HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, La République, livre IX

Page 591

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[9,591] καὶ τὸ βέλτιστον (591a) θεραπεύσαντες τῷ παρἡμῖν
τοιούτῳ ἀντικαταστήσωμεν φύλακα ὅμοιον καὶ ἄρχοντα ἐν αὐτῷ, καὶ τότε
δὴ ἐλεύθερον ἀφίεμεν.
Δηλοῖ γάρ, δὅς.
Πῇ δὴ οὖν φήσομεν, Γλαύκων, καὶ κατὰ τίνα λόγον λυσιτελεῖν
ἀδικεῖν, ἀκολασταίνειν τι αἰσχρὸν ποιεῖν, ἐξ ὧν πονηρότερος μὲν
ἔσται, πλείω δὲ χρήματα ἄλλην τινὰ δύναμιν κεκτήσεται;
Οὐδαμῇ, δὅς.
Πῇ δἀδικοῦντα λανθάνειν καὶ μὴ διδόναι δίκην λυσιτελεῖν; (591b)
οὐχὶ μὲν λανθάνων ἔτι πονηρότερος γίγνεται, τοῦ δὲ μὴ λανθάνοντος
καὶ κολαζομένου τὸ μὲν θηριῶδες κοιμίζεται καὶ ἡμεροῦται, τὸ δὲ ἥμερον
ἐλευθεροῦται, καὶ ὅλη ψυχὴ εἰς τὴν βελτίστην φύσιν καθισταμένη
τιμιωτέραν ἕξιν λαμβάνει, σωφροσύνην τε καὶ δικαιοσύνην μετὰ
φρονήσεως κτωμένη, σῶμα ἰσχύν τε καὶ κάλλος μετὰ ὑγιείας λαμβάνον,
τοσούτῳ ὅσῳπερ ψυχὴ σώματος τιμιωτέρα;
Παντάπασιν μὲν οὖν, ἔφη.
(591c) Οὐκοῦν γε νοῦν ἔχων πάντα τὰ αὑτοῦ εἰς τοῦτο συντείνας
βιώσεται, πρῶτον μὲν τὰ μαθήματα τιμῶν, τοιαύτην αὐτοῦ τὴν ψυχὴν
ἀπεργάσεται, τὰ δὲ ἄλλα ἀτιμάζων;
Δῆλον, ἔφη.
Επειτά γ’, εἶπον, τὴν τοῦ σώματος ἕξιν καὶ τροφὴν οὐχ ὅπως τῇ
θηριώδει καὶ ἀλόγῳ ἡδονῇ ἐπιτρέψας ἐνταῦθα τετραμμένος ζήσει, ἀλλ
οὐδὲ πρὸς ὑγίειαν βλέπων, οὐδὲ τοῦτο πρεσβεύων, ὅπως ἰσχυρὸς ὑγιὴς
καλὸς ἔσται, ἐὰν μὴ (591d) καὶ σωφρονήσειν μέλλῃ ἀπαὐτῶν, ἀλλἀεὶ τὴν
ἐν τῷ σώματι ἁρμονίαν τῆς ἐν τῇ ψυχῇ ἕνεκα συμφωνίας ἁρμοττόμενος
φανεῖται.
Παντάπασι μὲν οὖν, ἔφη, ἐάνπερ μέλλῃ τῇ ἀληθείᾳ μουσικὸς εἶναι.
Οὐκοῦν, εἶπον, καὶ τὴν ἐν τῇ τῶν χρημάτων κτήσει σύνταξίν τε καὶ
συμφωνίαν; καὶ τὸν ὄγκον τοῦ πλήθους οὐκ ἐκπληττόμενος ὑπὸ τοῦ τῶν
πολλῶν μακαρισμοῦ ἄπειρον αὐξήσει, ἀπέραντα κακὰ ἔχων;
Οὐκ οἴομαι, ἔφη.
(591e) Ἀλλἀποβλέπων γε, εἶπον, πρὸς τὴν ἐν αὑτῷ πολιτείαν, καὶ
φυλάττων μή τι παρακινῇ αὑτοῦ τῶν ἐκεῖ διὰ πλῆθος οὐσίας δι
ὀλιγότητα, οὕτως κυβερνῶν προσθήσει καὶ ἀναλώσει τῆς οὐσίας καθ
ὅσον ἂν οἷός τ.
Κομιδῇ μὲν οὖν, ἔφη.
[9,591] jusqu'au moment (591a) où, après avoir cultivé par ce
qu'il y a de meilleur en nous ce qu'il y a de meilleur en eux, nous
mettons cet élément à notre place, pour qu'il y soit un gardien
et un chef semblable à nous; après quoi nous les laissons libres.
C'est évident, dit-il.
En quoi donc, Glaucon, et sous quel rapport dirons-nous
qu'il soit avantageux de commettre une action injuste,
licencieuse ou honteuse, dût-on, en devenant plus méchant,
acquérir de nouvelles richesses ou quelque autre puissance?
Sous aucun rapport.
Enfin, comment prétendre qu'il soit avantageux à l'injuste
d'échapper aux regards et à la punition? Le méchant qui
n'est point découvert ne devient-il pas plus (591b) méchant
encore, tandis que, chez celui qui est découvert et puni,
l'élément bestial se calme et s'adoucit, l'élément paisible se
trouve libéré, et l'âme tout entière, placée dans des
conditions excellentes, s'élève, en acquérant la tempérance
et la justice avec la sagesse, à un état dont la valeur est
supérieure à celle du corps qui acquiert la force et la beauté
avec la santé de toute la supériorité de l'âme sur le corps !
Certainement, dit-il.
Donc, l'homme sensé ne vivra-t-il pas toutes ses forces
(591c) tendues vers ce but, honorant d'abord les sciences
capables d'élever son âme à cet état et méprisant les autres?
C'est évident.
Ensuite, repris-je, pour ce qui est du bon état et de la
nourriture de son corps, il ne s'en remettra pas au plaisir
bestial et déraisonnable, et ne vivra pas tourné de ce côté;
il n'aura pas égard non plus à la santé, ni à ce qui peut le
rendre fort, sain et beau, s'il ne doit par là devenir
tempérant (684); mais on le verra toujours régler (591d)
l'harmonie du corps pour maintenir l'accord parfait de l'âme.
C'est ce qu'il fera, dit-il s'il veut être vraiment musicien.
Mais n'observera-t-il pas le même ordre et le même parfait
accord dans l'acquisition des richesses? Il ne sera pas
ébloui par l'opinion de la multitude sur le bonheur, et
n'augmentera pas la masse de ses biens à l'infini, pour
avoir des maux infinis.
Je ne le pense pas.
Mais, portant ses regards sur le gouvernement de son
(591e) âme, il prendra garde d'y rien ébranler par excès ou
manque de fortune, et suivant cette règle, il ajoutera à
cette fortune ou dépensera selon ses moyens.
Parfaitement, dit-il.


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Dernière mise à jour : 1/06/2006