HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Plutarque, Vie d'Agesilas

Chapitre 4

  Chapitre 4

[4] (1) Οὕτω δὲ καὶ διὰ ταῦτα βασιλεὺς ἀποδειχθεὶς ᾿Αγησίλαος εὐθὺς εἶχε καὶ τὰ χρήματα τοῦΑγιδος, ὡς νόθον ἀπελάσας τὸν Λεωτυχίδην. ὁρῶν δὲ τοὺς ἀπὸ μητρὸς οἰκείους ἐπιεικεῖς μὲν ὄντας, ἰσχυρῶς δὲ πενομένους, ἀπένειμεν αὐτοῖς τὰ ἡμίσεα τῶν χρημάτων, εὔνοιαν ἑαυτῷ καὶ δόξαν ἀντὶ φθόνου καὶ δυσμενείας ἐπὶ τῇ κληρονομίᾳ κατασκευαζόμενος. (2) δέ φησιν Ξενοφῶν, ὅτι πάντα τῇ πατρίδι πειθόμενος ἴσχυε πλεῖστον, ὥστε ποιεῖν βούλοιτο, τοιοῦτόν ἐστι. (3) τῶν ἐφόρων ἦν τότε καὶ τῶν γερόντων τὸ μέγιστον ἐν τῇ πολιτείᾳ κράτος, ὧν οἱ μὲν ἐνιαυτὸν ἄρχουσι μόνον, οἱ δὲ γέροντες διὰ βίου ταύτην ἔχουσι τὴν τιμήν, ἐπὶ τῷ μὴ πάντα τοῖς βασιλεῦσιν ἐξεῖναι συνταχθέντες, ὡς ἐν τοῖς περὶ Λυκούργου γέγραπται. (4) διὸ καὶ πατρικήν τινα πρὸς αὐτοὺς ἀπὸ τοῦ παλαιοῦ διετέλουν εὐθὺς οἱ βασιλεῖς φιλονεικίαν καὶ διαφορὰν παραλαμβάνοντες. (5) δὲ ᾿Αγησίλαος ἐπὶ τὴν ἐναντίαν ὁδὸν ἦλθε, καὶ τὸ πολεμεῖν καὶ τὸ προσκρούειν αὐτοῖς ἐάσας ἐθεράπευε, πάσης μὲν ἀπἐκείνων πράξεως ἀρχόμενος, εἰ δὲ κληθείη, θᾶττον βάδην ἐπειγόμενος, ὁσάκις δὲ τύχοι καθήμενος ἐν τῷ βασιλικῷ θώκῳ καὶ χρηματίζων, ἐπιοῦσι τοῖς ἐφόροις ὑπεξανίστατο, τῶν δεἰς τὴν γερουσίαν ἀεὶ καταταττομένων ἑκάστῳ χλαῖναν ἔπεμπε καὶ βοῦν ἀριστεῖον. (6) ἐκ δὲ τούτων τιμᾶν δοκῶν καὶ μεγαλύνειν τὸ ἀξίωμα τῆς ἐκείνων ἀρχῆς, ἐλάνθανεν αὔξων τὴν ἑαυτοῦ δύναμιν καὶ τῇ βασιλείᾳ προστιθέμενος μέγεθος ἐκ τῆς πρὸς αὐτὸν εὐνοίας συγχωρούμενον. [4] (1) Ainsi donc Agésilas fut proclamé roi pour ces motifs. Il fut aussitôt mis en possession de la fortune d'Agis, Léotychidas étant exclu comme bâtard. Mais, voyant que les parents maternels de l'enfant supposé étaient d'honnêtes gens fort pauvres, il leur attribua la moitié de l'héritage. Il s'attirait ainsi de l'affection et de la popularité, au lieu de l'envie et de la malveillance qu'aurait pu lui valoir la succession d'Agis. (2) Xénophon dit que l'obéissance totale d'Agésilas à la patrie était pour ce prince une grande force et lui permettait de faire ce qu'il voulait. Voici ce qu'il en est. (3) Le plus grand pouvoir de l'État appartenait alors aux éphores et aux sénateurs. Les éphores exercent leur autorité un an seulement; les sénateurs gardent à vie la dignité dont ils sont investis, la raison de leur établissement étant de limiter le pouvoir des rois, comme je l'ai dit dans la Vie de Lycurgue. (4) Aussi y avait- il toujours entre eux et les rois, depuis l'antiquité, une rivalité et une mésintelligence traditionnelles. (5) Mais Agésilas prit le chemin contraire; laissant de côté la guerre et les conflits avec ces dignitaires, il leur prodiguait les attentions, ne prenait aucune initiative sans les en prévenir, et, s'ils le convoquaient, il y allait plus vite qu'à pied. Chaque fois qu'il se trouvait assis sur le trône royal, à expédier des affaires, et que les éphores entraient, il se levait par déférence. De plus, à chacun des citoyens qui était appelé au sénat, il envoyait un manteau et un boeuf, comme marques d'honneur. (6) Par ces pratiques, il témoignait de la considération aux grands corps de l'État et relevait, en apparence, leur dignité; mais, sans en avoir l'air, il augmentait son pouvoir et grandissait la royauté de toute l'affection qu'on avait pour lui.


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Dernière mise à jour : 20/05/2005