HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, La République, livre IX

Page 590

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[9,590] οὐκ ἄρα ἄθλιός ἐστι καὶ πολὺ (590a) ἐπὶ δεινοτέρῳ ὀλέθρῳ
χρυσὸν δωροδοκεῖ Ἐριφύλη ἐπὶ τῇ τοῦ ἀνδρὸς ψυχῇ τὸν ὅρμον
δεξαμένη;
Πολὺ μέντοι, δὃς Γλαύκων· ἐγὼ γάρ σοι ὑπὲρ ἐκείνου
ἀποκρινοῦμαι.
Οὐκοῦν καὶ τὸ ἀκολασταίνειν οἴει διὰ τοιαῦτα πάλαι ψέγεσθαι, ὅτι
ἀνίεται ἐν τῷ τοιούτῳ τὸ δεινόν, τὸ μέγα ἐκεῖνο καὶ πολυειδὲς θρέμμα,
πέρα τοῦ δέοντος;
Δῆλον, ἔφη.
δαὐθάδεια καὶ δυσκολία ψέγεται οὐχ ὅταν τὸ λεοντῶδές (590b) τε
καὶ ὀφεῶδες αὔξηται καὶ συντείνηται ἀναρμόστως;
Πάνυ μὲν οὖν.
Τρυφὴ δὲ καὶ μαλθακία οὐκ ἐπὶ τῇ αὐτοῦ τούτου χαλάσει τε καὶ
ἀνέσει ψέγεται, ὅταν ἐν αὐτῷ δειλίαν ἐμποιῇ;
Τί μήν;
Κολακεία δὲ καὶ ἀνελευθερία οὐχ ὅταν τις τὸ αὐτὸ τοῦτο, τὸ
θυμοειδές, ὑπὸ τῷ ὀχλώδει θηρίῳ ποιῇ καὶ ἕνεκα χρημάτων καὶ τῆς
ἐκείνου ἀπληστίας προπηλακιζόμενον ἐθίζῃ ἐκ νέου ἀντὶ λέοντος
πίθηκον γίγνεσθαι;
(590c) Καὶ μάλα, ἔφη.
Βαναυσία δὲ καὶ χειροτεχνία διὰ τί οἴει ὄνειδος φέρει; διἄλλο τι
φήσομεν ὅταν τις ἀσθενὲς φύσει ἔχῃ τὸ τοῦ βελτίστου εἶδος, ὥστε μὴ ἂν
δύνασθαι ἄρχειν τῶν ἐν αὑτῷ θρεμμάτων, ἀλλὰ θεραπεύειν ἐκεῖνα, καὶ
τὰ θωπεύματα αὐτῶν μόνον δύνηται μανθάνειν;
Εοικεν, ἔφη.
Οὐκοῦν ἵνα καὶ τοιοῦτος ὑπὸ ὁμοίου ἄρχηται οἵουπερ βέλτιστος,
δοῦλον αὐτόν φαμεν δεῖν εἶναι ἐκείνου τοῦ βελτίστου (590d) καὶ ἔχοντος ἐν
αὑτῷ τὸ θεῖον ἄρχον, οὐκ ἐπὶ βλάβῃ τῇ τοῦ δούλου οἰόμενοι δεῖν ἄρχεσθαι
αὐτόν, ὥσπερ Θρασύμαχος ᾤετο τοὺς ἀρχομένους, ἀλλὡς ἄμεινον ὂν
παντὶ ὑπὸ θείου καὶ φρονίμου ἄρχεσθαι, μάλιστα μὲν οἰκεῖον ἔχοντος ἐν
αὑτῷ, εἰ δὲ μή, ἔξωθεν ἐφεστῶτος, ἵνα εἰς δύναμιν πάντες ὅμοιοι ὦμεν καὶ
φίλοι, τῷ αὐτῷ κυβερνώμενοι;
Καὶ ὀρθῶς γ’, ἔφη.
(590e) Δηλοῖ δέ γε, ἦν δἐγώ, καὶ νόμος ὅτι τοιοῦτον βούλεται, πᾶσι
τοῖς ἐν τῇ πόλει σύμμαχος ὤν· καὶ τῶν παίδων ἀρχή, τὸ μὴ ἐᾶν
ἐλευθέρους εἶναι, ἕως ἂν ἐν αὐτοῖς ὥσπερ ἐν πόλει πολιτείαν καταστήσωμεν,
[9,590] ne sera-t-il pas un malheureux, et ne touchera-t-il pas
son or pour prix d'une mort plus horrible (590a) encore que celle
dont se rendit coupable Eriphyle, en livrant pour un
collier la vie de son époux?
Oui, certes, dit Glaucon; car je réponds pour ton interlocuteur.
Or, ne penses-tu pas que si l'on a de tout temps blâmé le
libertinage, c'est parce qu'il lâche la bride à cette créature
terrible, énorme et multiforme, plus qu'il ne faudrait?
C'est évident, dit-il.
Et si l'on blâme l'arrogance et l'humeur irritable, n'est-ce
pas parce qu'elles développent et fortifient outre (590b)
mesure l'élément à forme de lion et de serpent?
Sans doute.
Et le luxe et la mollesse, ce qui les fait blâmer, n'est-ce pas
le relâchement, la détente de cet élément, qui y engendre
la lâcheté?
Si, certes.
Et si l'on blâme encore la flatterie et la bassesse, n'est-ce
pas parce qu'elles asservissent cet élément irascible à la
bête turbulente, et que celle-ci l'avilit par son insatiable
amour des richesses, et dès l'enfance le change de lion en singe?
(590c) C'est bien cela.
Et l'état d'artisan et de manœuvre, d'où vient, à ton avis,
qu'il emporte une sorte d'injure? N'est-ce pas parce
que chez l'artisan l'élément le meilleur se trouve si faible
par nature qu'il ne peut commander à ces bêtes intérieures,
mais les flatte, et ne peut apprendre qu'à les satisfaire?
Il le semble, dit-il.
Or, n'est-ce pas pour qu'un tel homme soit gouverné par
une autorité semblable à celle qui gouverne le meilleur
(590d) que nous disons qu'il doit être l'esclave du meilleur,
en qui commande l'élément divin, non pas que nous
pensions que cet esclavage doive tourner à son préjudice,
comme le croyait Thrasymaque à propos des gouvernés,
mais parce qu'il n'y a rien de plus avantageux pour
chacun que d'être gouverné par un maître divin et sage,
soit qu'il habite au dedans de nous-mêmes, ce qui serait le
mieux, soit au moins qu'il nous gouverne du dehors,
afin que, soumis au même régime, nous devenions tous,
autant que possible, semblables les uns aux autres et amis.
Très bien.
(590e) Et la loi ne montre-t-elle pas précisément cette même
intention, elle qui prête son concours à tous les membres
de la cité? Et n'est-ce pas là notre but dans le
gouvernement des enfants? Nous les tenons dans notre
dépendance jusqu'à ce que nous ayons établi une
constitution dans leur âme, comme dans un État,


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Dernière mise à jour : 1/06/2006