[1,879] (879a) εʹ. Εἰ ἓν τὸ πᾶν.
Οἱ μὲν ἀπὸ τῆς Στοᾶς ἕνα κόσμον ἀπεφήναντο, ὃν δὴ καὶ τὸ πᾶν ἔφασαν εἶναι
καὶ τὸ σωματικόν. Ἐμπεδοκλῆς δὲ κόσμον μὲν ἕνα, οὐ μέντοι τὸ πᾶν εἶναι τὸν
κόσμον ἀλλ´ ὀλίγον τι τοῦ παντὸς μέρος, τὸ δὲ λοιπὸν ἀργὴν ὕλην.
Πλάτων δὲ τεκμαίρεται τὸ δοκοῦν, ὅτι εἷς κόσμος καὶ ἓν τὸ πᾶν, ἐκ τριῶν·
ἐκ τοῦ μὴ εἶναι τέλειον, ἐὰν μὴ πάντα περιέχῃ· ἐκ τοῦ μὴ ἔσεσθαι ὅμοιον τῷ
παραδείγματι, ἐὰν μὴ μονογενὴς ᾖ· ἐκ τοῦ μὴ ἔσεσθαι αὐτὸν ἄφθαρτον, ἐὰν ᾖ
τι ἐξωτέρω αὐτοῦ. Πρὸς δὴ τὸν Πλάτωνα ῥητέον, ὅτι οὐ τέλειος ὁ κόσμος·
(879b) οὐδὲ γὰρ εἰ πάντα περιέχει· καὶ γὰρ ὁ ἄνθρωπός ἐστι τέλειος, ἀλλ´
οὐ πάντα περιέχει· καὶ πολλὰ παραδείγματα ἔστιν, ὥσπερ ἐπ´ ἀνδριάντων καὶ
οἰκιῶν καὶ ζῳγραφιῶν. Πῶς δὲ τέλειος, εἴπερ ἔξωθέν τι αὐτοῦ περιδινεῖσθαι
δύναται; ἄφθαρτος δ´ οὐκ ἔστιν οὐδὲ δύναται εἶναι γενητὸς ὤν.
Μητρόδωρος δέ φησιν ἄτοπον εἶναι ἐν μεγάλῳ πεδίῳ ἕνα στάχυν γεννηθῆναι καὶ
ἕνα κόσμον ἐν τῷ ἀπείρῳ. Ὅτι δ´ ἄπειροι κατὰ τὸ πλῆθος, δῆλον ἐκ τοῦ
ἄπειρα τὰ αἴτια εἶναι· εἰ γὰρ ὁ μὲν κόσμος πεπερασμένος, τὰ δ´ αἴτια πάντα
ἄπειρα, ἐξ ὧν ὅδε ὁ κόσμος γέγονεν, ἀνάγκη ἀπείρους (879c) εἶναι. Ὅπου γὰρ
τὰ πάντα γέγονεν αἴτια, ἐκεῖ καὶ τὰ ἀποτελέσματα· αἴτια δ´ ἤτοι αἱ
ἄτομοι ἢ τὰ στοιχεῖα.
Ϛʹ. Πόθεν ἔννοιαν ἔσχον θεῶν ἄνθρωποι.
Ὁρίζονται δὲ τὴν τοῦ θείου οὐσίαν οἱ Στωικοὶ οὕτως· πνεῦμα νοερὸν καὶ
πυρῶδες οὐκ ἔχον μὲν μορφήν, μεταβάλλον δ´ εἰς ἃ βούλεται καὶ
συνεξομοιούμενον πᾶσιν. Ἔσχον δ´ ἔννοιαν τούτου πρῶτον μὲν ἀπὸ τοῦ κάλλους
τῶν ἐμφαινομένων προσλαμβάνοντες· οὐδὲν γὰρ τῶν καλῶν εἰκῆ καὶ ὡς ἔτυχε
γίνεται, ἀλλὰ μετά τινος τέχνης δημιουργούσης. (879d) Καλὸς δ´ ὁ κόσμος·
δῆλον δ´ ἐκ τοῦ σχήματος καὶ τοῦ χρώματος καὶ τοῦ μεγέθους καὶ τῆς περὶ
τὸν κόσμον τῶν ἀστέρων ποικιλίας. Σφαιροειδὴς γὰρ ὁ κόσμος, ὃ πάντων τῶν
σχημάτων πρωτεύει· μόνον γὰρ τοῦτο τοῖς ἑαυτοῦ μέρεσιν ὁμοιοῦται·
περιφερὴς δ´ ὢν ἔχει τὰ μέρη περιφερῆ· διὰ τοῦτο γὰρ κατὰ τὸν Πλάτωνα ἐν
τῇ κεφαλῇ τὸ ἱερώτατον συνέστηκε νοῦς. Καὶ τὸ χρῶμα δὲ καλόν· κυανώσει γὰρ
κέχρωσται, ὃ πορφύρας μέν ἐστι μελάντερον στίλβουσαν δ´ ἔχει τὴν ποιότητα·
καὶ διὰ ταύτην τὴν αἰτίαν τῷ τῆς χροιᾶς συντόνῳ διακόπτον τηλικαύτην ἀέρος
σύστασιν ἐκ τοσούτων διαστημάτων θεωρεῖται. (879e) Καὶ ἐκ τοῦ μεγέθους
καλός· πάντων γὰρ τῶν ὁμογενῶν τὸ ὑπερέχον καλὸν ὡς ζῷον καὶ δένδρον.
Ἐπιτελεῖ τὸ κάλλος τοῦ κόσμου καὶ ταῦτα τὰ φαινόμενα· ὁ μὲν γὰρ λοξὸς
κύκλος ἐν οὐρανῷ διαφόροις εἰδώλοις πεποίκιλται·
« Τῷ δ´ ἔνι καρκίνος ἐστί, λέων δ´ ἐπὶ τῷ, μετὰ δ´ αὐτὸν
παρθένος, ἠδ´ ἐπί οἱ χηλαὶ καὶ {ἐπ´ αὐτῷ} σκορπίος αὐτὸς
τοξευτής τε καὶ αἰγόκερως, ἐπὶ δ´ αἰγοκερῆι
ὑδροχόος· δύο δ´ αὐτὸν ἐπ´ ἰχθύες ἀστερόεντες·
τοὺς δὲ μέτα κριός, ταῦρος δ´ ἐπὶ τῷ δίδυμοί τε. »
(879f) Μυρία δ´ ἄλλα καθ´ ὁμοίας τοῦ κόσμου περικλάσεις πεποίηκεν· ὅθεν
καὶ Εὐριπίδης φησί
« Τό τ´ ἀστερωπὸν οὐρανοῦ σέλας,
χρόνου καλὸν ποίκιλμα, τέκτονος σοφοῦ. »
Ἐλάβομεν δ´ ἐκ τούτου ἔννοιαν θεοῦ· ἀεί τε γὰρ ἥλιος καὶ σελήνη καὶ τὰ
λοιπὰ τῶν ἄστρων τὴν ὑπόγειον φορὰν ἐνεχθέντα ὅμοια μὲν ἀνατέλλει τοῖς
χρώμασιν, ἴσα δὲ τοῖς μεγέθεσι καὶ κατὰ τόπους καὶ κατὰ χρόνους τοὺς
αὐτούς. Διόπερ οἱ τὸν περὶ τῶν θεῶν παραδόντες σεβασμὸν διὰ τριῶν ἐξέθηκαν
ἡμῖν εἰδῶν,
| [1,879] CHAPITRE V. (879a) S'il n'y a qu'un monde.
Les stoïciens prétendent que le monde est unique, qu'il est la même chose
que l'univers, et qu'il est corporel.
Empédocle dit que le monde est unique, que cependant il n'est pas la même
chose que l'univers, qu'il en est seulement une petite portion, et que le
reste est une matière inerte et sans forme.
Suivant Platon, il n'y a qu'un monde et un univers, et il se fonde sur
trois conjectures : la première, qu'il ne serait pas parfait s'il ne
comprenait tous les êtres; la seconde, qu'il ne serait pas semblable à son
modèle s'il n'était pas sa production unique; la troisième, qu'il ne
serait pas incorruptible s'il existait quelque chose hors de lui. Mais il
faut dire à Platon que le monde n'est point parfait, (879b) car il ne
renferme pas tout ce qui existe ; et comment serait-il parfait, si quelque
chose peut se mouvoir hors de lui? L'homme est parfait, et cependant il ne
contient pas tout. Il peut y avoir plusieurs images du même modèle, comme
on le voit par les statues, les peintures et les maisons. Le monde n'est
pas incorruptible, et il ne peut l'être, puisqu'il a été produit.
Métrodore dit qu'il est aussi absurde de supposer un seul monde dans un
espace infini, que de vouloir qu'il n'y ait qu'un seul épi dans un vaste
champ; que la preuve qu'il existe des mondes à l'infini, c'est qu'il y a
une infinité de causes. Et si le monde était fini, comment les causes
communes qui l'ont produit seraient elles infinies ? Il faut donc que les
mondes soient infinis en nombre. (879c) Dès que les causes existent, les effets
doivent exister aussi. Or ces causes sont les atomes ou les éléments.
CHAPITRE VI. D'où les hommes ont tiré la connaissance de Dieu.
Les stoïciens définissent Dieu un esprit intelligent et igné, qui n'a
point de forme propre, mais qui prend toutes celles qu'il veut et
s'assimile à toutes. Ils ont puisé cette notion de Dieu dans la beauté du
monde visible ; car rien de ce qui est beau n'est produit par le hasard,
mais par une cause efficiente et intelligente. (879d) Or le monde est
beau, et c'est ce que prouvent évidemment sa figure, sa couleur, sa
grandeur, et la variété des astres qui l'environnent. Il est de figure
sphérique, et c'est la plus belle de toutes, la seule qui soit semblable à
toutes ses parties. Ainsi le monde est rond, et ses parties le sont aussi.
C'est pourquoi, suivant Platon, l'esprit de l'homme, qui en est la portion
la plus auguste, a son siége dans la tête, qui est de forme ronde. La
couleur du monde est belle aussi. Le ciel est teint d'un azur qui, plus
sombre que le pourpre, a cependant assez d'éclat pour que la vivacité de
sa couleur pénètre l'air et le fasse apercevoir à une si grande distance.
(879e) Le monde est encore beau par sa grandeur : car dans tous les corps
de même genre, l'extérieur, qui contient et enferme le reste, a toujours
de la beauté, comme on le voit dans l'homme et dans l'arbre. Enfin tout ce
qui est visible à nos yeux achève la beauté du monde. Le cercle oblique du
zodiaque est distingué dans le ciel par des images diverses.
"On y voit le Cancer, la Vierge et le Lion,
L'Archer et la Balance, avec le Scorpion,
Le Chevreau, les Poissons, le Verseau, qui féconde
La terre en lui portant les bienfaits de son onde ;
Le Bélier, le Taureau, les Gémeaux, que nos yeux
Avec étonnement regardent dans les cieux".
(879f) Dieu a fait une foule innombrable d'autres constellations qui sont
dans de semblables convexités du monde; ce qui a fait dire à Euripide :
"Ces globes dont l'éclat pare le firmament
Annoncent aux mortels un être intelligent".
Ce qui nous conduit encore à la connaissance de Dieu, c'est que le soleil,
la lune et les autres astres, qui, dans leur révolution, passent sous la
terre, conservent toujours leur couleur et leur grandeur, et reparaissent
dans les mêmes temps et dans les mêmes lieux. Aussi, ceux qui nous ont
enseigné le culte des dieux nous l'ont-ils présenté sous trois formes différentes :
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