[3,7,5] Τοῦτο δέ, ὅταν τινὶ προσβαλὼν τῇ ψυχῇ ἔχω λέγειν περὶ αὐτοῦ, μᾶλλον δὲ ὁρᾶν αὐτὸ τοιοῦτον οἷον μηδὲν περὶ αὐτὸ ὅλως γεγονέναι – εἰ γὰρ τοῦτο, οὐκ ἀεὶ ὄν, ἢ οὐκ ἀεί τι ὅλον ὄν – ἆρ᾽ οὖν ἤδη ἀίδιον, εἰ μὴ καὶ ἐνυπάρχοι αὐτῷ τοιαύτη φύσις, ὡς πίστιν ἔχειν περὶ αὐτοῦ, ὡς οὕτω καὶ μὴ ἄλλως ἔτι, ὡς, εἰ πάλιν προσβάλοις, εὑρεῖν τοιοῦτον; Τί οὖν, εἰ μηδὲ ἀφίσταιτό τις αὐτοῦ τῆς θέας, ἀλλὰ συνὼν εἴη τῆς φύσεως ἀγασθεὶς καὶ δυνατὸς τοῦτο πράττειν ἀτρύτῳ φύσει; Ἢ δραμὼν καὶ αὐτὸς εἰς αἰῶνα ἔσται καὶ οὐκ ἀποκλίνων οὐδαμῇ, ἵν ἦ ὅμοιος καὶ αἰώνιος, τῷ ἐν αὐτῷ αἰωνίῳ τὸν αἰῶνα καὶ τὸ αἰώνιον θεώμενος. Εἰ οὖν τὸ οὕτως ἔχον αἰώνιον καὶ ἀεὶ ὄν, τὸ μὴ ἀποκλῖνον εἰς ἑτέραν φύσιν κατὰ μηδὲν, ζωὴν ἔχον, ἣν ἔχει πᾶσαν ἤδη, οὐ προσλαβὸν οὐδὲ προσλαμβάνον ἢ προσληψόμενον, εἴη ἂν ἀίδιον μὲν τὸ οὕτως ἔχον, ἀιδιότης δὲ ἡ τοιαύτη κατάστασις τοῦ ὑποκειμένου ἐξ αὐτοῦ οὖσα καὶ ἐν αὐτῷ, αἰὼν δὲ τὸ ὑποκείμενον μετὰ τῆς τοιαύτης καταστάσεως ἐμφαινομένης. Ὅθεν σεμνὸν ὁ αἰών, καὶ ταὐτὸν τῷ θεῷ ἡ ἔννοια λέγει· λέγει δὲ τούτῳ τῷ θεῷ. Καὶ καλῶς ἂν λέγοιτο ὁ αἰὼν θεὸς ἐμφαίνων καὶ προφαίνων ἑαυτὸν οἷός ἐστι, τὸ εἶναι ὡς ἀτρεμὲς καὶ ταὐτὸν καὶ οὕτως καὶ τὸ βεβαίως ἐν ζωῇ. Εἰ δ ἐκ πολλῶν λέγομεν αὐτόν, οὐ δεῖ θαυμάζειν· πολλὰ γὰρ ἕκαστον τῶν ἐκεῖ διὰ δύναμιν ἄπειρον· ἐπεὶ καὶ τὸ ἄπειρον τὸ μὴ ἂν ἐπιλείπειν, καὶ τοῦτο κυρίως, ὅτι μηδὲν αὐτοῦ ἀναλίσκει.
Καὶ εἴ τις οὕτω τὸν αἰῶνα λέγοι ζωὴν ἄπειρον ἤδη τῷ πᾶσαν εἶναι καὶ μηδὲν ἀναλίσκειν αὐτῆς τῷ μὴ παρεληλυθέναι μηδ αὖ μέλλειν – ἤδη γὰρ οὐκ ἂν εἴη πᾶσα – ἐγγὺς ἂν εἴη τοῦ ὁρίζεσθαι. {Τὸ γὰρ ἑξῆς τῷ πᾶσαν εἶναι καὶ μηδὲν ἀναλίσκειν ἐξήγησις ἂν εἴη τοῦ ἄπειρον ἤδη εἶναι.}
| [3,7,5] On s'assure qu'il en est ainsi quand, appliquant son intelligence à la contemplation de quelqu'un des intelligibles, on peut affirmer ou plutôt voir qu'il est absolument incapable d'avoir jamais subi aucun changement; sinon, il ne serait pas toujours, ou du moins il ne serait pas toujours tout entier. Est-il ainsi perpétuel ? Oui sans doute : telle est sa nature qu'on reconnaît qu'il est toujours tel qu'il est et qu'il ne saurait être autre dans la suite; en sorte que, si l'on vient à le contempler de nouveau, on le trouvera toujours semblable à lui-même. Donc, si l'on ne cesse jamais de le contempler, qu'on lui reste uni en admirant sa nature, et que l'on montre ainsi dans cet acte une nature infatigable, on s'élèvera soi-même à l'éternité; mais il faut, pour être éternel comme l'Être, ne se laisser distraire par rien en contemplant l'Éternité et la nature éternelle dans l'Éternel même. Si ce qui existe de cette manière est éternel et existe toujours, il en résulte que ce qui ne s'abaisse jamais à une nature inférieure, ce qui possède la vie dans sa plénitude, sans avoir jamais reçu, ni recevoir, ni devoir recevoir rien, il en résulte, dis-je, que ce qui existe de cette manière est perpétuel. La perpétuité est la propriété constitutive d'une pareille substance; elle est d'elle et en elle. L'Éternité est la substance en qui se manifeste cette propriété. Il en résulte que la raison nous dit que l'Éternité est une chose vénérable, qu'elle est identique avec Dieu, c'est-à-dire avec ce Dieu {qui est l'Être intelligible}. On peut affirmer en effet que l'Éternité est Dieu qui se manifeste en soi et hors de soi dans son essence immuable, identique, dans la permanence de sa vie. Rien d'étonnant d'ailleurs si nous affirmons malgré cela qu'il y a pluralité en Dieu. Chaque intelligible est pluralité parce qu'il est infini par sa puissance, infini, dis-je, en ce sens que rien ne lui manque ; or il possède éminemment ce privilège parce qu'il n'est sujet à rien perdre.
L'Éternité peut donc être définie : la vie qui est actuellement infinie parce qu'elle est universelle et qu'elle ne perd rien, puisqu'il n'y a pour elle rien de passé, rien de futur; sans cela, elle ne serait plus tout entière. En effet, dire qu'elle est universelle et ne perd rien, c'est expliquer ce qu'on entend par ces mots : la vie qui est actuellement infinie.
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