HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Plutarque, Vie d'Agesilas

Chapitre 20

  Chapitre 20

[20] (1) Οὐ μὴν ἀλλὰ ὁρῶν ἐνίους τῶν πολιτῶν ἀπὸ ἱπποτροφίας δοκοῦντας εἶναί τινας καὶ μέγα φρονοῦντας, ἔπεισε τὴν ἀδελφὴν Κυνίσκαν ἅρμα καθεῖσαν ᾿Ολυμπίασιν ἀγωνίσασθαι, βουλόμενος ἐνδείξασθαι τοῖςΕλλησιν ὡς οὐδεμιᾶς ἐστιν ἀρετῆς, ἀλλὰ πλούτου καὶ δαπάνης νίκη. (2) Ξενοφῶντα δὲ τὸν σοφὸν ἔχων μεθἑαυτοῦ σπουδαζόμενον ἐκέλευε τοὺς παῖδας ἐν Λακεδαίμονι τρέφειν μεταπεμψάμενον, ὡς μαθησομένους τῶν μαθημάτων τὸ κάλλιστον, ἄρχεσθαι καὶ ἄρχειν. (3) τοῦ δὲ Λυσάνδρου τετελευτηκότος εὑρὼν ἑταιρείαν πολλὴν συνεστῶσαν, ἣν ἐκεῖνος εὐθὺς ἐπανελθὼν ἀπὸ τῆς ᾿Ασίας συνέστησεν ἐπὶ τὸν ᾿Αγησίλαον, ὥρμησεν αὐτὸν ἐξελέγχειν οἷος ἦν ζῶν πολίτης· (4) καὶ λόγον ἀναγνοὺς ἐν βιβλίῳ ἀπολελειμμένον, ὃν ἔγραψε μὲν Κλέων Αλικαρνασσεύς, ἔμελλε δὲ λέγειν ἀναλαβὼν Λύσανδρος ἐν τῷ δήμῳ περὶ πραγμάτων καινῶν καὶ μεταστάσεως τοῦ πολιτεύματος, ἠθέλησεν εἰς μέσον ἐξενεγκεῖν. (5) ἐπεὶ δέ τις τῶν γερόντων τὸν λόγον ἀναγνοὺς καὶ φοβηθεὶς τὴν δεινότητα συνεβούλευσε μὴ τὸν Λύσανδρον ἀνορύττειν, ἀλλὰ τὸν λόγον μᾶλλον αὐτῷ συγκατορύττειν, ἐπείσθη καὶ καθησύχαζε. (6) τοὺς δὲ ὑπεναντιουμένους αὐτῷ φανερῶς μὲν οὐκ ἔβλαπτε, διαπραττόμενος δὲ πέμπεσθαί τινας ἀεὶ στρατηγοὺς καὶ ἄρχοντας ἐξ αὐτῶν, ἐπεδείκνυε γενομένους ἐν ταῖς ἐξουσίαις πονηροὺς καὶ πλεονέκτας, εἶτα κρινομένοις πάλιν αὖ βοηθῶν καὶ συναγωνιζόμενος, οἰκείους ἐκ διαφόρων ἐποιεῖτο καὶ μεθίστη πρὸς αὑτόν, ὥστε μηθένα ἀντίπαλον εἶναι. (7) ῾Ο γὰρ ἕτερος βασιλεὺς ᾿Αγησίπολις, ἅτε δὴ πατρὸς μὲν ὢν φυγάδος, ἡλικίᾳ δὲ παντάπασι μειράκιον, φύσει δὲ πρᾷος καὶ κόσμιος, οὐ πολλὰ τῶν πολιτικῶν ἔπραττεν. (8) οὐ μὴν ἀλλὰ καὶ τοῦτον ἐποιεῖτο χειροήθη. συσσιτοῦσι γὰρ οἱ βασιλεῖς εἰς τὸ αὐτὸ φοιτῶντες φιδίτιον, ὅταν ἐπιδημῶσιν. (9) εἰδὼς οὖν ἔνοχον ὄντα τοῖς ἐρωτικοῖς τὸν ᾿Αγησίπολιν, ὥσπερ ἦν αὐτός, ἀεί τινος ὑπῆρχε λόγου περὶ τῶν ἐν ὥρᾳ· καὶ προῆγε τὸν νεανίσκον εἰς ταὐτὸ καὶ συνήρα καὶ συνέπραττε, τῶν Λακωνικῶν ἐρώτων οὐδὲν αἰσχρόν, αἰδῶ δὲ πολλὴν καὶ φιλοτιμίαν καὶ ζῆλον ἀρετῆς ἐχόντων, ὡς ἐν τοῖς περὶ Λυκούργου γέγραπται. [20] (1) Cependant, voyant que certains de ses concitoyens devaient à leurs écuries de passer pour quelque chose et s'en félicitaient, il décida sa soeur Kynisca à disputer, aux jeux Olympiques, le prix de la course de chars, voulant montrer aux Grecs qu'ici la victoire n'était nullement affaire de mérite, mais de richesse et de dépense. (2) Il avait avec lui le sage Xénophon, auquel il s'intéressait, et il lui conseilla de faire venir ses enfants, pour les élever, à Lacédémone, où ils apprendraient (et c'est là le plus beau des enseignements), à obéir et à commander. (3) Après la mort de Lysandre, il découvrit l'existence d'une société secrète qui comptait beaucoup de membres et que ce grand homme, dès son retour d'Asie, avait formée contre lui, Agésilas. Il voulut donc montrer quel genre de citoyen avait été Lysandre de son vivant; (4) et comme il avait trouvé dans ses papiers et lu le manuscrit d'un discours rédigé par Cléon d'Halicarnasse et que Lysandre devait prononcer devant le peuple en faveur d'une révolution et d'un changement de régime politique, il voulut le publier. (5) Mais un membre du sénat, après avoir pris connaissance du projet de discours, en redouta l'habileté et lui conseilla de ne pas déterrer Lysandre, mais plutôt d'enterrer son discours avec lui. Il se le tint pour dit et resta tranquille. (6) Agésilas ne faisait pas de mal à ceux qui s'opposaient à sa politique; mais il s'arrangeait pour en envoyer toujours quelques-uns au dehors comme généraux ou gouverneurs. Il profitait de ces missions pour mettre en évidence leur médiocrité et leur avidité; puis, quand ils passaient en jugement, il changeait d'attitude, allait à leur secours et prenait fait et cause pour eux. Il en faisait donc ses amis, d'ennemis qu'ils avaient été, et les mettait de son côté, si bien que nul ne pouvait contrebalancer sa puissance; (7) et, en effet, l'autre roi Agésipolis, né pendant l'exil de son père, très jeune encore, et d'un caractère doux et tranquille, se mêlait peu de politique. (8) Néanmoins celui-là même, il en faisait ce qu'il voulait. Les rois de Sparte, quand ils sont au pays, mangent à la même table. (9) Sachant donc qu'Agésipolis était, comme lui-même, sensible à l'amour, il faisait toujours tomber la conversation sur les beaux garçons, encourageait le jeune homme à lui donner la réplique, partageait et favorisait ses amours. L'amour lacédémonien n'a rien, on le sait, de honteux; il comporte beaucoup de décence, d'ambition noble et d'enthousiasme pour la vertu, comme nous l'avons dit dans la Vie de Lycurgue.


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Dernière mise à jour : 20/05/2005