HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

PLOTIN, Les Ennéades, IV, livre VI

Chapitre 2

 Chapitre 2

[4,6,2] Εἰ οὖν μὴ οὕτως, τίς τρόπος; λέγει περὶ ὧν οὐκ ἔχει· τοῦτο γὰρ δυνάμεως, οὐ τὸ παθεῖν τι, ἀλλὰ τὸ δυνηθῆναι καὶ ἐφὧι τέτακται ἐργάσασθαι. Οὕτως γὰρ ἄν, οἶμαι, καὶ διακριθείη τῆι ψυχῆι καὶ τὸ ὁρατὸν καὶ τὸ ἀκουστόν, οὐκ εἰ τύποι ἄμφω, ἀλλεἰ μὴ τύποι μηδὲ πείσεις, ἀλλἐνέργειαι περὶ ἔπεισι πεφύκασιν. Ἡμεῖς δὲ ἀπιστοῦντες, μὴ οὐ δύνηται, ἐὰν μὴ πληγῆι, τὸ αὑτῆς γινώσκειν δύναμις ἑκάστη, πάσχειν, ἀλλοὐ γινώσκειν τὸ ἐγγὺς ποιοῦμεν, οὗ κρατεῖν δέδοται, ἀλλοὐ κρατεῖσθαι. Τὸν αὐτὸν δὴ τρόπον καὶ ἐπὶ ἀκοῆς δεῖ νομίζειν γίνεσθαι· τὸν μὲν τύπον εἶναι ἐν τῶι ἀέρι πληγήν τινα οὖσαν διηρθρωμένην, οἷον γραμμάτων ἐγγεγραμμένων ὑπὸ τοῦ τὴν φωνὴν πεποιηκότος, τὴν μέντοι δύναμιν καὶ τὴν τῆς ψυχῆς οὐσίαν οἷον ἀναγνῶναι τοὺς τύπους ἐν τῶι ἀέρι γεγραμμένους ἐλθόντας πλησίον, εἰς ἐλθόντες πεφύκασιν ὁρᾶσθαι. Γεύσεως δὲ καὶ ὀσφρήσεως τὰ μὲν πάθη, τὰ δὅσα αἰσθήσεις αὐτῶν καὶ κρίσεως, τῶν παθῶν εἰσι γνώσεις ἄλλαι τῶν παθῶν οὖσαι. Τῶν δὲ νοητῶν γνῶσις ἀπαθὴς καὶ ἀτύπωτός ἐστι μᾶλλον· ἀνάπαλιν γὰρ ἔσωθεν οἷον προπίπτει, τὰ δὲ ἔξωθεν θεωρεῖται· καὶ ἔστιν ἐκεῖνα μᾶλλον ἐνέργειαι καὶ κυριώτεραι· αὑτῆς γάρ, καὶ ἔστιν αὐτὴ ἐνεργοῦσα ἕκαστον. Πότερα δὲ αὑτὴν μὲν ψυχὴ δύο καὶ ὡς ἕτερον ὁρᾶι, νοῦν δὲ ἓν καὶ ἄμφω τὰ δύο ἕν, ἐν ἄλλοις. [4,6,2] Si la sensation ne s'opère pas ainsi, comment a-t-elle lieu? L'âme peut-elle juger les choses qu'elle ne possède pas? — Sans doute : c'est le propre de la puissance, non d'éprouver, de pâtir, mais de déployer sa force, de remplir la fonction à laquelle elle est destinée. Pour que l'âme discerne l'objet visible ou l'objet sonore, il faut qu'ils ne soient point des images ni des passions, mais des actes relatifs aux objets qui sont naturellement de leur domaine. Cependant, en ne voulant pas croire que chaque faculté puisse connaître son objet sans en recevoir une impulsion, nous la ferions pâtir, nous ne lui ferions pas connaître l'objet placé devant elle : car c'est elle qui doit dominer l'objet au lieu d'être dominée par lui. Il en est pour l'ouïe de même que pour la vue. L'empreinte est dans l'air : les sons consistent dans une suite de vibrations distinctes, semblables à des lettres tracées par celui qui parle. L'âme, en vertu de sa puissance et de son essence, lit les caractères figurés dans l'air quand ils se présentent à la faculté qui doit les percevoir. Enfin, pour le goût et l'odorat, il faut également distinguer la passion et la connaissance de la passion, connaissance qui est la sensation, le jugement de la passion, et qui en diffère complètement. Quant à la connaissance des choses intelligibles, elle admet encore moins une passion, une empreinte : car c'est en elle-même que l'âme trouve les choses intelligibles, c'est hors d'elle-même qu'elle contemple les choses sensibles. Aussi les notions des premières sont-elles des actes d'une nature supérieure aux autres : ce sont les actes mêmes de l'âme, les actes produits par elle. Quant à savoir si l'âme se voit elle-même comme double, se contemplant comme un autre objet en quelque sorte, tandis qu'elle voit l'intelligence comme une de telle sorte que les deux choses ne fassent qu'une, c'est une question que nous traiterons ailleurs.


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Dernière mise à jour : 3/06/2010