HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, La République, livre IX

Page 574

  Page 574

[9,574] οἰστρᾶν καὶ σκοπεῖν τίς τι ἔχει, ὃν δυνατὸν ἀφελέσθαι
ἀπατήσαντα (574a) βιασάμενον;
Σφόδρα γ’, ἔφη.
Ἀναγκαῖον δὴ πανταχόθεν φέρειν, μεγάλαις ὠδῖσί τε καὶ ὀδύναις
συνέχεσθαι.
Ἀναγκαῖον.
Ἆροὖν, ὥσπερ αἱ ἐν αὐτῷ ἡδοναὶ ἐπιγιγνόμεναι τῶν ἀρχαίων πλέον
εἶχον καὶ τὰ ἐκείνων ἀφῃροῦντο, οὕτω καὶ αὐτὸς ἀξιώσει νεώτερος ὢν
πατρός τε καὶ μητρὸς πλέον ἔχειν, καὶ ἀφαιρεῖσθαι, ἐὰν τὸ αὑτοῦ μέρος
ἀναλώσῃ, ἀπονειμάμενος τῶν πατρῴων;
Ἀλλὰ τί μήν; ἔφη.
(574b) Ἂν δὲ δὴ αὐτῷ μὴ ἐπιτρέπωσιν, ἆροὐ τὸ μὲν πρῶτον ἐπιχειροῖ
ἂν κλέπτειν καὶ ἀπατᾶν τοὺς γονέας;
Πάντως.
Ὁπότε δὲ μὴ δύναιτο, ἁρπάζοι ἂν καὶ βιάζοιτο μετὰ τοῦτο;
Οἶμαι, ἔφη.
Ἀντεχομένων δὴ καὶ μαχομένων, θαυμάσιε, γέροντός τε καὶ
γραός, ἆρεὐλαβηθείη ἂν καὶ φείσαιτο μή τι δρᾶσαι τῶν τυραννικῶν;
Οὐ πάνυ, δὅς, ἔγωγε θαρρῶ περὶ τῶν γονέων τοῦ τοιούτου.
Ἀλλ’, Ἀδείμαντε, πρὸς Διός, ἕνεκα νεωστὶ φίλης καὶ οὐκ
ἀναγκαίας ἑταίρας γεγονυίας τὴν πάλαι φίλην καὶ ἀναγκαίαν (574c) μητέρα,
ἕνεκα ὡραίου νεωστὶ φίλου γεγονότος οὐκ ἀναγκαίου τὸν ἄωρόν τε καὶ
ἀναγκαῖον πρεσβύτην πατέρα καὶ τῶν φίλων ἀρχαιότατον δοκεῖ ἄν σοι
τοιοῦτος πληγαῖς τε δοῦναι καὶ καταδουλώσασθαι ἂν αὐτοὺς ὑπἐκείνοις,
εἰ εἰς τὴν αὐτὴν οἰκίαν ἀγάγοιτο;
Ναὶ μὰ Δία, δὅς.
Σφόδρα γε μακάριον, ἦν δἐγώ, ἔοικεν εἶναι τὸ τυραννικὸν ὑὸν
τεκεῖν.
Πάνυ γ’, ἔφη.
(574d) Τί δ’, ὅταν δὴ τὰ πατρὸς καὶ μητρὸς ἐπιλείπῃ τὸν τοιοῦτον, πολὺ
δὲ ἤδη συνειλεγμένον ἐν αὐτῷ τὸ τῶν ἡδονῶν σμῆνος, οὐ πρῶτον μὲν
οἰκίας τινὸς ἐφάψεται τοίχου τινος ὀψὲ νύκτωρ ἰόντος τοῦ ἱματίου, μετὰ
δὲ ταῦτα ἱερόν τι νεωκορήσει; καὶ ἐν τούτοις δὴ πᾶσιν, ἃς πάλαι εἶχεν
δόξας ἐκ παιδὸς περὶ καλῶν τε καὶ αἰσχρῶν, τὰς δικαίας ποιουμένας, αἱ
νεωστὶ ἐκ δουλείας λελυμέναι, δορυφοροῦσαι τὸνΕρωτα, κρατήσουσι
μετἐκείνου, αἳ πρότερον μὲν ὄναρ (e.) ἐλύοντο ἐν ὕπνῳ, ὅτε ἦν αὐτὸς ἔτι
ὑπὸ νόμοις τε καὶ πατρὶ δημοκρατούμενος ἐν ἑαυτῷ· τυραννευθεὶς δὲ ὑπὸ
Ερωτος, οἷος ὀλιγάκις ἐγίγνετο ὄναρ, ὕπαρ τοιοῦτος ἀεὶ γενόμενος,
[9,574] et cherche quelque proie dont il puisse s'emparer par
fraude ou par violence?
(574a) Certainement, dit-il.
Ainsi, ce sera pour lui une nécessité de piller de tous côtés,
ou d'endurer de grandes souffrances et de grandes peines.
Oui, une nécessité.
Et comme les nouvelles passions survenues dans son âme
l'ont emporté sur les anciennes et les ont dépouillées, de
même ne prétendra-t-il pas, lui qui est plus jeune,
l'emporter sur son père et sa mère, les dépouiller, quand il
aura dissipé sa part, et s'attribuer les biens paternels?
Sans contredit.
Et si ses parents ne lui cèdent point, n'essaiera-t-il (574b)
pas d'abord de les voler et de les tromper?
Certainement.
Mais s'il n'y réussit point, il leur arrachera leurs biens de force.
Je le crois, dit-il.
Maintenant, admirable ami, si le vieux père et la vieille
mère résistent et soutiennent la lutte, prendra-t-il garde et
s'abstiendra-t-il de commettre quelque action tyrannique?
Je ne suis pas du tout rassuré pour les parents de cet homme.
Mais par Zeus ! Adimante, pour une courtisane aimée d'hier
et qui n'est pour lui qu'un caprice, s'oubliera-t-il à l'égard
de cette amie ancienne et nécessaire qu'est sa mère,
ou pour un jeune homme en sa fleur qu'il chérit (574c)
depuis la veille, et qui n'est aussi pour lui qu'un caprice, à
l'égard de son père dont la jeunesse est passée, mais qui
est le plus nécessaire et le plus ancien de ses amis?
s'oubliera-t-il, dis, à leur égard au point de les frapper et de
les asservir à ces créatures, s'il introduit celles-ci dans sa maison?
Oui, par Zeus ! répondit-il.
C'est apparemment un très grand bonheur, m'écriai-je, que
d'avoir donné le jour à un fils de caractère tyrannique !
Oui, un très grand !
(574d) Mais quoi ! lorsqu'il aura épuisé les biens de ses père et
mère, et que les passions se seront rassemblées en essaim
nombreux dans son âme, n'en viendra-t-il pas à toucher
à la muraille de quelque maison ou au manteau de
quelque voyageur attardé dans la nuit, puis à faire place
nette dans les temples? Et en toutes ces conjonctures les
vieilles opinions, tenues pour justes, qu'il avait
depuis l'enfance sur l'honnête et le malhonnête, céderont le
pas aux opinions nouvellement affranchies qui servent
d'escorte à l'amour, et triompheront avec lui; auparavant
ces dernières ne se donnaient libre course qu'en rêve
(574e), pendant le sommeil, car il était alors soumis aux lois
et à son père et la démocratie régnait dans son âme; mais
maintenant, tyrannisé par l'amour, il sera sans cesse à
l'état de veille l'homme qu'il devenait quelquefois en songe;


Recherches | Texte | Lecture | Liste du vocabulaire | Index inverse | Menu | Site de Philippe Remacle |

 
UCL | FLTR | Hodoi Elektronikai | Itinera Electronica | Bibliotheca Classica Selecta (BCS) |
Ingénierie Technologies de l'Information : B. Maroutaeff - C. Ruell - J. Schumacher

Dernière mise à jour : 1/06/2006