HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Plutarque, Vie d'Agesilas

Chapitre 10

  Chapitre 10

[10] (1) Καιροῦ δὲ ὄντος αὖθις ἐμβαλεῖν εἰς τὴν πολεμίαν προεῖπεν εἰς Λυδίαν ἀπάξειν, οὐκέτι ψευδόμενος ἐνταῦθα τὸν Τισαφέρνην· ἀλλἐκεῖνος ἑαυτὸν ἐξηπάτησε, διὰ τὴν ἔμπροσθεν ἀπάτην ἀπιστῶν τῷ ᾿Αγησιλάῳ, καὶ νῦν γοῦν αὐτὸν ἅψεσθαι τῆς Καρίας νομίζων οὔσης δυσίππου πολὺ τῷ ἱππικῷ λειπόμενον. (2) ἐπεὶ δέ, ὡς προεῖπεν, ᾿Αγησίλαος ἧκεν εἰς τὸ περὶ Σάρδεις πεδίον, ἠναγκάζετο κατὰ σπουδὴν ἐκεῖθεν αὖ βοηθεῖν Τισαφέρνης· καὶ τῇ ἵππῳ διεξελαύνων διέφθειρε πολλοὺς τῶν ἀτάκτως τὸ πεδίον πορθούντων. (3) ἐννοήσας οὖν ᾿Αγησίλαος ὅτι τοῖς πολεμίοις οὔπω πάρεστι τὸ πεζόν, αὐτῷ δὲ τῆς δυνάμεως οὐδὲν ἄπεστιν, ἔσπευσε διαγωνίσασθαι. καὶ τοῖς μὲν ἱππεῦσιν ἀναμίξας τὸ πελταστικόν, ἐλαύνειν ἐκέλευσεν ὡς τάχιστα καὶ προσβάλλειν τοῖς ἐναντίοις, αὐτὸς δὲ εὐθὺς τοὺς ὁπλίτας ἐπῆγε. (4) γενομένης δὲ τροπῆς τῶν βαρβάρων ἐπακολουθήσαντες οἱΕλληνες ἔλαβον τὸ στρατόπεδον καὶ πολλοὺς ἀνεῖλον. (5) ἐκ ταύτης τῆς μάχης οὐ μόνον ὑπῆρξεν αὐτοῖς ἄγειν καὶ φέρειν ἀδεῶς τὴν βασιλέως χώραν, ἀλλὰ καὶ δίκην ἐπιδεῖν Τισαφέρνην διδόντα, μοχθηρὸν ἄνδρα καὶ τῷ γένει τῶνΕλλήνων ἀπεχθέστατον. (6) ἔπεμψε γὰρ εὐθέως βασιλεὺς Τιθραύστην ἐπαὐτόν, ὃς ἐκείνου μὲν τὴν κεφαλὴν ἀπέτεμε, τὸν δὲ ᾿Αγησίλαον ἠξίου διαλυσάμενον ἀποπλεῖν οἴκαδε, καὶ χρήματα διδοὺς αὐτῷ προσέπεμψεν. (7) δὲ τῆς μὲν εἰρήνης ἔφη τὴν πόλιν εἶναι κυρίαν, αὐτὸς δὲ πλουτίζων τοὺς στρατιώτας ἥδεσθαι μᾶλλον πλουτῶν αὐτός· καὶ ἄλλως γε μέντοι νομίζεινΕλληνας καλὸν οὐ δῶρα λαμβάνειν, ἀλλὰ λάφυρα παρὰ τῶν πολεμίων. (8) ὅμως δὲ τῷ Τιθραύστῃ χαρίζεσθαι βουλόμενος, ὅτι τὸν κοινὸν ἐχθρὸνΕλλήνων ἐτετιμώρητο Τισαφέρνην, ἀπήγαγεν εἰς Φρυγίαν τὸ στράτευμα, λαβὼν ἐφόδιον παραὐτοῦ τριάκοντα τάλαντα. (9) Καὶ καθὁδὸν ὢν σκυτάλην δέχεται παρὰ τῶν οἴκοι τελῶν κελεύουσαν αὐτὸν ἄρχειν ἅμα καὶ τοῦ ναυτικοῦ. τοῦτο μόνῳ πάντων ὑπῆρξεν ᾿Αγησιλάῳ. (10) καὶ μέγιστος μὲν ἦν ὁμολογουμένως καὶ τῶν τότε ζώντων ἐπιφανέστατος, ὡς εἴρηκέ που καὶ Θεόπομπος, ἑαυτῷ γε μὴν ἐδίδου διἀρετὴν φρονεῖν μεῖζον διὰ τὴν ἡγεμονίαν. (11) τότε δὲ τοῦ ναυτικοῦ καταστήσας ἄρχοντα Πείσανδρον ἁμαρτεῖν ἔδοξεν, ὅτι πρεσβυτέρων καὶ φρονιμωτέρων παρόντων οὐ σκεψάμενος τὸ τῆς πατρίδος, ἀλλὰ τὴν οἰκειότητα τιμῶν καὶ τῇ γυναικὶ χαριζόμενος, ἧς ἀδελφὸς ἦν Πείσανδρος, ἐκείνῳ παρέδωκε τὴν ναυαρχίαν. [10] (1) Le moment étant venu d'envahir à nouveau le pays ennemi, il annonça qu'il mènerait son armée en Lydie. Cette fois, il ne mentait plus à Tissapherne; mais ce satrape se dupa lui-même; car, mis en défiance par la feinte précédente d'Agésilas, il croyait que, maintenant du moins, le Spartiate, ayant une cavalerie très inférieure en nombre, attaquerait la Carie, où l'ennemi ne pourrait guère déployer la sienne. (2) Mais lorsqu'Agésilas, comme il l'avait dit, fut arrivé dans la plaine de Sardes, Tissapherne fut contraint de quitter en toute hâte la Carie pour aller secourir la Lydie. Il poussait sa cavalerie en avant, et il put tuer beaucoup de soldats lacédémoniens qui s'étaient écartés du gros de l'armée pour ravager le pays. (3) Agésilas comprit que les ennemis n'avaient pas encore leur infanterie; mais, comme toutes ses troupes étaient sur place, il se hâta d'engager le combat. Il mêla aux cavaliers son infanterie légère, avec ordre de courir le plus vite possible et d'attaquer l'ennemi; lui- même suivait immédiatement, à la tête de l'infanterie lourde. (4) Les barbares durent reculer. Les Grecs les poursuivirent, s'emparèrent de leur camp et tuèrent beaucoup de monde. (5) Ce combat leur valut, non seulement la faculté de piller sans danger le pays du roi, mais encore la joie de voir le châtiment de Tissapherne, très hostile à la race grecque. (6) Car le roi de Perse lui dépêcha tout de suite Tithraustès, qui lui coupa la tête, et fit solliciter Agésilas de conclure un accord et de s'embarquer pour la Grèce. Il lui envoya même de l'argent en pur don. (7) Agésilas répondit que Sparte était seule maîtresse de faire la paix, et que lui-même trouvait plus de plaisir à enrichir ses soldats qu'à être riche lui-même; au surplus, les Grecs jugeaient beau, non d'accepter les présents de l'ennemi, mais de conquérir ses dépouilles. (8) Cependant, voulant témoigner sa gratitude à Tithraustès, exécuteur du pire ennemi des Grecs, Tissapherne, il fit passer son armée en Phrygie et il accepta trente talents. (9) Il reçut en route une scytale des autorités de son pays, qui lui ordonnait de prendre aussi le commandement de la flotte. Il était le seul à qui jamais pareil honneur eût été fait. (10) Il est vrai qu'Agésilas, comme le dit quelque part Théopompe, était le plus grand et le plus en vue des hommes de son temps; mais il tirait plus d'orgueil de son mérite que de son autorité. (11) Toutefois alors il parut commettre une faute en nommant Pisandre chef de la flotte; car, ayant près de lui des sujets plus âgés et plus intelligents que celui-là, il ne considéra pas l'intérêt du pays, mais seulement les égards dus à un allié de sa famille. Car c'est uniquement pour faire plaisir à sa femme, dont Pisandre était le frère, qu'il délégua le commandement naval à ce personnage.


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Dernière mise à jour : 20/05/2005