HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Plutarque, Oeuvres morales, Les animaux de terre ont-ils plus d'adresse que ceux de mer ?

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[974] (974a) καὶ τὴν κεφαλὴν ἐπάρας διέβλεψεν· ἔπειτα θαυμασάντων, ἐξαναστὰς ἐβάδιζε πρὸς ὃν ἔδει καὶ προσῄκαλλε χαίρων καὶ φιλοφρονούμενος, ὥστε πάντας ἀνθρώπους καὶ Καίσαρα (παρῆν γὰρ γέρων Οὐεσπασιανὸς ἐν τῷ Μαρκέλλου θεάτρῳ) συμπαθεῖς γενέσθαι. Γελοῖοι δ' ἴσως ἐσμὲν ἐπὶ τῷ μανθάνειν τὰ ζῷα σεμνύνοντες, ὧν Δημόκριτος ἀποφαίνει μαθητὰς ἐν τοῖς μεγίστοις γεγονότας ἡμᾶς· ἀράχνης ἐν ὑφαντικῇ καὶ ἀκεστικῇ, χελιδόνος ἐν οἰκοδομίᾳ, καὶ τῶν λιγυρῶν, κύκνου καὶ ἀηδόνος, ἐν ᾠδῇ κατὰ μίμησιν. Ἰατρικῆς δὲ πολὺ τῶν τριῶν εἰδῶν ἑκάστου καὶ γενναῖον (974b) ἐν αὐτοῖς μόριον ὁρῶμεν· οὐ γὰρ μόνον τῷ φαρμακευτικῷ χρῶνται, χελῶναι μὲν ὀρίγανον γαλαῖ δὲ πήγανον, ὅταν ὄφεως φάγωσιν, ἐπεσθίουσαι· κύνες δὲ πόᾳ τινὶ καθαίροντες ἑαυτοὺς χολεριῶντας· δὲ δράκων τῷ μαράθρῳ τὸν ὀφθαλμὸν ἀμβλυώττοντα λεπτύνων καὶ διαχαράττων· δ' ἄρκτος, ὅταν ἐκ τοῦ φωλεοῦ προέλθῃ, τὸ ἄρον ἐσθίουσα πρῶτον τὸ ἄγριον· γὰρ δριμύτης ἀνοίγει συμπεφυκὸς αὐτῆς τὸ ἔντερον· ἄλλως δ' ἀσώδης γενομένη πρὸς τὰς μυρμηκιὰς τρέπεται καὶ κάθηται προβάλλουσα λιπαρὰν καὶ μαλακὴν ἰκμάδι γλυκείᾳ τὴν γλῶσσαν, ἄχρι (974c) οὗ μυρμήκων ἀνάπλεως γένηται· καταπίνουσα γὰρ ὠφελεῖται. Τῆς τ' ἴβεως τὸν ὑποκλυσμὸν ἅλμῃ καθαιρομένης Αἰγύπτιοι συνιδεῖν καὶ μιμήσασθαι λέγουσιν· οἱ δ' ἱερεῖς ὕδατι χρῶνται, περιαγνίζοντες ἑαυτούς, ἐξ οὗ πέπωκεν ἶβις· ἂν γὰρ φαρμακῶδες νοσηρὸν ἄλλως τὸ ὕδωρ, οὐ πρόσεισιν. Ἀλλὰ καὶ τροφῆς ἀποσχέσει ἔνια θεραπεύονται· καθάπερ λύκοι καὶ λέοντες, ὅταν κρεῶν γένωνται διακορεῖς, ἡσυχίαν ἄγουσι κατακείμενοι καὶ συνθάλποντες ἑαυτούς. Τίγριν δέ φασιν, ἐρίφου παραδοθέντος αὐτῇ, χρωμένην διαίτῃ μὴ φαγεῖν ἐφ' ἡμέρας δύο, τῇ δὲ (974d) τρίτῃ πεινῶσαν αἰτεῖν ἄλλο καὶ τὴν γαλεάγραν σπαράσσειν· ἐκείνου δὲ φείσασθαι οἰομένην σύντροφον ἔχειν ἤδη καὶ σύνοικον. Οὐ μὴν ἀλλὰ καὶ χειρουργίᾳ χρῆσθαι τοὺς ἐλέφαντας ἱστοροῦσι· καὶ γὰρ ξυστὰ καὶ λόγχας καὶ τοξεύματα, παριστάμενοι τοῖς τετρωμένοις, ἄνευ σπαραγμοῦ ῥᾳδίως καὶ ἀβλαβῶς ἐξέλκουσιν. Αἱ δὲ Κρητικαὶ αἶγες, ὅταν τὸ δίκταμνον φάγωσιν, ἐκβάλλουσαι τὰ τοξεύματα ῥᾳδίως καταμαθεῖν ταῖς ἐγκύοις τὴν βοτάνην παρέσχον ἐκτρωτικὴν δύναμιν ἔχουσαν· ἐπ' οὐδὲν γὰρ ἄλλο τρωθεῖσαι φέρονται καὶ ζητοῦσι καὶ διώκουσιν τὸ δίκταμνον. Ἧττον δὲ ταῦτα θαυμαστά, καίπερ ὄντα θαυμάσια, (974e) ποιοῦσιν αἱ νόησιν ἀριθμοῦ καὶ δύναμιν τοῦ ἀριθμεῖν ἔχουσαι φύσεις, ὥσπερ ἔχουσιν αἱ περὶ Σοῦσα βόες. Εἰσὶ γὰρ αὐτόθι τὸν βασιλικὸν παράδεισον ἄρδουσαι περιάκτοις ἀντλήμασιν, ὧν ὥρισται τὸ πλῆθος· ἑκατὸν γὰρ ἑκάστη βοῦς ἀναφέρει καθ' ἡμέραν ἑκάστην ἀντλήματα· πλείονα δ' οὐκ ἔστιν οὔτε λαθεῖν οὔτε βιάσασθαι βουλόμενον· ἀλλὰ καὶ πείρας ἕνεκα πολλάκις προστιθέντων ὑφίσταται καὶ οὐ πρόεισιν, ἀποδοῦσα τὸ τεταγμένον· οὕτως ἀκριβῶς συντίθησι καὶ καταμνημονεύει τὸ κεφάλαιον, ὡς Κτησίας Κνίδιος ἱστόρηκε. Λίβυες δ' Αἰγυπτίων καταγελῶσι μυθολογούντων περὶ τοῦ ὄρυγος, (974f) ὡς φωνὴν ἀφιέντος ἡμέρας ἐκείνης καὶ ὥρας ἧς ἐπιτέλλει τὸ ἄστρον, Σῶθιν αὐτοὶ Κύνα δὲ καὶ Σείριον ἡμεῖς καλοῦμεν· τὰς γὰρ αὑτῶν ὁμοῦ πάσας αἶγας, ὅταν ἀνάσχῃ μεθ' ἡλίου τὸ ἄστρον ἀτρεκῶς, ἐκεῖ στρεφομένας ἀποβλέπειν πρὸς τὴν ἀνατολήν· καὶ τεκμήριον τοῦτο τῆς περιόδου βεβαιότατον εἶναι καὶ μάλιστα τοῖς μαθηματικοῖς κανόσιν ὁμολογούμενον. [974] (974a) il leva la tête, regarda de tous côtés, et, au grand étonnement de tous les spectateurs, il se dressa sur ses pieds, courut à celui qui devait le recevoir et le caressa avec les plus vives démonstrations de joie. Ce spectacle amusa tout le monde, et en particulier le vieux empereur Vespasien, qui était venu le voir au théâtre de Marcellus. Mais n'est-il pas ridicule que nous fassions ici un mérite aux animaux de leur facilité à s'instruire, tandis que nous-mêmes, comme Démocrite l'a prouvé, nous sommes leurs disciples dans des choses très importantes? L'araignée nous a appris à ourdir de la toile et à coudre ; l'hirondelle à bâtir; c'est à l'envie d'imiter le cygne et le rossignol que nous devons la musique. Des trois parties de la médecine, les animaux pratiquent de chacune ce qu'il y a de plus utile (974b) et de plus noble ; ils ne se bornent pas à la connaissance des simples, comme les tortues qui prennent de l'origan et les belettes de la rue quand elles ont mangé du serpent, les chiens qui se purgent avec du chiendent, le dragon qui s'éclaircit la vue avec du fenouil. L'ours, lorsqu'il sort de sa retraite, mange de l'arum sauvage, dont les sucs acrimonieux et apéritifs lui ouvrent les intestins qu'une longue abstinence a presque collés les uns contre les autres. Quand il est dégoûté, il s'approche d'une fourmilière, se couche et tire sa langue, qui est molle et imbibée d'une humeur douce et gluante ; il attend qu'elle soit couverte (974c) de fourmis, après quoi il la retire, avale ces insectes, et est guéri. Les Égyptiens ont appris, dit-on, l'usage des lavements, en voyant l'ibis s'en donner avec l'eau de mer. Leurs prêtres emploient, pour se purifier, l'eau dont cet oiseau a bu, parce qu'il ne boit jamais d'une eau corrompue ou malsaine. Il est des animaux qui se guérissent par l'abstinence et par la diète. Ainsi les lions et les loups, quand ils ont mangé avec excès et qui'ils sont dégoûtés, se tiennent longtemps couchés, pour ranimer leur chaleur naturelle. On raconte qu'un tigre à qui l'on avait donné un chevreau dans un temps où il faisait diète, fut deux jours sans y toucher. Le (974d) troisième jour que la faim le prit, il demanda autre chose en secouant fortement sa loge, et ne voulut pas manger le chevreau que l'habitude de vivre ensemble lui faisait regarder comme son compagnon. Les éléphants pratiquent aussi la chirurgie, ils arrachent du corps des blessés les flèches, les traits et les tronçons de lances, et cela sans agrandir leurs plaies et sans les faire souffrir. Les chèvres de Crète, lorsqu'elles ont été percées d'une flèche, mangent du dictame, qui fait sortir facilement le trait, et leur exemple a appris aux femmes enceintes à faire usage de cette plante pour se procurer un enfantement plus facile. Dès que ces animaux ont reçu quelque blessure, ils ne cherchent pas d'autre remède que le dictame. Voilà sans doute des connaissances merveilleuses ; (974e) mais il est encore plus étonnant de voir des animaux apprendre à compter et posséder la science du calcul. Tels sont les bœufs de Suse, qui arrosent les jardins du roi avec des puits à roues, et qui font chaque jour un nombre de tours déterminé : c'est cent pour chacun. Il est impossible de leur en faire faire davantage ni de gré ni de force ; on l'a souvent essayé, mais toujours inutilement. Dès que leur tâche est remplie, ils s'arrêtent, sans qu'il soit possible de les faire marcher, tant ils savent bien compter et conserver dans leur mémoire le nombre de tours qu'ils ont faits. C'est de Ctésias le Cnidien que j'ai emprunté ce récit. Les peuples d'Afrique se moquent des Égyptiens, qui disent que leur oryx (974f) jette un cri au même jour et à la même heure que se lève l'étoile qu'ils nomment Sothis, et que nous appelons la canicule ou le Sirius. Ils ajoutent qu'au lever héliaque de cet astre toutes les chèvres se tournent à la fois vers l'orient; que c'est même la preuve la plus certaine que le Sirius a fini sa révolution, et qu'elle est d'accord avec les calculs des mathématiciens.


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Dernière mise à jour : 28/11/2007