HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, La République, livre IX

Page 576

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[9,576] (576a) αὐτοὶ ὑποπεσόντες, πάντα σχήματα τολμῶντες ποιεῖν ὡς οἰκεῖοι,
διαπραξάμενοι δὲ ἀλλότριοι;
Καὶ σφόδρα γε.
Ἐν παντὶ ἄρα τῷ βίῳ ζῶσι φίλοι μὲν οὐδέποτε οὐδενί, ἀεὶ δέ του
δεσπόζοντες δουλεύοντες ἄλλῳ, ἐλευθερίας δὲ καὶ φιλίας ἀληθοῦς
τυραννικὴ φύσις ἀεὶ ἄγευστος.
Πάνυ μὲν οὖν.
Ἆροὖν οὐκ ὀρθῶς ἂν τοὺς τοιούτους ἀπίστους καλοῖμεν;
Πῶς δοὔ;
Καὶ μὴν ἀδίκους γε ὡς οἷόν τε μάλιστα, εἴπερ ὀρθῶς (576b) ἐν τοῖς
πρόσθεν ὡμολογήσαμεν περὶ δικαιοσύνης οἷόν ἐστιν.
Ἀλλὰ μήν, δὅς, ὀρθῶς γε.
Κεφαλαιωσώμεθα τοίνυν, ἦν δἐγώ, τὸν κάκιστον. ἔστιν δέ που, οἷον
ὄναρ διήλθομεν, ὃς ἂν ὕπαρ τοιοῦτος .
Πάνυ μὲν οὖν.
Οὐκοῦν οὗτος γίγνεται ὃς ἂν τυραννικώτατος φύσει ὢν μοναρχήσῃ,
καὶ ὅσῳ ἂν πλείω χρόνον ἐν τυραννίδι βιῷ, τοσούτῳ μᾶλλον τοιοῦτος.
Ἀνάγκη, ἔφη διαδεξάμενος τὸν λόγον Γλαύκων.
Ἆροὖν, ἦν δἐγώ, ὃς ἂν φαίνηται πονηρότατος, καὶ (576c) ἀθλιώτατος
φανήσεται; καὶ ὃς ἂν πλεῖστον χρόνον καὶ μάλιστα τυραννεύσῃ, μάλιστά
τε καὶ πλεῖστον χρόνον τοιοῦτος γεγονὼς τῇ ἀληθείᾳ; τοῖς δὲ πολλοῖς
πολλὰ καὶ δοκεῖ.
Ἀνάγκη, ἔφη, ταῦτα γοῦν οὕτως ἔχειν.
Ἄλλο τι οὖν, ἦν δἐγώ, γε τυραννικὸς κατὰ τὴν τυραννουμένην
πόλιν ἂν εἴη ὁμοιότητι, δημοτικὸς δὲ κατὰ δημοκρατουμένην, καὶ οἱ ἄλλοι
οὕτω;
Τί μήν;
Οὐκοῦν, ὅτι πόλις πρὸς πόλιν ἀρετῇ καὶ εὐδαιμονίᾳ, τοῦτο καὶ ἀνὴρ
πρὸς ἄνδρα;
(576d) Πῶς γὰρ οὔ;
Τί οὖν ἀρετῇ τυραννουμένη πόλις πρὸς βασιλευομένην οἵαν τὸ
πρῶτον διήλθομεν;
Πᾶν τοὐναντίον, ἔφη· μὲν γὰρ ἀρίστη, δὲ κακίστη.
Οὐκ ἐρήσομαι, εἶπον, ὁποτέραν λέγεις· δῆλον γάρ. ἀλλεὐδαιμονίας
τε αὖ καὶ ἀθλιότητος ὡσαύτως ἄλλως κρίνεις; καὶ μὴ ἐκπληττώμεθα
πρὸς τὸν τύραννον ἕνα ὄντα βλέποντες, μηδεἴ τινες ὀλίγοι περὶ ἐκεῖνον,
ἀλλὡς χρὴ ὅλην (576e) τὴν πόλιν εἰσελθόντας θεάσασθαι, καταδύντες εἰς
ἅπασαν καὶ ἰδόντες, οὕτω δόξαν ἀποφαινώμεθα.
Ἀλλὀρθῶς, ἔφη, προκαλῇ· καὶ δῆλον παντὶ ὅτι τυραννουμένης μὲν
οὐκ ἔστιν ἀθλιωτέρα, βασιλευομένης δὲ οὐκ εὐδαιμονεστέρα.
[9,576] ils font des bassesses, osent jouer (576a) tous
les rôles pour lui montrer leur attachement, quitte à ne plus
le vouloir connaître quand ils seront parvenus à leurs fins.
C'est très vrai.
Leur vie durant, ils ne sont donc les amis de personne,
toujours despotes ou esclaves; quant à la liberté et à l'amitié
véritables, un naturel tyrannique ne les goûte jamais.
Assurément.
N'est-ce donc pas à bon droit que nous les appellerions des
hommes sans foi?
Comment non?
Et injustes au dernier point, si ce dont nous sommes (576b)
convenus plus haut, touchant la nature de la justice, est exact.
Mais certes, dit-il, c'est exact.
Résumons-nous donc quant au parfait scélérat : C'est celui
qui, à l'état de veille, est tel que l'homme en état de songe
que nous avons décrit.
Parfaitement.
Or devient tel celui qui, doué de la nature la plus tyrannique,
est parvenu à gouverner seul, et il le devient d'autant plus
qu'il a vécu plus longtemps dans l'exercice de la tyrannie.
C'est inévitable, dit Glaucon prenant à son tour la parole.
Mais, repris-je, celui qui est apparu comme le plus (576c)
méchant, se révélera-t-il aussi le plus malheureux? Et celui
qui aura exercé la tyrannie la plus longue et la plus
absolue, n'aura-t-il pas été malheureux à l'extrême et
pendant le plus longtemps, en vérité? - bien que la
multitude ait là-dessus des opinions multiples.
Il n'en saurait être autrement.
Or n'est-il pas vrai que l'homme tyrannique est fait à la
ressemblance de la cité tyrannique, comme l'homme
démocratique à celle de la démocratie, et ainsi des autres?
Sans doute.
Et ce qu'est une cité à une autre cité, pour la vertu et le
bonheur, un homme ne l'est-il pas à un autre homme?
(576d) Comment non?
Quel est donc, pour la vertu, le rapport de la cité tyrannique
à la cité royale telle que nous l'avons décrite d'abord?
Elles sont exactement contraires, répondit-il; l'une est la
meilleure, l'autre la pire.
Je ne te demanderai pas laquelle des deux est la meilleure
ou la pire - cela est évident. Mais relativement au bonheur
et au malheur, en juges-tu de même ou autrement? Et ici
ne nous laissons pas éblouir par la vue du tyran seul et des
quelques favoris qui l'entourent : nous devons pénétrer
dans la cité pour la considérer dans son ensemble, nous
glisser partout et tout voir, (576e) avant de nous faire une
opinion.
Ce que tu demandes est juste, dit-il - et il est évident pour
tout le monde qu'il n'y a point de cité plus malheureuse que
la cité tyrannique, ni de plus heureuse que la cité royale.


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Dernière mise à jour : 1/06/2006