HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Plutarque, Vie de Philopoemen

Chapitre 10

  Chapitre 10

[10] Ἦν δὲ τότε τοῖς Ἀχαιοῖς πρὸς Μαχανίδαν πόλεμος τὸν Λακεδαιμονίων τύραννον, ἀπὸ πολλῆς καὶ μεγά(2)λης δυνάμεως ἐπιβουλεύοντα πᾶσι Πελοποννησίοις. ὡς οὖν εἰς τὴν Μαντινέων ἐμβεβληκὼς ἀπηγγέλθη, κατὰ τάχος Φιλοποίμην ἐξήγαγε τὴν στρατιὰν ἐπ' αὐτόν. (3) ἐγγὺς δὲ τῆς πόλεως παρετάξαντο πολλοῖς μὲν ξένοις ἑκάτεροι, πάσαις δ' ὁμοῦ τι ταῖς πολιτικαῖς δυνάμεσι. (4) γενομένου δὲ τοῦ ἀγῶνος ἐν χερσίν, Μαχανίδας τοῖς ξένοις τοὺς τῶν Ἀχαιῶν προτεταγμένους ἀκοντιστὰς καὶ Ταραντίνους τρεψάμενος, ἀντὶ τοῦ χωρεῖν εὐθὺς ἐπὶ τοὺς μαχομένους καὶ παραρρηγνύναι τὸ συνεστηκός, ἐξέπεσε διώκων καὶ παρήλλαξε τὴν φάλαγγα τῶν Ἀχαιῶν ἐν τάξει (5) μενόντων· δὲ Φιλοποίμην, τηλικούτου πταίσματος ἐν ἀρχῇ γενομένου, καὶ τῶν πραγμάτων ἀπολωλέναι κομιδῇ καὶ διεφθάρθαι δοκούντων, τοῦτο μὲν ὅμως προσεποιεῖτο παρορᾶν καὶ μηδὲν ἡγεῖσθαι δεινόν, κατιδὼν δὲ τοὺς πολεμίους, ὅσον ἡμάρτανον ἐν τῇ διώξει, τῆς φάλαγγος ἀπορρηγνυμένους καὶ κενὴν χώραν διδόντας, οὐκ ἀπήντησεν οὐδ' ἐνέστη φερομένοις αὐτοῖς ἐπὶ τοὺς φεύγοντας, ἀλλ' ἐάσας παρελθεῖν καὶ διάσπασμα ποιῆσαι μέγα, πρὸς τοὺς ὁπλίτας εὐθὺς ἦγε τῶν Λακεδαιμονίων, ὁρῶν τὴν φάλαγγα γυμνὴν ἀπολελειμμένην, καὶ κατὰ κέρας παραδραμὼν ἐνέβαλε, μήτ' ἄρχοντος αὐτοῖς παρόντος, μήτε μάχεσθαι προσδεχομένοις· νικᾶν γὰρ ἡγοῦντο καὶ κρατεῖν παντάπασι, διώκοντα τὸν Μαχανίδαν ὁρῶντες. ὠσάμενος δὲ τούτους φόνῳ πολλῷ (λέγονται γὰρ ὑπὲρ τοὺς τετρακισχιλίους ἀποθανεῖν), ὥρμησεν ἐπὶ τὸν Μαχανίδαν, (8) ἐκ τῆς διώξεως ἀναστρέφοντα μετὰ τῶν ξένων. τάφρου δὲ μεγάλης καὶ βαθείας ἐν μέσῳ διειργούσης, παρεξήλαυνον ἀλλήλοις ἑκατέρωθεν, μὲν διαβῆναι καὶ φυγεῖν, (9) δὲ τοῦτο κωλῦσαι βουλόμενος. ἦν δ' ὄψις οὐχ ὡς στρατηγῶν μαχομένων, ἀλλ' ὥσπερ θηρίῳ πρὸς ἀλκὴν ὑπ' ἀνάγκης τρεπομένῳ δεινοῦ κυνηγέτου (τοῦ Φιλοποίμενος) (10) συνεστῶτος. ἔνθ' μὲν ἵππος τοῦ τυράννου, ῥωμαλέος ὢν καὶ θυμοειδὴς καὶ τοῖς μύωψιν αἱμαχθεὶς ἑκατέρωθεν, ἐπετόλμησε τῇ διαβάσει, καὶ προσβαλὼν τῇ τάφρῳ τὸ στῆθος, ἐβιάζετο τοῖς προσθίοις πέραν ἐρείσασθαι σκέλεσιν. ἐν δὲ τούτῳ Σιμμίας καὶ Πολύαινος, οἵπερ ἀεὶ τῷ Φιλοποίμενι παρῆσαν μαχομένῳ καὶ συνήσπιζον, ὁμοῦ προσήλαυνον ἀμφότεροι, τὰς αἰχμὰς κλίναντες ἐναντίας. (12) φθάνει δ' αὐτοὺς Φιλοποίμην ἀπαντήσας τῷ Μαχανίδᾳ, καὶ τὸν ἵππον αὐτοῦ μετεωρίζοντα τὴν κεφαλὴν πρὸ τοῦ σώματος ὁρῶν, μικρὸν ἐνέκλινε τὸν ἴδιον, καὶ διαλαβὼν τὸ ξυστὸν ἐκ χειρὸς ὠθεῖ καὶ περιτρέπει τὸν (13) ἄνδρα συνεπερείσας. τοῦτ' ἔχων τὸ σχῆμα χαλκοῦς ἐν Δελφοῖς ἕστηκεν ὑπὸ τῶν Ἀχαιῶν, θαυμασάντων μάλιστα καὶ τὴν πρᾶξιν αὐτοῦ καὶ τὴν στρατηγίαν ἐκείνην. [10] XIII. Les Achéens faisaient alors la guerre à Machanidas, tyran de Lacédémone, qui, avec une nombreuse et puissante armée, menaçait tout le Péloponèse. Dès qu'on eut appris qu'il était entré sur le territoire de Mantinée, Philopémen marcha promptement contre lui avec ses troupes. Les deux armées se rangèrent en bataille près de la ville : elles avaient l'une et l'autre, outre toutes les forces du pays, un grand nombre de soldats étrangers. Le combat fut à peine engagé, que Machanidas, avec ses étrangers, mit en fuite les gens de trait et les Tarentins, qui faisaient le front de la bataille ennemie; mais, au lieu de tomber tout de suite sur les Achéens, et d'enfoncer leur phalange, il se mit à poursuivre les fuyards, et outrepassa le corps de bataille des Achéens, qui demeuraient fermes à leur poste. Un si grand échec, au commencement du combat, fit d'abord croire à Philopémen que la bataille était perdue; mais il dissimula sa pensée, et feignit de regarder cet accident comme peu considérable. Quand il vit ensuite la grande faute que faisaient les ennemis, en se séparant de leur phalange et la laissant à découvert pour se livrer à la poursuite des fuyards, il n'eut garde de les arrêter; Il les laissa passer librement; et, quand ils furent à une assez grande distance, il tomba brusquement sur les flancs de cette infanterie lacédémonienne, qui, séparée de son aile gauche, et n'ayant pas avec elle son général, ne s'attendait plus à combattre et croyait la victoire gagnée, en voyant Machanidas poursuivre les ennemis. XIV. Philopémen, après avoir renversé cette infanterie, dont il fit un grand carnage (car il y eut, dit-on, quatre mille Lacédémoniens de tués), alla contre Machanidas, qui revenait de la poursuite avec ses soldats étrangers. Il y avait entre lui et le tyran un fossé large et profond, dont ils parcouraient tous deux les bords; l'un pour le passer et s'enfuir, l'autre pour arrêter son ennemi. On eût dit à les voir que c'étaient, non deux généraux qui combattaient l'un contre l'autre, mais deux bêtes féroces réduites à la nécessité de se défendre: ou plutôt Philopémen ressemblait à un chasseur habile qui ne quitte pas d'un instant sa proie. Le cheval du tyran, vigoureux et plein d'ardeur, et que les éperons mettaient en sang, voulut risquer de franchir le fossé; et, avançant tout le poitrail, il s'efforçait de s'élancer à l'autre bord. Dans ce moment, Simmias et Polyénus, qui dans tous les combats se tenaient près de Philopémen pour le couvrir de leurs boucliers, accourent ensemble les piques baissées. Mais Philopémen les prévenant, s'avance contre Machanidas; et voyant que le cheval du tyran, en se dressant, le couvrait tout entier, il détourne le sien, et prenant sa javeline, il la pousse avec tant de force, que le tyran fut renversé du coup dans le fossé. Les Achéens, que ce grand exploit et toute sa conduite dans cette bataille avaient, remplis d'admiration, lui érigèrent à Delphes une statue de bronze, où, il est représenté dans cette attitude.


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Dernière mise à jour : 30/08/2007