HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Plutarque, Vie d'Agesilas

Chapitre 19

  Chapitre 19

[19] (1) ᾿Αγησίλαος δέ, καίπερ ὑπὸ τραυμάτων πολλῶν κακῶς τὸ σῶμα διακείμενος, οὐ πρότερον ἐπὶ σκηνὴν ἀπῆλθεν φοράδην ἐνεχθῆναι πρὸς τὴν φάλαγγα καὶ τοὺς νεκροὺς ἰδεῖν ἐντὸς τῶν ὅπλων συγκεκομισμένους. (2) ὅσοι μέντοι τῶν πολεμίων εἰς τὸ ἱερὸν κατέφυγον, πάντας ἐκέλευσεν ἀφεθῆναι. πλησίον γὰρ νεώς ἐστιν τῆς ᾿Ιτωνίας ᾿Αθηνᾶς, καὶ πρὸ αὐτοῦ τρόπαιον ἕστηκεν, πάλαι Βοιωτοὶ Σπάρτωνος στρατηγοῦντος ἐνταῦθα νικήσαντες ᾿Αθηναίους καὶ Τολμίδην ἀποκτείναντες ἔστησαν. (3) ἅμα δἡμέρᾳ βουλόμενος ἐξελέγξαι τοὺς Θηβαίους ᾿Αγησίλαος, εἰ διαμαχοῦνται, στεφανοῦσθαι μὲν ἐκέλευσε τοὺς στρατιώτας, αὐλεῖν δὲ τοὺς αὐλητάς, ἱστάναι δὲ καὶ κοσμεῖν τρόπαιον ὡς νενικηκότας. (4) ὡς δὲ ἔπεμψαν οἱ πολέμιοι νεκρῶν ἀναίρεσιν αἰτοῦντες, ἐσπείσατο, καὶ τὴν νίκην οὕτως ἐκβεβαιωσάμενος εἰς Δελφοὺς ἀπεκομίσθη, Πυθίων ἀγομένων, καὶ τήν τε πομπὴν ἐπετέλει τῷ θεῷ καὶ τὴν δεκάτην ἀπέθυε τῶν ἐκ τῆς ᾿Ασίας λαφύρων ἑκατὸν ταλάντων γενομένην. (5) ᾿Επεὶ δὲ ἀπενόστησεν οἴκαδε, προσφιλὴς μὲν ἦν εὐθὺς τοῖς πολίταις καὶ περίβλεπτος ἀπὸ τοῦ βίου καὶ τῆς διαίτης· (6) οὐ γάρ, ὥσπερ οἱ πλεῖστοι τῶν στρατηγῶν, καινὸς ἐπανῆλθεν ἀπὸ τῆς ξένης καὶ κεκινημένος ὑπἀλλοτρίων ἐθῶν, καὶ δυσκολαίνων πρὸς τὰ οἴκοι καὶ ζυγομαχῶν, ἀλλὰ ὁμοίως τοῖς μηδεπώποτε τὸν Εὐρώταν διαβεβηκόσι τὰ παρόντα τιμῶν καὶ στέργων οὐ δεῖπνον ἤλλαξεν, οὐ λουτρόν, οὐ θεραπείαν γυναικός, οὐχ ὅπλων κόσμον, οὐκ οἰκίας κατασκευήν, ἀλλὰ καὶ τὰς θύρας ἀφῆκεν οὕτως οὔσας σφόδρα παλαιάς, ὡς δοκεῖν εἶναι, ταύτας ἐκείνας ἃς ἐπέθηκεν ᾿Αριστόδημος. (7) καὶ τὸ κάνναθρόν φησιν Ξενοφῶν οὐδέν τι σεμνότερον εἶναι τῆς ἐκείνου θυγατρὸς τῶν ἄλλων. (8) κάνναθρα δὲ καλοῦσιν εἴδωλα γρυπῶν ξύλινα καὶ τραγελάφων ἐν οἷς κομίζουσι τὰς παῖδας ἐν ταῖς πομπαῖς. (9) μὲν οὖν Ξενοφῶν ὄνομα τῆς ᾿Αγησιλάου θυγατρὸς οὐ γέγραφε, καὶ Δικαίαρχος ἐπηγανάκτησεν ὡς μήτε τὴν ᾿Αγησιλάου θυγατέρα μήτε τὴν ᾿Επαμινώνδου μητέρα γινωσκόντων ἡμῶν· (10) ἡμεῖς δὲ εὕρομεν ἐν ταῖς Λακωνικαῖς ἀναγραφαῖς ὀνομαζομένην γυναῖκα μὲν ᾿Αγησιλάου Κλεόραν, θυγατέρας δὲ Εὐπωλίαν καὶ Πρόαυγαν. (11) ἔστι δὲ καὶ λόγχην ἰδεῖν αὐτοῦ κειμένην ἄχρι νῦν ἐν Λακεδαίμονι, μηδὲν τῶν ἄλλων διαφέρουσαν. [19] (1) Agésilas, lui, quoique souffrant cruellement de ses nombreuses blessures, ne se retira pas sous sa tente avant de s'être fait porter en litière auprès de la phalange et d'avoir vu les morts ramenés à l'intérieur du camp. (2) Tous ceux des ennemis qui s'étaient réfugiés dans le temple, il les fit libérer; car, dans le voisinage, se trouve le sanctuaire d'Athéna Itonia, devant lequel se dresse le trophée érigé autrefois par les Béotiens en souvenir de la victoire que, sous les ordres de Sparton, ils remportèrent là sur les Athéniens, dont ils tuèrent le chef Tolmidès. (3) Le lendemain, au point du jour, voulant éprouver la persévérance des Thébains, il donna l'ordre à ses soldats de se couronner, aux musiciens de jouer de la flûte, aux ouvriers de dresser et de décorer un trophée, comme il convenait à des vainqueurs. (4) Les ennemis lui ayant envoyé demander la permission d'enlever leurs morts, il conclut une trêve à cet effet. Après avoir affirmé de la sorte sa victoire, il se rendit à Delphes, où l'on célébrait les jeux Pythiques. Il présida la procession solennelle en l'honneur du dieu, et lui offrit la dîme des dépouilles rapportées d'Asie, ce qui faisait une valeur de cent talents. (5) Après son retour à Sparte, Agésilas fut aussitôt chéri et considéré de ses concitoyens, à cause de sa conduite et de son genre de vie; (6) car ce n'était pas, comme la plupart des généraux, un homme nouveau qui revenait de l'étranger, acquis aux moeurs du dehors, maugréant contre celles du pays et impatient de leur joug. Il honorait les coutumes de Sparte et s'en contentait aussi bien que ceux qui n'avaient, pas une fois, passé l'Eurotas. Il ne changea rien à ses repas, à ses bains, à la toilette de sa femme, à l'apparence de ses armes; à la décoration de sa maison; il laissa même telles quelles ses portes, qui étaient si vieilles qu'on les prenait pour celles-là mêmes qu'y avait mises Aristodamos. (7) Le cannathre de sa fille, Xénophon l'affirme, n'était nullement plus élégant que ceux des autres. (8) (On appelle cannathres des chaises de bois, en forme de griffons ou de cerfs-boucs, dans lesquelles on mène les jeunes filles aux processions.) (9) D'ailleurs Xénophon ne nous dit pas le nom de la fille d'Agésilas; et Dicéarque se fâche que nous ne connaissions ni la fille d'Agésilas, ni la mère d'Épaminondas; (10) mais nous avons trouvé dans les inscriptions lacédémoniennes que la femme d'Agésilas s'appelait Cléora, et ses filles Eupolia et Proauga. (11) D'autre part, on peut aussi voir à Lacédémone un javelot d'Agésilas, qui y est resté jusqu'à maintenant et ne diffère nullement des autres.


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Dernière mise à jour : 20/05/2005