[9,587] καὶ δὴ καὶ τὰς ἡδονὰς τὰς ἑαυτοῦ ἕκαστον καὶ τὰς βελτίστας
καὶ εἰς τὸ δυνατὸν τὰς (587a) ἀληθεστάτας καρποῦσθαι.
Κομιδῇ μὲν οὖν.
Ὅταν δὲ ἄρα τῶν ἑτέρων τι κρατήσῃ, ὑπάρχει αὐτῷ μήτε τὴν ἑαυτοῦ
ἡδονὴν ἐξευρίσκειν, τά τε ἄλλ’ ἀναγκάζειν ἀλλοτρίαν καὶ μὴ ἀληθῆ
ἡδονὴν διώκειν.
Οὕτως, ἔφη.
Οὐκοῦν ἃ πλεῖστον φιλοσοφίας τε καὶ λόγου ἀφέστηκεν, μάλιστ’ ἂν
τοιαῦτα ἐξεργάζοιτο;
Πολύ γε.
Πλεῖστον δὲ λόγου ἀφίσταται οὐχ ὅπερ νόμου τε καὶ τάξεως;
Δῆλον δή.
Ἐφάνησαν δὲ πλεῖστον ἀφεστῶσαι οὐχ αἱ ἐρωτικαί τε (587b) καὶ
τυραννικαὶ ἐπιθυμίαι;
Πολύ γε.
Ἐλάχιστον δὲ αἱ βασιλικαί τε καὶ κόσμιαι;
Ναί.
Πλεῖστον δὴ οἶμαι ἀληθοῦς ἡδονῆς καὶ οἰκείας ὁ τύραννος
ἀφεστήξει, ὁ δὲ ὀλίγιστον.
Ἀνάγκη.
Καὶ ἀηδέστατα ἄρα, εἶπον, ὁ τύραννος βιώσεται, ὁ δὲ βασιλεὺς
ἥδιστα.
Πολλὴ ἀνάγκη.
Οἶσθ’ οὖν, ἦν δ’ ἐγώ, ὅσῳ ἀηδέστερον ζῇ τύραννος βασιλέως;
Ἂν εἴπῃς, ἔφη.
Τριῶν ἡδονῶν, ὡς ἔοικεν, οὐσῶν, μιᾶς μὲν γνησίας, δυοῖν (587c) δὲ
νόθαιν, τῶν νόθων εἰς τὸ ἐπέκεινα ὑπερβὰς ὁ τύραννος, φυγὼν νόμον τε
καὶ λόγον, δούλαις τισὶ δορυφόροις ἡδοναῖς συνοικεῖ, καὶ ὁπόσῳ
ἐλαττοῦται οὐδὲ πάνυ ῥᾴδιον εἰπεῖν, πλὴν ἴσως ὧδε.
Πῶς; ἔφη.
Ἀπὸ τοῦ ὀλιγαρχικοῦ τρίτος που ὁ τύραννος ἀφειστήκει· ἐν μέσῳ
γὰρ αὐτῶν ὁ δημοτικὸς ἦν.
Ναί.
Οὐκοῦν καὶ ἡδονῆς τρίτῳ εἰδώλῳ πρὸς ἀλήθειαν ἀπ’ ἐκείνου
συνοικοῖ ἄν, εἰ τὰ πρόσθεν ἀληθῆ;
Οὕτω.
Ὁ δέ γε ὀλιγαρχικὸς ἀπὸ τοῦ βασιλικοῦ αὖ τρίτος, ἐὰν (587d) εἰς ταὐτὸν
ἀριστοκρατικὸν καὶ βασιλικὸν τιθῶμεν.
Τρίτος γάρ.
Τριπλασίου ἄρα, ἦν δ’ ἐγώ, τριπλάσιον ἀριθμῷ ἀληθοῦς ἡδονῆς
ἀφέστηκεν τύραννος.
Φαίνεται.
Ἐπίπεδον ἄρ’, ἔφην, ὡς ἔοικεν, τὸ εἴδωλον κατὰ τὸν τοῦ μήκους
ἀριθμὸν ἡδονῆς τυραννικῆς ἂν εἴη.
Κομιδῇ γε.
Κατὰ δὲ δύναμιν καὶ τρίτην αὔξην δῆλον δὴ ἀπόστασιν ὅσην
ἀφεστηκὼς γίγνεται.
Δῆλον, ἔφη, τῷ γε λογιστικῷ.
Οὐκοῦν ἐάν τις μεταστρέψας ἀληθείᾳ ἡδονῆς τὸν βασιλέα (587e) τοῦ
τυράννου ἀφεστηκότα λέγῃ ὅσον ἀφέστηκεν,
ἐννεα και εικοσι και επτακοσι οπλασιάκις ἥδιον αὐτὸν ζῶντα εὑρήσει
τελειωθείσῃ τῇ πολλα πλασιώσει, τὸν δὲ τύραννον ἀνιαρότερον τῇ αὐτῇ
ταύτῃ ἀποστάσει.
| [9,587] et, de plus, récolte les plaisirs qui lui (587a) sont
propres, les meilleurs et les plus vrais dont elle puisse jouir.
Certainement.
Mais quand c'est l'un des deux autres éléments qui domine,
il en résulte d'abord que cet élément ne trouve pas le
plaisir qui lui est propre, ensuite, qu'il oblige les deux
autres à poursuivre un plaisir étranger et faux.
Il en est ainsi.
Mais n'est-ce pas surtout ce qui s'éloigne le plus de la
philosophie et de la raison qui produira de tels effets?
Assurément.
Or, ce qui s'éloigne le plus de la raison, n'est-ce pas
précisément ce qui s'éloigne le plus de la loi et de l'ordre?
Évidemment.
Mais ne nous est-il pas apparu que les désirs amoureux
(587b) et tyranniques s'en éloignent le plus?
Si.
Et, le moins, les désirs monarchiques et modérés?
Si.
Par conséquent, le plus éloigné du plaisir véritable et propre
à l'homme sera, je pense, le tyran, et le moins éloigné, le roi.
Nécessairement.
Ainsi la vie la moins agréable sera celle du tyran, et la plus
agréable celle du roi.
C'est incontestable.
Mais sais-tu de combien la vie du tyran est moins agréable
que celle du roi?
Si tu me le dis.
Il y a, ce semble, trois plaisirs, un légitime et deux
bâtards; or le tyran, en fuyant la raison et la loi, franchit
(587c) la limite des plaisirs bâtards, et vit au milieu d'une
escorte de plaisirs serviles; dire dans quelle mesure il est
inférieur à l'autre n'est pas du tout facile, sauf, peut-être,
de la manière que voici.
Comment?
À partir de l'homme oligarchique, le tyran est au troisième
degré, car entre eux se trouve l'homme démocratique.
Oui.
Or donc, ne cohabite-t-il pas avec une ombre de plaisir qui
sera la troisième à partir de celle de l'oligarque, si ce que
nous avons dit précédemment est vrai?
Si fait.
(587d) Mais l'oligarque est également le troisième à partir
du roi, si nous comptons pour un seul l'homme royal et
l'homme aristocratique.
Le troisième, en effet.
Par conséquent, c'est de trois fois trois degrés que le tyran
est éloigné du vrai plaisir.
Apparemment.
Donc, l'ombre de plaisir du tyran, à la considérer selon sa
longueur, peut être exprimée par un nombre plan.
Oui.
Et, en élevant ce nombre au carré, puis au cube, on voit
clairement quelle distance le sépare du roi.
Oui, cela est clair pour un calculateur.
Et si réciproquement on veut exprimer la distance (587e) qui
sépare le roi du tyran, quant à la réalité du plaisir, on
trouvera, la multiplication faite, que le roi est sept cent
vingt-neuf fois plus heureux que le tyran, et que
celui-ci est plus malheureux dans la même proportion.
|