HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, La République, livre IX

Page 586

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[9,586] (586a) Οἱ ἄρα φρονήσεως καὶ ἀρετῆς ἄπειροι, εὐωχίαις δὲ καὶ τοῖς
τοιούτοις ἀεὶ συνόντες, κάτω, ὡς ἔοικεν, καὶ μέχρι πάλιν πρὸς τὸ μεταξὺ
φέρονταί τε καὶ ταύτῃ πλανῶνται διὰ βίου, ὑπερβάντες δὲ τοῦτο πρὸς τὸ
ἀληθῶς ἄνω οὔτε ἀνέβλεψαν πώποτε οὔτε ἠνέχθησαν, οὐδὲ τοῦ ὄντος τῷ
ὄντι ἐπληρώθησαν, οὐδὲ βεβαίου τε καὶ καθαρᾶς ἡδονῆς ἐγεύσαντο, ἀλλὰ
βοσκημάτων δίκην κάτω ἀεὶ βλέποντες καὶ κεκυφότες εἰς γῆν καὶ εἰς
τραπέζας βόσκονται χορταζόμενοι καὶ ὀχεύοντες, (586b) καὶ ἕνεκα τῆς
τούτων πλεονεξίας λακτίζοντες καὶ κυρίττοντες ἀλλήλους σιδηροῖς
κέρασί τε καὶ ὁπλαῖς ἀποκτεινύασι διἀπληστίαν, ἅτε οὐχὶ τοῖς οὖσιν οὐδὲ
τὸ ὂν οὐδὲ τὸ στέγον ἑαυτῶν πιμπλάντες.
Παντελῶς, ἔφη Γλαύκων, τὸν τῶν πολλῶν, Σώκρατες,
χρησμῳδεῖς βίον.
Ἆροὖν οὐκ ἀνάγκη καὶ ἡδοναῖς συνεῖναι μεμειγμέναις λύπαις,
εἰδώλοις τῆς ἀληθοῦς ἡδονῆς καὶ ἐσκιαγραφημέναις, (586c) ὑπὸ τῆς παρ
ἀλλήλας θέσεως ἀποχραινομέναις, ὥστε σφοδροὺς ἑκατέρας φαίνεσθαι,
καὶ ἔρωτας ἑαυτῶν λυττῶντας τοῖς ἄφροσιν ἐντίκτειν καὶ περιμαχήτους
εἶναι, ὥσπερ τὸ τῆςΕλένης εἴδωλον ὑπὸ τῶν ἐν Τροίᾳ Στησίχορός φησι
γενέσθαι περιμάχητον ἀγνοίᾳ τοῦ ἀληθοῦς;
Πολλὴ ἀνάγκη, ἔφη, τοιοῦτόν τι αὐτὸ εἶναι.
Τί δέ; περὶ τὸ θυμοειδὲς οὐχ ἕτερα τοιαῦτα ἀνάγκη γίγνεσθαι, ὃς ἂν
αὐτὸ τοῦτο διαπράττηται φθόνῳ διὰ φιλοτιμίαν βίᾳ διὰ φιλονικίαν
θυμῷ διὰ δυσκολίαν, (586d) πλησμονὴν τιμῆς τε καὶ νίκης καὶ θυμοῦ διώκων
ἄνευ λογισμοῦ τε καὶ νοῦ;
Τοιαῦτα, δὅς, ἀνάγκη καὶ περὶ τοῦτο εἶναι.
Τί οὖν, ἦν δἐγώ· θαρροῦντες λέγωμεν ὅτι καὶ περὶ τὸ φιλοκερδὲς καὶ
τὸ φιλόνικον ὅσαι ἐπιθυμίαι εἰσίν, αἳ μὲν ἂν τῇ ἐπιστήμῃ καὶ λόγῳ
ἑπόμεναι καὶ μετὰ τούτων τὰς ἡδονὰς διώκουσαι, ἃς ἂν τὸ φρόνιμον
ἐξηγῆται, λαμβάνωσι, τὰς ἀληθεστάτας τε λήψονται, ὡς οἷόν τε αὐταῖς
ἀληθεῖς (586e) λαβεῖν, ἅτε ἀληθείᾳ ἑπομένων, καὶ τὰς ἑαυτῶν οἰκείας, εἴπερ
τὸ βέλτιστον ἑκάστῳ, τοῦτο καὶ οἰκειότατον;
Ἀλλὰ μήν, ἔφη, οἰκειότατόν γε.
Τῷ φιλοσόφῳ ἄρα ἑπομένης ἁπάσης τῆς ψυχῆς καὶ μὴ στασιαζούσης
ἑκάστῳ τῷ μέρει ὑπάρχει εἴς τε τἆλλα τὰ ἑαυτοῦ πράττειν καὶ δικαίῳ
εἶναι,
[9,586] Ainsi, ceux qui n'ont point l'expérience de la sagesse
et de la vertu, qui sont toujours dans les festins et les (586a)
plaisirs semblables, sont portés, ce semble, dans la basse
région, puis de nouveau dans la moyenne, et errent de la
sorte toute leur vie durant; ils ne montent point plus haut;
jamais ils n'ont vu les hauteurs véritables, jamais ils
n'y ont été portés, jamais ils n'ont été réellement remplis
de l'être et n'ont goûté de plaisir solide et pur. À la façon
des bêtes, les yeux toujours tournés vers le bas, la tête
penchée vers la terre et vers la table, ils paissent à
l'engrais et s'accouplent; et, pour avoir la (586b) plus grosse
portion de ces jouissances, ils ruent, se battent à coups de
cornes et de sabots de fer, et s'entre-tuent dans la fureur
de leur appétit insatiable, parce qu'ils n'ont point rempli de
choses réelles la partie réelle et étanche d'eux-mêmes.
C'est en parfait oracle, Socrate, que tu dépeins la vie de la
plupart des hommes.
N'est-ce donc pas une nécessité pour eux de vivre au sein
de plaisirs mêlés de peines, ombres et esquisses du vrai
plaisir, qui ne prennent couleur que de leur (586c)
rapprochement, mais qui paraissent alors si vives qu'elles
font naître des amours furieux chez les insensés, qui se
battent pour les posséder, comme on se battit à Troie pour
l'ombre d'Hélène, au dire de Stésichore, faute de connaître
la vérité.
Il y a grande nécessité qu'il en soit ainsi.
Mais quoi? n'est-il pas inévitable que la même chose se
produise à propos de l'élément irascible, lorsqu'un homme
fait jusqu'au bout ce que veut ce dernier, se livrant à
l'envie par ambition, à la violence par désir de vaincre, à la
colère par humeur farouche, et poursuivant la satisfaction
(586d) de l'honneur, de la victoire et de la colère sans
discernement ni raison?
Oui, dit-il, la même chose doit inévitablement se produire.
Mais alors, repris-je, n'oserons-nous pas avancer que les
désirs relatifs à l'intérêt et à l'ambition, quand ils suivent la
science et la raison, et recherchent avec elles les plaisirs
que la sagesse leur indique, atteignent les plaisirs les plus
vrais qu'il leur soit possible de goûter, parce que la vérité
les guide, et les plaisirs qui leur sont propres, s'il est vrai
que ce qu'il y a de meilleur pour chaque chose soit aussi ce
qui lui est le plus propre?
Mais c'est bien ce qui lui est le plus propre.
Lors donc que l'âme tout entière suit l'élément philosophe,
et qu'il ne s'élève en elle aucune sédition, chacune de ses
parties se tient dans les limites de ses fonctions, pratique la
justice,


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Dernière mise à jour : 1/06/2006