| [393] ὥσπερ αὐτὴ βουλομένοις ἰδεῖν ἐξ ἀνάγκης (393a) διιστάμενον. 
Εἰ δὲ ταὐτὰ τῷ μετροῦντι πέπονθεν ἡ μετρουμένη φύσις, οὐδὲν αὐτῆς μένον 
οὐδ´ ὄν ἐστιν, ἀλλὰ γιγνόμενα πάντα καὶ φθειρόμενα κατὰ τὴν πρὸς τὸν 
χρόνον συννέμησιν. Ὅθεν οὐδ´ ὅσιόν ἐστιν ἐπὶ τοῦ ὄντος λέγειν, ὡς ἦν ἢ 
ἔσται· ταῦτα γὰρ ἐγκλίσεις τινές εἰσι καὶ παραλλάξεις τοῦ μένειν ἐν τῷ 
εἶναι μὴ πεφυκότος. »
«  Ἀλλ´ ἔστιν ὁ θεός, « εἶ » χρὴ φάναι, καὶ ἔστι κατ´ οὐδένα χρόνον ἀλλὰ 
κατὰ τὸν αἰῶνα τὸν ἀκίνητον καὶ ἄχρονον καὶ ἀνέγκλιτον καὶ οὗ πρότερον 
οὐδέν ἐστιν οὐδ´ ὕστερον οὐδὲ μέλλον οὐδὲ παρῳχημένον οὐδὲ πρεσβύτερον 
οὐδὲ νεώτερον· ἀλλ´ εἷς ὢν ἑνὶ τῷ νῦν τὸ ἀεὶ πεπλήρωκε, (393b) καὶ μόνον 
ἐστὶ τὸ κατὰ τοῦτ´ ὄντως ὄν, οὐ γεγονὸς οὐδ´ ἐσόμενον οὐδ´ ἀρξάμενον οὐδὲ 
παυσόμενον. Οὕτως οὖν αὐτὸ δεῖ σεβομένους ἀσπάζεσθαι {καὶ} προσεθίζειν, « 
εἶ » , καὶ νὴ Δία, ὡς ἔνιοι τῶν παλαιῶν, « εἶ ἕν » . Οὐ γὰρ πολλὰ τὸ θεῖόν 
ἐστιν, ὡς ἡμῶν ἕκαστος ἐκ μυρίων διαφορῶν ἐν πάθεσι γινομένων ἄθροισμα 
παντοδαπὸν καὶ πανηγυρικῶς μεμιγμένον· ἀλλ´ ἓν εἶναι δεῖ τὸ ὄν, ὥσπερ ὂν 
τὸ ἕν. Ἡ δ´ ἑτερότης διαφορᾷ τοῦ ὄντος εἰς γένεσιν ἐξίσταται τοῦ μὴ ὄντος. 
Ὅθεν εὖ καὶ τὸ πρῶτον ἔχει τῷ θεῷ τῶν ὀνομάτων καὶ τὸ δεύτερον καὶ τὸ 
τρίτον. Ἀπόλλων μὲν γὰρ οἷον ἀρνούμενος τὰ πολλὰ καὶ τὸ πλῆθος ἀποφάσκων 
(393c) ἐστίν, Ἰήιος δ´ ὡς εἷς καὶ μόνος· Φοῖβον δὲ δήπου τὸ καθαρὸν καὶ 
ἁγνὸν οἱ παλαιοὶ πᾶν ὠνόμαζον, ὡς ἔτι Θεσσαλοὶ τοὺς ἱερέας ἐν ταῖς 
ἀποφράσιν ἡμέραις αὐτοὺς ἐφ´ ἑαυτῶν ἔξω διατρίβοντας, οἶμαι, « 
φοιβονομεῖσθαι »  λέγουσι. Τὸ δ´ ἓν εἰλικρινὲς καὶ καθαρόν· ἑτέρου γὰρ 
μίξει  πρὸς ἕτερον ὁ μιασμός, ὥς που καὶ Ὅμηρος  « ἐλέφαντα » {τινὰ} 
φοινισσόμενον βαφῇ « μιαίνεσθαι » φησί· καὶ τὰ μιγνύμενα τῶν χρωμάτων οἱ 
βαφεῖς « φθείρεσθαι »  καί « φθοράν » τὴν μῖξιν ὀνομάζουσιν. Οὐκοῦν ἕν τ´ 
εἶναι καὶ ἄκρατον ἀεὶ τῷ ἀφθάρτῳ καὶ καθαρῷ προσήκει.  »
 « Τοὺς δ´ Ἀπόλλωνα καὶ ἥλιον ἡγουμένους τὸν (393d) αὐτὸν ἀσπάζεσθαι μὲν 
ἄξιόν ἐστι καὶ φιλεῖν δι´ εὐφυΐαν, ὃ μάλιστα τιμῶσιν ὧν ἴσασι καὶ 
ποθοῦσιν, εἰς τοῦτο τιθέντας τοῦ θεοῦ τὴν ἐπίνοιαν· ὡς δὲ νῦν ἐν τῷ 
καλλίστῳ τῶν ἐνυπνίων τὸν θεὸν ὀνειροπολοῦντας ἐγείρωμεν καὶ παρακαλῶμεν 
ἀνωτέρω προάγειν καὶ θεάσασθαι τὸ ὕπαρ αὐτοῦ καὶ τὴν οὐσίαν, τιμᾶν δὲ καὶ 
τὴν εἰκόνα τήνδε καὶ σέβεσθαι τὸ περὶ αὐτὴν γόνιμον ὡς ἀνυστόν ἐστιν 
αἰσθητῷ νοητοῦ καὶ φερομένῳ μένοντος ἐμφάσεις τινὰς καὶ εἴδωλα 
διαλάμπουσαν ἁμωσγέπως τῆς περὶ ἐκεῖνον εὐμενείας καὶ μακαριότητος. 
Ἐκστάσεις δ´ αὐτοῦ καὶ μεταβολὰς εἰς (393e) πῦρ ἀνιέντος ἑαυτὸν ἅμα τοῖς 
πᾶσιν, ὡς λέγουσιν, αὖθις δὲ καταθλίβοντος ἐνταῦθα καὶ κατατείνοντος εἰς 
γῆν καὶ θάλασσαν καὶ ἀνέμους καὶ ζῷα καὶ τὰ δεινὰ παθήματα {καὶ} ζῴων καὶ 
φυτῶν οὐδ´ ἀκούειν ὅσιον· 
ἢ τοῦ ποιητικοῦ παιδὸς ἔσται φαυλότερος, ἣν ἐκεῖνος ἔν τινι ψαμάθῳ 
συντιθεμένῃ καὶ διαχεομένῃ πάλιν ὑφ´ αὑτοῦ παίζει παιδιάν, ταύτῃ περὶ τὰ 
ὅλα χρώμενος ἀεὶ καὶ τὸν κόσμον οὐκ ὄντα πλάττων εἶτ´ ἀπολλύων γενόμενον. 
Τοὐναντίον γὰρ ὃ θεῖον ἁμωσγέπως ἐγγέγονε τῷ κόσμῳ, τοῦτο συνδεῖ τὴν 
οὐσίαν καὶ κρατεῖ τῆς περὶ τὸ (393f) σωματικὸν ἀσθενείας ἐπὶ φθορὰν 
φερομένης. Καί μοι δοκεῖ μάλιστα πρὸς τοῦτον τὸν λόγον ἀντιταττόμενον τὸ 
ῥῆμα καὶ μαρτυρόμενον « εἶ » φάναι πρὸς τὸν θεόν, 
 | [393] et nous sommes forcés, malgré nous, de ne le voir que dans ce partage. 
Or la nature, qui se mesure par le temps, n'est pas plus facile à saisir que le temps 
même, puisqu'elle n'a rien de permanent, rien qui ait une véritable existence. Toutes 
les substances qui naissent et périssent en elle, sont nécessairement (393a) 
confondues avec le temps; mais ce qui est réellement, on ne peut pas dire 
qu'il a été ou qu'il sera. Ces termes désignent un passage d'un état à un 
autre, un changement, une révolution qui ne peut avoir lieu que dans ce 
qui n'a point une véritable existence. 
« Dieu est donc nécessairement, et son existence est hors du temps. Il est 
immuable dans son éternité. Il ne connaît pas la succession des temps : il 
n'y a en lui ni temps antérieur, ni temps postérieur, ni rien de récent. 
Seul il EST ; son existence est l'éternité, (392b) et par la raison qu'il 
EST, il EST véritablement. On ne peut pas dire de lui qu'il a été, qu'il 
sera, qu'il a eu un commencement et qu'il aura une fin. Voilà sous quelle 
dénomination il faut reconnaître et adorer cet Être suprême, à moins que 
nous n'adoptions cette formule de quelques anciens : Vous ÊTES UN. 
« Il n'y a pas plusieurs dieux, il n'y en a qu'un seul ; et ce dieu n'est 
pas comme chacun de nous un composé et un assemblage de mille et mille 
passions différentes, tel qu'une assemblée nombreuse d'hommes de toute 
espèce. Ce qui EST par essence ne peut être qu'un ; et ce qui est un, ne 
peut pas ne point exister. S'il y avait plusieurs dieux, l'existence en 
serait différente, et cette diversité produirait ce qui n'a pas une véritable existence.
« Ainsi les trois noms qu'on a donnés à ce dieu lui conviennent 
parfaitement : celui à Apollon, parce qu'il exclut la multiplicité ; 
(393c) celui d'Iéius, parce qu'il est seul et unique; enfin, celui de 
Phébus, par lequel les anciens exprimaient tout ce qui est chaste et pur. 
Encore aujourd'hui les Thessaliens disent que leurs prêtres se 
phébonomisent, lorsqu'ils passent les jours néfastes dans la retraite et 
hors des temples. Ce qui est un, est pur et sans mélange. L'altération est 
la propriété de tout mélange. Aussi Homère dit-il que l'ivoire teint en 
pourpre est une substance souillée, et les teinturiers appellent 
corruption le mélange de leurs couleurs ; une substance pure et 
incorruptible doit donc être une et sans partage. 
« Pour ceux qui croient qu'Apollon et le soleil sont (393d) une même 
chose, il faut approuver et aimer la bonté de leur esprit, lorsqu'ils 
appliquent l'idée qu'ils ont de la divinité à l'objet qui leur paraît le 
plus désirable et le plus digne de leurs hommages. Mais nous, afin de nous 
former ici-bas, comme dans le plus beau des songes, une juste idée de ce 
dieu, donnons l'essor à nos esprits, et élevons nos pensées au-dessus de 
tout ce que la nature renferme. Respectons néanmoins dans le soleil son 
image, qui par sa fécondité (autant qu'une substance sensible et 
périssable peut le faire d'un pur esprit et d'un être éternel) fait 
briller à nos yeux quelques traits de la bonté et de la félicité de cet être suprême. 
« Quant aux émanations de Dieu hors de lui-même, à ces changements par 
lesquels il devient feu, (393e) se resserre ensuite, et se condense et 
devient terre, mer, vent, animal ou plante ; quant à l'idée qu'il subit 
d'autres vicissitudes aussi indignes de lui, c'est une impiété de l'entendre. 
« Ne serait-ce pas en effet le rabaisser au-dessous de cet enfant dont 
parle un poète, qui, seul, pour s'amuser, traçait sur le sable des figures 
qu'il détruisait aussitôt?
Peut-on supposer que Dieu agisse de même pour cet univers, et qu'après 
avoir créé un monde qui n'existait pas, (393f) il le détruise un instant 
après ? Au contraire, tout ce qu'il a mis dans le monde en lie étroitement 
toutes les substances, et contient cette matière fragile qui tend sans 
cesse à sa destruction. Rien aussi n'est plus contraire à cette opinion 
que ce mot : Vous ÊTES, par lequel on témoigne que Dieu 
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