HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, La République, livre IX

Page 575

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[9,575] οὔτε τινὸς φόνου δεινοῦ ἀφέξεται οὔτε βρώματος οὔτἔργου,
(575a) ἀλλὰ τυραννικῶς ἐν αὐτῷ Ερως ἐν πάσῃ ἀναρχίᾳ καὶ ἀνομίᾳ
ζῶν, ἅτε αὐτὸς ὢν μόναρχος, τὸν ἔχοντά τε αὐτὸν ὥσπερ πόλιν ἄξει ἐπὶ πᾶσαν
τόλμαν, ὅθεν αὑτόν τε καὶ τὸν περὶ αὑτὸν θόρυβον θρέψει, τὸν μὲν ἔξωθεν
εἰσεληλυθότα ἀπὸ κακῆς ὁμιλίας, τὸν δἔνδοθεν ὑπὸ τῶν αὐτῶν τρόπων
καὶ ἑαυτοῦ ἀνεθέντα καὶ ἐλευθερωθέντα· οὐχ οὗτος βίος τοῦ τοιούτου;
Οὗτος μὲν οὖν, ἔφη.
Καὶ ἂν μέν γε, ἦν δἐγώ, ὀλίγοι οἱ τοιοῦτοι ἐν πόλει (575b) ὦσι καὶ τὸ
ἄλλο πλῆθος σωφρονῇ, ἐξελθόντες ἄλλον τινὰ δορυφοροῦσι τύραννον
μισθοῦ ἐπικουροῦσιν, ἐάν που πόλεμος · ἐὰν δἐν εἰρήνῃ τε καὶ ἡσυχίᾳ
γένωνται, αὐτοῦ δὴ ἐν τῇ πόλει κακὰ δρῶσι σμικρὰ πολλά.
Τὰ ποῖα δὴ λέγεις;
Οἷα κλέπτουσι, τοιχωρυχοῦσι, βαλλαντιοτομοῦσι, λωποδυτοῦσιν,
ἱεροσυλοῦσιν, ἀνδραποδίζονται· ἔστι δὅτε συκοφαντοῦσιν, ἐὰν δυνατοὶ
ὦσι λέγειν, καὶ ψευδομαρτυροῦσι καὶ δωροδοκοῦσιν.
(575c) Σμικρά γ’, ἔφη, κακὰ λέγεις, ἐὰν ὀλίγοι ὦσιν οἱ τοιοῦτοι.
Τὰ γὰρ σμικρά, ἦν δἐγώ, πρὸς τὰ μεγάλα σμικρά ἐστιν, καὶ ταῦτα δὴ
πάντα πρὸς τύραννον πονηρίᾳ τε καὶ ἀθλιότητι πόλεως, τὸ λεγόμενον,
οὐδἵκταρ βάλλει. ὅταν γὰρ δὴ πολλοὶ ἐν πόλει γένωνται οἱ τοιοῦτοι καὶ
ἄλλοι οἱ συνεπόμενοι αὐτοῖς, καὶ αἴσθωνται ἑαυτῶν τὸ πλῆθος, τότε οὗτοί
εἰσιν οἱ τὸν τύραννον γεννῶντες μετὰ δήμου ἀνοίας ἐκεῖνον, ὃς ἂν αὐτῶν
μάλιστα αὐτὸς ἐν αὑτῷ μέγιστον καὶ πλεῖστον
(575d) ἐν τῇ ψυχῇ τύραννον ἔχῃ.
Εἰκότως γ’, ἔφη· τυραννικώτατος γὰρ ἂν εἴη.
Οὐκοῦν ἐὰν μὲν ἑκόντες ὑπείκωσιν· ἐὰν δὲ μὴ ἐπιτρέπῃ πόλις,
ὥσπερ τότε μητέρα καὶ πατέρα ἐκόλαζεν, οὕτω πάλιν τὴν πατρίδα, ἐὰν
οἷός τ, κολάσεται ἐπεισαγόμενος νέους ἑταίρους, καὶ ὑπὸ τούτοις δὴ
δουλεύουσαν τὴν πάλαι φίλην μητρίδα τε, Κρῆτές φασι, καὶ πατρίδα ἕξει
τε καὶ θρέψει. καὶ τοῦτο δὴ τὸ τέλος ἂν εἴη τῆς ἐπιθυμίας τοῦ τοιούτου
ἀνδρός.
(575e) Τοῦτο, δὅς, παντάπασί γε.
Οὐκοῦν, ἦν δἐγώ, οὗτοί γε τοιοίδε γίγνονται ἰδίᾳ καὶ πρὶν ἄρχειν·
πρῶτον μὲν οἷς ἂν συνῶσιν, κόλαξιν ἑαυτῶν συνόντες καὶ πᾶν ἑτοίμοις
ὑπηρετεῖν, ἐάν τού τι δέωνται,
[9,575] il ne s'abstiendra d'aucun meurtre, (575a) d'aucune
nourriture défendue, d'aucun forfait. Éros, qui vit en lui
tyranniquement dans un désordre et un dérèglement
complets, parce qu'il est le seul maître, poussera le
malheureux dont il occupe l'âme, comme un tyran la cité, à
tout oser pour le nourrir, lui et la cohue des désirs qui
l'entourent : ceux qui sont venus du dehors par les
mauvaises compagnies, et ceux qui, nés à l'intérieur,
de dispositions pareilles aux siennes, ont rompu leurs liens
et se sont affranchis. N'est-ce pas la vie que mène un tel homme?
Si, dit-il.
Or, repris-je, si dans un État les hommes de ce genre (575b)
sont en petit nombre, et que le reste du peuple soit sain, ils
partent pour aller servir de satellites à quelque tyran, ou se
louer comme mercenaires, s'il y a guerre quelque part;
mais si la paix et la tranquillité règnent partout, ils restent
dans la cité et y commettent un grand nombre de petits délits.
Quels délits veux-tu dire?
Par exemple ils volent, percent les murailles, coupent les
bourses, détroussent les passants, font capture et trafic
d'esclaves, et parfois, quand ils savent parler, ils sont
sycophantes, faux témoins et prévaricateurs.
Voilà donc ce que tu appelles de petits délits tant (575c) que
ces hommes sont en petit nombre !
Oui, répondis-je, car les petites choses ne sont petites que
par comparaison avec les grandes, et tous ces méfaits,
pour ce qui est de leur influence sur la misère et le malheur
de la cité, n'approchent même pas, comme on dit, de
la tyrannie. En effet, lorsque de tels hommes et ceux qui
les suivent sont nombreux dans un État, et qu'ils se
rendent compte de leur nombre, ce sont eux qui, aidés par
la sottise populaire, engendrent le tyran, en la personne de
celui qui a dans son âme le tyran le plus grand (575d) et le
plus achevé.
C'est naturel, dit-il, car il sera le plus tyrannique.
Et alors il peut arriver que la cité se soumette
volontairement; mais si elle résiste, de même qu'il
maltraitait naguère son père et sa mère, il châtiera sa
patrie, s'il en a le pouvoir; il y introduira de nouveaux
compagnons, et, leur asservissant celle qui lui fut autrefois
chère, sa matrie, comme disent les Crétois, et sa
patrie, il la nourrira dans l'esclavage. Et c'est là qu'aboutira
la passion du tyran.
Parfaitement, dit-il.
(575e) Maintenant, dans la vie privée, et avant d'arriver au
pouvoir, ces hommes-là ne se conduisent-ils pas de la
sorte? D'abord ils vivent avec des gens qui sont pour eux
des flatteurs prêts à leur obéir en tout, ou, s'ils ont besoin
de quelqu'un,


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Dernière mise à jour : 1/06/2006