| [12] Παρὰ δὲ τὰς μάχας καὶ τοὺς κινδύνους, ὥσπερ οἱ πῶλοι 
τοὺς συνήθεις ἐπιβάτας ποθοῦντες, ἐὰν ἄλλον φέρωσι, 
πτύρονται καὶ ξενοπαθοῦσιν, οὕτως ἡ δύναμις τῶν Ἀχαιῶν 
ἑτέρου στρατηγοῦντος ἠθύμει καὶ πρὸς ἐκεῖνον ἐπάπταινε, καὶ 
μόνον ὀφθέντος εὐθὺς ὀρθὴ καὶ δραστήριος ἦν διὰ τὸ θαρρεῖν, 
ἅτε δὴ καὶ τοὺς ἐναντίους αἰσθανόμενοι πρὸς ἕνα τοῦτον τῶν 
στρατηγῶν ἀντιβλέπειν οὐ δυναμένους, ἀλλὰ καὶ τὴν δόξαν 
αὐτοῦ καὶ τοὔνομα δεδοικότας, ὡς ἦν φανερὸν ἐξ ὧν 
ἔπρασσον. Φίλιππος μὲν γὰρ ὁ τῶν Μακεδόνων βασιλεύς, 
οἰόμενος, ἂν ἐκποδὼν ὁ Φιλοποίμην γένηται, πάλιν ὑποπτήξειν 
αὐτῷ τοὺς Ἀχαιούς, ἔπεμψεν εἰς Ἄργος κρύφα τοὺς 
ἀναιρήσοντας αὐτόν· (ἐπι)γνωσθείσης δὲ τῆς ἐπιβουλῆς, 
παντάπασιν ἐξεμισήθη καὶ διεβλήθη πρὸς τοὺς Ἕλληνας.
(3) Βοιωτοὶ δὲ πολιορκοῦντες Μέγαρα, καὶ λήψεσθαι 
ταχέως ἐλπίζοντες, ἐξαίφνης λόγου προσπεσόντος αὐτοῖς, ὃς 
οὐκ ἦν ἀληθής, Φιλοποίμενα βοηθοῦντα τοῖς πολιορκουμένοις 
ἐγγὺς εἶναι, τὰς κλίμακας ἀφέντες ἤδη προσερηρεισμένας τοῖς 
τείχεσιν ᾤχοντο φεύγοντες.
(4) Νάβιδος δὲ τοῦ μετὰ Μαχανίδαν τυραννοῦντος 
Λακεδαιμονίων Μεσσήνην ἄφνω καταλαβόντος, ἐτύγχανε μὲν 
ἰδιώτης ὢν τόθ' ὁ Φιλοποίμην καὶ δυνάμεως οὐδεμιᾶς (5) κύριος· 
ἐπεὶ δὲ τὸν στρατηγοῦντα τῶν Ἀχαιῶν Λύσιππον οὐκ ἔπειθε 
βοηθεῖν τοῖς Μεσσηνίοις, ἀπολωλέναι κομιδῇ φάσκοντα τὴν 
πόλιν ἔνδον γεγονότων τῶν πολεμίων, αὐτὸς ἐβοήθει τοὺς 
ἑαυτοῦ πολίτας ἀναλαβών, οὔτε νόμον οὔτε χειροτονίαν 
περιμείναντας, ἀλλ' ὡς διὰ παντὸς ἄρχοντι τῷ κρείττονι 
κατὰ φύσιν ἑπομένους. ἤδη δ' αὐτοῦ πλησίον ὄντος, ἀκούσας ὁ 
Νάβις οὐχ ὑπέστη, καίπερ ἐν τῇ πόλει στρατοπεδεύων, ἀλλ' 
ὑπεκδὺς διὰ πυλῶν ἑτέρων κατὰ τάχος ἀπήγαγε τὴν δύναμιν, 
εὐτυχίᾳ χρήσεσθαι δοκῶν εἰ διαφύγοι· καὶ διέφυγε, Μεσσήνη δ' 
ἠλευθέρωτο.
 | [12] XVI. Les jeunes chevaux n'aiment que les cavaliers auxquels ils sont accoutumés; 
s'ils sont montés  par d'autres, ils s'effarouchent et se cabrent. 
Ainsi  dans les combats et dans les dangers, si l'armée  des Achéens 
était commandée par un autre général  que Philopémen, elle perdait 
courage, et le cherchait  toujours des yeux. Paraissait-il au milieu des soldats, la 
confiance qu'ils avaient en lui leur rendait  toute leur ardeur. Ils sentaient que de 
tous les généraux c'était le seul que les ennemis n'osaient  regarder en face, le seul 
dont la gloire et le nom  leur inspiraient la terreur : il était aisé de le voir  dans toutes 
les occasions. Philippe, roi de Macédoine, persuadé que, s'il pouvait faire périr 
Philopémen, il remettrait aisément les Achéens sous  son obéissance, envoya 
secrètement à Argos des  hommes pour l'assassiner. Mais leur dessein ayant  été 
découvert;, Philippe devint l'objet de la haine  et du mépris de toute la Grèce. Les 
Béotiens assiégeaient Mégare, et ils avaient l'espoir de la prendre  d'assaut, lorsque 
tout à coup le bruit courut dans  l'armée que Philopémen venait au secours de la  
place, et qu'il en était déjà près. La nouvelle était  fausse; mais à l'instant les Béotiens 
laissent leurs  échelles dressées contre les murailles, et ne songent plus qu'à prendre 
la fuite. XVII. Nabis, devenu tyran de Lacédémone après  Machanidas, s'était emparé 
de Messène, Philopémen était alors simple particulier, et n'avait aucun  corps de 
troupes à sa disposition. Il pressait Lysippe, général des Achéens, d'aller au secours 
de  Messène; mais celui-ci le refusa, parce que les ennemis étant dans la ville, il la 
regardait comme  perdue. Philopémen marche lui-même au secours  des Messéniens 
avec ses concitoyens seuls, qui,  sans attendre ni décret ni élection, le suivent sur-le-champ, 
en vertu de ce décret de la nature qui  veut qu'on obéisse à celui qui est le 
plus digne de  commander. Il fut à peine auprès de Messène,  que Nabis, informé 
de son approche, n'osa pas l'attendre, quoiqu'il eût son armée dans la ville. Il sortit  
promptement par une porte opposée, et emmena ses  troupes, s'estimant trop 
heureux de lui échapper :  il se sauva en effet, et Messène fut délivrée. 
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