8) κωλυόντων
δὲ τούτων ἢ μὴ συναινούντων, οὔτε στρατιώτῃ θεμιτὸν οὔτε βασιλεῖ Ῥωμαίων ὅπλα
κινεῖν, ἀλλὰ παρὰ τούτων ἔδει τὴν ἀρχὴν τοῦ πολέμου δεξάμενον ὡς δικαίου τὸν
ἄρχοντα, τότε σκοπεῖν περὶ τοῦ συμφέροντος. (9) λέγεται δὲ καὶ τὸ Κελτικὸν ἐκεῖνο
πάθος τῇ πόλει γενέσθαι τούτων τῶν ἱερέων παρανομηθέντων. (10) Ἔτυχον μὲν γὰρ οἱ
βάρβαροι Κλουσίνους πολιορκοῦντες· ἐπέμφθη δὲ πρεσβευτὴς Φάβιος Ἄμβουστος εἰς τὸ
στρατόπεδον διαλύσεις πράξων ὑπὲρ τῶν πολιορκουμένων. (11) λαβὼν δὲ ἀποκρίσεις οὐκ
ἐπιεικεῖς καὶ πέρας σχεῖν αὑτῷ τὴν πρεσβείαν οἰόμενος, ἐνεανιεύσατο πρὸ τῶν
Κλουσίνων ὅπλα λαβὼν προκαλέσασθαι τὸν ἀριστεύοντα τῶν βαρβάρων. (12) τὰ μὲν οὖν τῆς
μάχης εὐτυχεῖτο καὶ καταβαλὼν ἐσκύλευσε τὸν ἄνδρα· γνωρίσαντες δὲ οἱ Κελτοὶ
πέμπουσιν εἰς Ῥώμην κήρυκα τοῦ Φαβίου κατηγοροῦντες ὡς ἐκσπόνδου καὶ ἀπίστου καὶ
ἀκατάγγελτον ἐξενηνοχότος πρὸς αὐτοὺς πόλεμον. (13) ἐνταῦθα τὴν μὲν σύγκλητον οἱ
Φιτιαλεῖς ἔπειθον ἐκδιδόναι τὸν ἄνδρα τοῖς Κελτοῖς, καταφυγὼν δὲ ἐκεῖνος εἰς
τοὺς πολλοὺς καὶ τῷ δήμῳ σπουδάζοντι χρησάμενος διεκρούσατο τὴν δίκην. μετ´
ὀλίγον δὲ ἐπελθόντες οἱ Κελτοὶ τὴν Ῥώμην πλὴν τοῦ Καπιτωλίου διεπόρθησαν. ἀλλὰ
ταῦτα μὲν ἐν τοῖς περὶ Καμίλλου μᾶλλον ἀκριβοῦται.
| [12] (1) Une autre fonction des pontifes consiste à prescrire les usages traditionnels relatifs aux
funérailles. Numa leur avait appris à ne pas se croire souillés par ces cérémonies; il leur
enseigna à honorer d’un culte particulier les dieux des enfers, comme étant ceux qui reçoivent
les principales substances dont notre corps est composé; (2) et surtout la déesse Libitine, qui
préside à tout ce qui regarde les morts, soit qu’on la confonde avec Proserpine, ou plutôt
qu’elle soit la même que Vénus, comme le pensent les plus savants des Romains, qui
rapportent, avec assez de raison, à une même divinité, la naissance et la mort des hommes. (3)
Il régla aussi la durée du deuil, suivant l’âge des personnes pour qui on le portait. Il le défendit
pour un enfant au-dessous de trois ans; depuis cet âge jusqu’à celui de dix, il le fixa à autant de
mois qu’il avait vécu d’années. Mais le plus long deuil était de dix mois; on ne le portait pour
personne au-delà de ce terme, quel que fût l'âge du défunt. C'est aussi la durée du veuvage des
femmes après la mort de leur mari; il avait ordonné dans sa législation que la femme qui se
remarierait avant ce terme sacrifierait une vache pleine. (4) Entre plusieurs autres collèges de
prêtres établis par Numa, je n’en citerai que deux, celui des saliens et celui des féciaux, parce
qu’ils prouvent le plus la piété de ce prince. (5) Les féciaux veillaient sur la paix, et leur nom
est, je crois, tiré de leurs fonctions: elles consistent à terminer tous les différends par des
paroles et à ne permettre le recours aux armes que lorsqu’on a perdu tout espoir d'obtenir
justice. (6) Les Grecs en effet ne donnent proprement le nom de paix qu’à l’accord que deux
partis font entre eux par la parole, et non par la force. (7) Les féciaux des Romains allaient
plusieurs fois eux-mêmes trouver les peuples qui avaient fait tort à leur cité, et les invitaient à
de meilleurs sentiments. S’ils s'y refusaient, les féciaux prenaient les dieux à témoin, et leur
demandaient que, si leurs réclamations n’étaient pas justes, ils fissent retomber sur eux et sur
leur patrie les imprécations qu’ils allaient prononcer; après quoi ils faisaient leur déclaration
de guerre. (8) Quand les féciaux s’opposaient à une expédition que les Romains voulaient
entreprendre, ou seulement s’ils n’y consentaient pas, il n’était permis ni aux soldats ni au roi
même de prendre les armes; il fallait d’abord, pour qu’une guerre fût juste, que ces prêtres
eussent autorisé le chef à la faire; il pouvait délibérer ensuite sur les moyens d’exécution. (9)
On prétend que la prise et l’incendie de Rome par les Gaulois n’eurent d’autre cause que le
mépris qu’on avait fait de cette coutume si sainte et si respectable. (10) Ces Barbares
assiégeaient Clusium; les Romains envoyèrent dans leur camp, en qualité d’ambassadeur,
Fabius Ambustus, pour négocier la levée du siège. (11) Fabius, ayant reçu une réponse peu
favorable, crut son ambassade finie; et, avec la témérité d’un jeune homme, prenant les armes
pour les Clusiens, il provoqua à un combat singulier le plus vaillant des Barbares. (12) Il le
vainquit, le tua et le dépouilla de ses armes. Les Gaulois l’ayant reconnu, envoyèrent à Rome
un héraut, pour accuser Fabius d’avoir, au mépris des traités et de la foi jurée, combattu contre
eux sans leur avoir déclaré la guerre. (13) Les féciaux furent d’avis que le sénat livrât Fabius
aux Gaulois; mais il eut recours au peuple, dont la décision lui fut favorable et le fit échapper à
la sentence. Les Gaulois ne tardèrent pas à marcher contre Rome; ils prirent la ville, la
saccagèrent et la livrèrent aux flammes, excepté le Capitole. Mais je raconterai cet événement
plus au long dans la Vie de Camille.
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