HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

PLOTIN, Les Ennéades, IV, livre VI

Chapitre 1

 Chapitre 1

[4,6,0] QUATRIÈME ENNÉADE. LIVRE SIXIÈME. Περὶ αἰσθησεως καὶ μνήμης. [4,6,0] QUATRIÈME ENNÉADE. LIVRE SIXIÈME. DES SENS ET DE LA MÉMOIRE.
[4,6,1] Τὰς αἰσθήσεις οὐ τυπώσεις οὐδἐνσφραγίσεις λέγοντες ἐν ψυχῆι γίγνεσθαι, οὐδὲ τὰς μνήμας πάντως τε καὶ ἀκολούθως ἐροῦμεν κατοχὰς μαθημάτων καὶ αἰσθήσεων εἶναι τοῦ τύπου μείναντος ἐν τῆι ψυχῆι, ὃς μηδὲ τὸ πρῶτον ἐγένετο. Διὸ τοῦ αὐτοῦ λόγου ἂν εἴη ἄμφω, ἐγγίγνεσθαί τε ἐν τῆι ψυχῆι καὶ μένειν, εἰ μνημονεύοιτο, τὸ ἕτερον ὁποτερονοῦν μὴ διδόντα μὴ διδόναι μηδὲ θάτερον. Ὅσοι δὴ λέγομεν μηδέτερον, ἀναγκαίως ζητήσομεν, τίς τρόπος ἑκατέρου, ἐπειδὴ οὔτε τὸν τύπον τοῦ αἰσθητοῦ ἐγγίγνεσθαί φαμεν τῆι ψυχῆι καὶ τυποῦν αὐτήν, οὔτε τὴν μνήμην λέγομεν εἶναι τοῦ τύπου ἐμμείναντος. Εἰ δἐπὶ τῆς ἐναργεστάτης αἰσθήσεως θεωροῖμεν τὸ συμβαῖνον, τάχἂν καὶ ἐπὶ τῶν ἄλλων αἰσθήσεων μεταφέροντες τὸ αὐτὸ ἐξεύροιμεν ἂν τὸ ζητούμενον. Δῆλον δὲ δήπου ἐν παντί, ὡς αἴσθησιν ὁτουοῦν λαμβάνοντες διὁράσεως ἐκεῖ ὁρῶμεν καὶ τῆι ὄψει προσβάλλομεν, οὗ τὸ ὁρατόν ἐστιν ἐπεὐθείας κείμενον, ὡς ἐκεῖ δηλονότι τῆς ἀντιλήψεως γινομένης καὶ πρὸς τὸ ἔξω τῆς ψυχῆς βλεπούσης, ἅτε μηδενός, οἶμαι, τύπου ἐν αὐτῆι γενομένου γιγνομένου οὐδὲ τῶι σφραγῖδα λαμβάνειν, ὥσπερ ἐν κηρῶι δακτυλίου βλεπούσης. Οὐδὲν γὰρ ἂν ἐδεήθη τοῦ ἔξω βλέπειν, ἤδη ἔχουσα παρἑαυτῆς εἶδος τοῦ ὁρωμένου τούτωι τῶι ἐκεῖ εἰσελθεῖν τὸν τύπον βλέπουσα. Τὸ δὲ δὴ διάστημα προστιθεῖσα τῶι ὁράματι καὶ ἐξ ὅσου θέα ψυχὴ λέγουσα οὕτως ἂν τὸ ἐν αὐτῆι οὐδὲν ἀφεστηκὸς ἀφαὑτῆς ὡς πόρρω ὂν βλέποι; Τό τε μέγεθος αὐτοῦ, ὅσον ἐστὶν ἔξω, πῶς ἂν ὅσον ἐστὶ λέγοι, ὅτι μέγα, οἷον τὸ τοῦ οὐρανοῦ, τοῦ ἐν αὐτῆι τύπου τοσούτου δὲ εἶναι οὐ δυναμένου; Τὸ δὲ μέγιστον ἁπάντων· εἰ γὰρ τύπους λαμβάνοιμεν ὧν ὁρῶμεν, οὐκ ἔσται βλέπειν αὐτὰ ὁρῶμεν, ἰνδάλματα δὲ ὁραμάτων καὶ σκιάς, ὥστε ἄλλα μὲν εἶναι αὐτὰ τὰ πράγματα, ἄλλα δὲ τὰ ἡμῖν ὁρώμενα. Ὅλως δέ, ὥσπερ λέγεται, ὡς οὐκ ἔστιν ἐπιθέντα τῆι κόρηι τὸ ὁρατὸν θεάσασθαι, ἀποστήσαντα δὲ δεῖ οὕτως ὁρᾶν, τοῦτο χρὴ καὶ πολὺ μᾶλλον ἐπὶ τὴν ψυχὴν μεταφέρειν. Εἰ γὰρ τὸν τύπον τοῦ ὁρατοῦ θείμεθα ἐν αὐτῆι, ἐκεῖνο μέν, ὧι ἐνεσφράγισται, οὐκ ἂν ὅραμα ἴδοι· δεῖ γὰρ {καὶ} δύο γενέσθαι τό τε ὁρῶν καὶ τὸ ὁρώμενον. Ἄλλο ἄρα δεῖ εἶναι τὸ ὁρῶν ἀλλαχοῦ κείμενον τὸν τύπον, ἀλλοὐκ ἐν ὧι ἐστι κείμενον. Δεῖ ἄρα τὴν ὅρασιν οὐ κειμένου εἶναι, ἀλλὰ μὴ κειμένου εἶναι, ἵνα ἦι ὅρασις. [4,6,1] Si nous admettons que les sensations ne sont pas des images imprimées à l'âme et semblables à l'empreinte d'un cachet, nous dirons aussi, pour être conséquents avec nous-mêmes, que les souvenirs ne sont pas des notions ni des sensations conservées dans l'âme par la permanence de l'empreinte, puisque, selon nous, l'âme n'a point reçu d'empreinte dans l'origine. Ainsi, les deux questions n'en font qu'une : ou il faut admettre que la sensation consiste dans une image imprimée à l'âme, et le souvenir dans sa conservation ; ou, si l'on rejette l'une de ces deux assertions, il faut également rejeter l'autre. Puisque nous les regardons toutes deux comme fausses, nous avons à chercher comment s'opèrent les deux faits : car nous affirmons que la sensation n'est pas l'impression d'une image, ni le souvenir la permanence de cette image. Si nous examinons d'abord le sens le plus pénétrant, en transportant par induction les mêmes lois aux autres sens, nous trouverons la solution de la question. De la Sensation. En général, quand nous sentons par la vue, nous apercevons l'objet visible et nous l'atteignons par la vue dans l'endroit où il est placé devant nos yeux, comme si la perception s'opérait dans cet endroit même et que l'âme vît hors d'elle. Ce fait a lieu, je pense, sans qu'aucune image se soit produite ni se produise hors de l'âme, sans que celle-ci reçoive aucune empreinte semblable à celle qu'un cachet donne à la cire. En effet, l'âme n'aurait pas besoin de regarder hors d'elle si elle possédait déjà en elle-même l'image de l'objet visible, si elle voyait par cela seul qu'elle possède l'image. On calcule à quel intervalle est placé l'objet, à quelle distance il est aperçu : c'est que l'âme n'a pas en elle-même l'image de l'objet; sinon, comme cet objet ne serait pas éloigné d'elle, l'âme ne le verrait pas placé à une grande distance. De plus, elle ne pourrait par l'image qu'elle recevrait juger de la grandeur de l'objet, déterminer même s'il a une grandeur : que cet objet soit le ciel, par exemple ; évidemment, l'image que l'âme en aurait ne saurait être aussi grande. Enfin, et c'est la plus forte objection qu'on puisse faire à cette doctrine, si nous percevions seulement les images des objets que nous voyons, au lieu de voir ces objets mêmes, nous ne verrions que leurs traces et leurs ombres. Alors, les réalités seraient autres que les choses que nous voyons. Enfin, si l'on dit avec raison que nous ne pouvons discerner un objet placé sur notre pupille, tandis que nous le voyons s'il est éloigné, cette assertion s'applique à l'âme avec plus de vérité encore. Si nous plaçons en elle l'image de l'objet visible, elle ne verra pas l'objet qui lui donne cette image. Il faut en effet qu'il y ait deux choses, l'objet qui est vu et le sujet qui voit: par conséquent, le sujet qui voit l'objet visible doit en être distinct et le voir placé ailleurs qu'en lui-même. Ainsi, l'acte de la vision a pour condition, non que l'image de l'objet soit placée dans l'âme, mais plutôt qu'elle n'y soit pas placée.


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Dernière mise à jour : 3/06/2010